Smith fait toujours le
même rêve. Déambulant dans un dédale de couloirs, il pressent un
drame terrible. Il y croise son colocataire Thor, sa mère, ainsi que
Stella sa meilleure amie. Mais il y croise également deux jeunes et
belles femmes, totalement inconnues. S'il n'est pas vraiment certain
d'être exclusivement attiré par les hommes, Smith fantasme sur
Thor. Ce n'est qu'après avoir participé à une fête que le jeune
homme qui bientôt va fêter ses dix-neuf ans fait la connaissance de
London, une séduisante jeune femme avec laquelle il va entretenir
une liaison. C'est lors de ce même événement qu'il va surtout
rencontrer une jeune femme rousse. L'une de celles qu'il voit dans
son rêve récurrent et dont il va être le témoin du meurtre. En
enquêtant sur la disparition de la jeune femme, tuée par d'êtranges
individus affublés de masques d'animaux, Smith va mettre à jour ce
qui semble être un complot qui pourrait avoir des répercussions sur
le devenir de l'humanité...
Vu sous cet angle, le
dixième long-métrage du cinéaste américain Gregg Araki a de la
gueule. On pourrait presque lire dans ces quelques lignes une œuvre
aussi ambitieuse que le formidable Donnie Darko
de Richard Kelly pour ne prendre qu'un exemple très vaguement
approchant. Malheureusement, la comparaison s'arrête aux portes du
synopsis car après cela, Kaboom,
qui mêle sans complexe teen movie, comédie dramatique,
science-fiction, fantastique dans un contexte sectaire, hyper-sexué
et de fin du monde n'a en réalité rien à voir avec le chef-d’œuvre
cité juste au dessus. Sans oser comparer les deux long-métrages, le
film de Gregg Araki est infiniment inférieur à celui de Richard
Kelly et ce, dans pratiquement tous les domaines si ce n'est son
esthétique particulièrement soignée. En effet, que l'on aime ou
pas la vision toute personnelle du septième art de l'américain,
auteur notamment de Doom Generation
et de Nowhere,
son œuvre à visuellement beaucoup de gueule.
Des
couleurs belles à pleurer. Une colorimétrie à faire des jaloux qui
n'en demeure pas moins un cache-misère proprement hallucinant. Car
l'histoire de Smith et les conséquences de ses recherches mènent à
une conclusion absolument invraisemblable et donne à Kaboom
les
allures de film adolescent qu'il demeure, au fond. Dommage car sous
ses faux airs de Jared Leto (le puissant Requiem
for a Dream
de Darren Aronofsky) le jeune Thomas Dekker est plutôt convaincant.
Chris Zylka qui campe quant à lui le personnage de Thor est plutôt
amusant et les actrices Haley Bennett et Juno Temple qui incarnent
respectivement Stella et London sont tout sauf désagréables à
regarder. Mais alors, qu'est-ce qui peut donc bloquer avec le dixième
long-métrage de Gregg Araki ? Sans doute cette barrière entre
une certaine catégorie de spectateurs dont l'âge ''canonique'' (le
film semble fait pour attirer des personnes figurant dans une tranche
très précise et comprise entre quinze et vingt ans) demeure difficilement
compatible avec ce qui est diffusé à l'écran.
Autant
Gregg Araki a parfaitement le droit d'évoquer une jeunesse
américaine obsédée par le sexe, autant le spectateur a celui de
vouloir se faire rembourser sa place devant une sélection de
séquences toutes aussi laides (mon dieu ces effets-spéciaux dignes
de la pire série-télé de science fiction !!!), aberrantes (le
cinéaste jette des idées ça et là, au détriment d'une quelconque
cohérence) et d'une superficialité qui confinerait presque au génie
tant l'américain semble se complaire dans l'inutilité et surtout,
l'inefficacité d'une telle démarche. À dire vrai, le problème de
Grekk Araki semble d'avoir voulu se lancer dans un projet trop
ambitieux pour ses petites épaules. N'en ressort qu'un film sur le
sexe hétéro et gay débridé qui ne fera de mal à plus grand monde
et n'exaltera qu'une toute petite partie de la communauté des
cinéphiles. De ceux qui ne jurent que par le cinéma de son auteur
et par cette adolescence américaine qui se retrouvera sans doute à
travers ses personnages. Une déception...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire