Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mardi 30 juillet 2019

El Hijo de Sebastián Schindel (2019) - ★★★★★★★☆☆☆



Si vous aviez envie de passer un mois de juillet un peu moins rude en terme de chaleur, il fallait absolument se rendre sur Netflix dès le 26 pour y découvrir un film argentin réalisé par le cinéaste Sebastián Schindel dont il s'agit du second long-métrage de fiction après El Patrón, Radiografía de un Crimen cinq ans plus tôt en 2014. Auparavant habitué des documentaires, l'argentin s'est très vite accoutumé à son nouveau format et signe en 2019, le thriller El Hijo qui n'a pas connu de diffusion au cinéma mais qui est directement passé par la case Netflix. Une petite précision qui n'a pas vraiment d'importance puisque ce thriller est aussi agréable à découvrir chez soit, devant son poste de télévision, qu'il l'aurait été dans une salle de cinéma.

Le récit tourne autour de Lorenzo et de son épouse Sigrid. Lui est peintre, et c'est lors d'une exposition consacrée à son oeuvre et organisé par son ami Renato qu'il retrouve une ancienne amie très proche de lui, la belle Julieta. Si dans un premier temps Sigrid s'avère mal à l'aise devant celle qu'elle semble juger comme une rivale possible au bonheur de son couple, l'arrivée prochaine de leur premier enfant conforte Lorenzo et son épouse dans leurs sentiments. Pourtant, tout bascule lorsque Sigrid décide contre l'avis des spécialistes d'avoir recours à une maternité alternative. En effet, la jeune femme veut accoucher chez elle, sans l'aide des médecins et uniquement épaulée par une vieille sage-femme qu'elle connaît depuis des années. Lorsque naît Enrique, tout se complique. Lorenzo est mis à l'écart. Tant et si bien que le jour où il décide enfin de sortir dehors en compagnie de son fils que Sigrid et la sage-femme gardent enfermé dans l'appartement, Lorenzo bouscule accidentellement sa femme, celle-ci se blessant en chutant. Pour autant, le père d'Enrique sort en sa compagnie mais lorsqu'ils sont de retour à la maison, la police attend Lorenzo auquel est formellement interdit de s'approcher de sa femme et de leur enfant...

De manière presque métronomique, Sebastián Schindel filme ses personnages sur deux plans temporels. Dans le présent, celui qui signifie déjà que Lorenzo est passé par un institut psychiatrique duquel il vient tout juste d'être libéré, et dans un passé pas si lointain puisqu' il ne remonte qu'à quelques mois précédant sa rupture d'avec Sigrid. Une Sigrid aux méthodes d'éducation toutes particulières puisque cette biologiste totalement obsédée par le bien-être de son enfant a choisi de l'élever dans des conditions très particulières. Lorenzo ne faisant apparemment plus partie des projets de son épouse, on assiste à la lente descente aux enfers d'un hommes plongé dans les affres de la folie. Du moins c'est ce que semblent évoquer les divers indices que laisse traîner le réalisateur. La question se pose alors : Lorenzo est-il réellement atteint de cette étrange maladie qui l'empêche de reconnaître son enfant, comme un subterfuge de Sigrid ayant remplacé Enrique par un autre pour empêcher son père d'entrer en contact avec lui ? Ou bien cet artiste bohème est-il victime d'une machination ?

Des questions qui demeurent en suspend et que Sebastián Schindel s'amuse à cultiver. Déjà, à travers le personnage ambigu incarné par l'actrice Regina Lamm, laquelle incarne une sage-femme s'exprimant dans une langue que seule Sigrid est en mesure de comprendre. Le spectateur est ainsi placé dans la même position que Lorenzo et fini par se demander dans quelles mesures ces deux là ne seraient pas déjà en train de comploter contre lui. Joaquin Furriel incarne Lorenzo Roy. Cet homme que l'on aimerait voir réagir mais qui curieusement demeure léthargique devant l'urgence de la situation. El Hijo a donc tendance à se révéler crispant devant l'inaction de son héros et devant celui d'une Sigrid (Heidi Toini) parfois volontairement très irritante. El Hijo est un très bel exemple de thriller argentin mais dont le scénario ne s'affranchit pas vraiment du reste de la production puisque plane au dessus de sa tête, l'ombre du classique de Roman Polanski, Rosemary's Baby. Très bien interprété et perclus de séquences angoissantes, le film de Sebastián Schindel est une excellente et dépaysante alternative au cinéma horrifique actuellement en vogue...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...