Le deuxième
court-métrage de l'anthologie d'horreur Nightmare Cinema
est cette fois-ci l’œuvre du cinéaste Joe Dante qui pour les
amateurs de fantastique est loin d'être un inconnu puisque durant sa
carrière de réalisateur, il a signé quelques pépites de
l'épouvante (Piranhas,
Hurlements)
et plusieurs comédies fantastiques très populaires (Gremlins
1
et 2,
L'Aventure Intérieur).
En 2018, il accepte donc de participer au projet commun lancé par le
réalisateur, scénariste et producteur Mick Garris (Le
Fléau,
Les Contes de la Crypte,
Les Maîtres de l'horreur)
en réalisant le court-métrage Mirari
qui en terme d'épouvante et de tension grimpe un niveau au dessus en
comparaison avec celui signé par l'argentin Alejandro
Brugués (qui je le rappelle, ouvrait le bal avec Something
in the Woods).
Cette fois-ci, ce n'est plus une femme mais un couple qui pénètre
le Rialto pour aller s'échanger des baisers sur les sièges de la
salle de cinéma déserte. À leur tour les voilà projetés sur
l'écran pour un récit mélangeant amour et chirurgie. Ceux qui se
souviennent encore de l'incroyable épisode de la série The
Twilight Zone
intitulé en français L’œil de
l'Admirateur (saison
2, épisode 6) remarqueront peut-être certaines similitudes entre
cet épisode culte qui accuse désormais les soixante ans tout ronds
avec le court-métrage ici incriminé.
L'histoire
s'articule désormais autour du couple formé d'Anna (Zarah Mahler)
et David (Mark Grossman) qui bientôt, ont prévu de s'unir pour le
meilleur et pour le pire. Mais le pire pour Anna, c'est peut-être ce
qui précédera la cérémonie car pour être à son avantage, cette
jolie jeune femme qui a conservé une affreuse cicatrice sur la joue
gauche consécutive à un accident de voiture dont elle a été
victime à l'âge de deux ans, accepte la proposition de son futur
époux : la mère de ce dernier ayant pour habitude de passer
sous le bistouri de son chirurgien esthétique, le Docteur Leneer
(incarné par l'acteur Richard Chamberlain), il propose à sa future
femme de faire de même et de se débarrasser une bonne fois pour
toute de ce qui demeure une obsession depuis toute petite. Après une
visite de contrôle auprès du docteur Leneer, Anna accepte
non seulement que ce dernier la débarrasse de son affreuse cicatrice
mais aussi qu'il en profite pour modifier certains détails corporels...
C'est
à peu de chose près ainsi que débute véritablement le
court-métrage Mirari,
lequel devrait être diffusé à grand échelle afin de contraindre
les amateurs et amatrices de bistouris de mettre un frein à leur
coûteuse ''passion''. Sans trop vouloir en dévoiler, et même si au
fond, on sait par avance que ce qui se cache sous le visage d'Anna ne
reflétera pas précisément ce qu'elle espérait, le court-métrage
de Joe Dante est non seulement efficace lorsqu’il s'agit de créer
un climat angoissant (que cachent les bandelettes?), mais il assure
d'une certaine manière un message contre l'abus, les dérives de la
chirurgie esthétique. Au final, et même si on est loin d'atteindre
le degré de surprise qui fut celle de L’œil
de l'Admirateur,
Joe Dante signe un court-métrage plutôt convaincant qui risque de
faire des ravages parmi la clientèle des chirurgiens esthétiques...
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