Directement sorti chez
nous sous le titre Les Mauvais Esprits,
Malevolent
est le dernier long-métrage du cinéaste islandais Ólafur
Jóhannesson
qui jusqu'à maintenant avait partagé sa carrière entre fictions et
documentaires. Pour son dernier film, il choisit de s'intéresser au
thème des maisons hantées à travers le portrait de quatre jeunes
adultes, Jackson, sa sœur Angela et leurs amis Beth et Elliot, qui
ont monté une arnaque afin de soutirer de l'argent à de pauvres
individus persuadés que leur demeure est hantée. Jackson organise
chaque expédition tandis qu'Angela se fait passer pour une médium
capable de capter la présence de fantômes. Elliot quant à lui est
cameraman et Beth, l'assistante technicienne du groupe. Depuis
quelques jours, Angela ressent réellement la présence d'esprits autour d'elle.
Une sensation qui se matérialise par des saignements de nez. Alors
qu'elle refuse d'aller plus loin dans les investigations et de
laisser tomber les arnaques, le groupe est convié par une certaine
mademoiselle Green de se rendre en sa demeure afin d'y traquer
l'esprit de jeunes filles mortes dans des conditions atroces. Se
refusant d'abord d'y participer, c'est sur l'insistance de Jackson
que la jeune femme accepte de s'y rendre en compagnie des trois
autres. Mais alors que le groupe s'apprête à faire de leur hôte la
nouvelle victime de leur escroquerie, Angela commence à ressentir dès sa visite
des lieux, la présence des petites filles mortes assassinées voilà
des années...
Avec
un tel pitch, mieux vaut être un inconditionnel du genre ''maisons
hantées'' si l'on ne veut pas avoir l'effroyable sensation de vivre
et revivre encore ce même récit qui depuis des décennies encombre
les genres fantastique, horreur et épouvante. Malevolent
est donc un long-métrage de plus à mettre sur le compte des poltergeist, fantômes, esprits, ectoplasmes et j'en passe. Si
l'intérêt repose tout d'abord sur les origines islandaises du
réalisateur Ólafur
Jóhannesson, que le film se déroule en écosse, et que son auteur a
choisi de situer l'intrigue au beau milieu des années quatre-vingt,
inutile d'espérer autre chose qu'un film relativement médiocre.
Pour commencer, les personnages et leurs interprètes. Si ces
derniers sont passablement convaincant, la caractérisation des
personnages qu'ils incarnent est très largement en dessous des
exigences que pourrait avoir le spectateur pour lequel celle-ci a au
moins autant d'importance que la mise en scène, le scénario ou
l'interprétation. Difficile de s'intéresser à Angela, son frère
Jackson ou leurs deux compagnons, la palme de l'inactivité revenant
à Beth (l'actrice Georgina Bevan) que le réalisateur et le
scénariste Ben Ketai semblent avoir totalement oublié.
Autre
originalité : la demeure. Plutôt que le classique château,
Ólafur Jóhannesson opte pour une immense demeure de style internat. Ce qui n'aura malheureusement pas de répercussion
sur l'ambiance du film qui ne génère à aucun moment le moindre
sentiment d'angoisse. Même l'insistance de l'islandais à vouloir
faire sursauter les spectateurs à grands renforts de ''Jump
Scares'' est
totalement inefficace. En tentant de remédier à l'absence totale de
fantaisie concernant le reste de l'intrigue, Ólafur
Jóhannesson transforme son film de maison hantée en torture-porn
indigeste. Mais alors que le film aurait pu prendre une forme sordide
et dérangeante, le fait même que le cinéaste ne soit pas
spécialement attaché à ses personnages se ressent dès lors que le
spectateur demeure indifférent au sort qui est accordé à ses
jeunes adultes. Et je
ne parle même pas des invraisemblances qui émaillent l'intrigue
comme cette séquence lors de laquelle le jeune Elliot est victime de
plusieurs coups de hachette auxquelles il survit malgré tout ou
l'absence de hurlements de la part d'Angela et de son frère Jackson
lorsque la ''fêlée'' de l'intrigue leur coud les lèvres. Bref,
même si Ólafur
Jóhannesson n'en est pas à sa première réalisation, Malevolent
a tout du film de débutant. Ennuyeux et inutile...
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