Troisième segment de
l'anthologie d'horreur Nightmare Cinema,
Mashit
s’intéresse désormais aux membres d'un pensionnat catholique.
Contrairement aux deux premiers courts-métrages signés par
Alejandro Brugués et Joe Dante, celui-ci ne s'intéresse pas
spécifiquement au personnage du prêtre qui se présente à son tour
dans la salle de cinéma du Rialto mais plutôt à ses jeunes enfants
victimes des exactions du Malin tel qu'il était représenté par le passé. Nous n'aurons l'occasion de le découvrir qu'un court
instant, le reste du temps ce dernier agissant à travers telle ou
telle de ses victimes. C'est le réalisateur, scénariste et
producteur japonais Ryuhei Kitamura qui signe donc ce troisième
court-métrage, suivant un court aparté durant lequel est exposé le
projectionniste incarné par l'acteur Mickey Rourke. L'auteur de The
Midnight Meat Train
signe ce qui s'avère pour le moment comme le segment le plus faible
de l'anthologie. Partant sur un postulat très proche de La
Malédiction
de Richard Donner (le court-métrage s'ouvre sur le suicide d'un
gamin se jetant du haut d'un pensionnat tandis que dans le classique
de Richard Donner, c'est la nounou de Damien qui faisait de même en
se jetant dans le vide une corde autour du cou), Mashit
ne
fait finalement que reproduire certains tics modernes comme les
membres qui se plient sous l'impulsion d'une entité invisible ou des
corps qui se déplacent dans des postures étranges défiant même
parfois la gravité.
Le
prêtre est interprété par l'acteur américain Maurice Benard qui,
aussi curieux que cela puisse paraître, débarque au cinéma en
soutane ! Suivant ce détail proprement incohérent, Mashit
constitue
un exercice de style franchement peu convaincant qui tente de mettre
à jour en l'espace d'un peu plus d'une vingtaine de minutes tous les
aspects d'une possession démoniaque sans pour autant être vraiment
réussi. L'un des gros points noirs de ce court-métrage demeure dans
son apparence décousue. Même en prenant compte du fait que la
courte durée oblige le cinéaste à composer avec les éléments
afin de proposer un produit final relativement construit, le
spectateur aura surtout l'impression d'assister à une succession de
séquences sans queue ni tête, jetées ça et là sans réelle
cohérence.
Après
avoir tenté de nous effrayer à travers quelques belles images d'un
internat plongé dans une brume légère et des éclairages au bleuté
dominant, Mashit
verse ensuite dans le gore, le prêtre et l'unique nonne du
pensionnat se retrouvant forcés de combattre le Mal qui lors du
final prend l'apparence des enfants. Un combat à armes blanches qui
donne dans le grand guignol : bras, jambes, têtes... tout ce
qui dépasse vol dans les airs avec comme décor de fond, la chapelle
et ses vitraux. Très rapidement, la chasuble du prêtre et la coiffe
de la nonne s'impriment de rouge. Celui du sang versé. Un dernier
acte gore efficace mais qui n'absout pas de ses défauts un Mashit
qui se fait le critique de certaines pratiques inavouables (lors
d'une séquence, les ecclésiastiques se retrouvent face au fantôme
du jeune suicidé qui évoque l'hypothèse d'actes pédophiles). Une
déception...
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