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mercredi 21 août 2019

Nightmare Cinema : Mashit de Ryuhei Kitamura (2018) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Troisième segment de l'anthologie d'horreur Nightmare Cinema, Mashit s’intéresse désormais aux membres d'un pensionnat catholique. Contrairement aux deux premiers courts-métrages signés par Alejandro Brugués et Joe Dante, celui-ci ne s'intéresse pas spécifiquement au personnage du prêtre qui se présente à son tour dans la salle de cinéma du Rialto mais plutôt à ses jeunes enfants victimes des exactions du Malin tel qu'il était représenté par le passé. Nous n'aurons l'occasion de le découvrir qu'un court instant, le reste du temps ce dernier agissant à travers telle ou telle de ses victimes. C'est le réalisateur, scénariste et producteur japonais Ryuhei Kitamura qui signe donc ce troisième court-métrage, suivant un court aparté durant lequel est exposé le projectionniste incarné par l'acteur Mickey Rourke. L'auteur de The Midnight Meat Train signe ce qui s'avère pour le moment comme le segment le plus faible de l'anthologie. Partant sur un postulat très proche de La Malédiction de Richard Donner (le court-métrage s'ouvre sur le suicide d'un gamin se jetant du haut d'un pensionnat tandis que dans le classique de Richard Donner, c'est la nounou de Damien qui faisait de même en se jetant dans le vide une corde autour du cou), Mashit ne fait finalement que reproduire certains tics modernes comme les membres qui se plient sous l'impulsion d'une entité invisible ou des corps qui se déplacent dans des postures étranges défiant même parfois la gravité.

Le prêtre est interprété par l'acteur américain Maurice Benard qui, aussi curieux que cela puisse paraître, débarque au cinéma en soutane ! Suivant ce détail proprement incohérent, Mashit constitue un exercice de style franchement peu convaincant qui tente de mettre à jour en l'espace d'un peu plus d'une vingtaine de minutes tous les aspects d'une possession démoniaque sans pour autant être vraiment réussi. L'un des gros points noirs de ce court-métrage demeure dans son apparence décousue. Même en prenant compte du fait que la courte durée oblige le cinéaste à composer avec les éléments afin de proposer un produit final relativement construit, le spectateur aura surtout l'impression d'assister à une succession de séquences sans queue ni tête, jetées ça et là sans réelle cohérence.

Après avoir tenté de nous effrayer à travers quelques belles images d'un internat plongé dans une brume légère et des éclairages au bleuté dominant, Mashit verse ensuite dans le gore, le prêtre et l'unique nonne du pensionnat se retrouvant forcés de combattre le Mal qui lors du final prend l'apparence des enfants. Un combat à armes blanches qui donne dans le grand guignol : bras, jambes, têtes... tout ce qui dépasse vol dans les airs avec comme décor de fond, la chapelle et ses vitraux. Très rapidement, la chasuble du prêtre et la coiffe de la nonne s'impriment de rouge. Celui du sang versé. Un dernier acte gore efficace mais qui n'absout pas de ses défauts un Mashit qui se fait le critique de certaines pratiques inavouables (lors d'une séquence, les ecclésiastiques se retrouvent face au fantôme du jeune suicidé qui évoque l'hypothèse d'actes pédophiles). Une déception...

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