Encore un Jack Arnold
dans ce nouvel article, et encore une créature. Désormais,
l'histoire ne se déroule plus dans un lagon de l'Amazonie ni en
plein désert mais au cœur d'une université dans laquelle
travaille Donald Blake, professeur de biologie qui reçoit des mains
de l'étudiant Jimmy Flanders un spécimen de cœlacanthe. Un poisson
dont la particularité est de ne pas avoir évolué depuis des
millions d'années. En quelque sorte, il s'agit d'un fossile vivant.
Du moins en général puisque celui que reçoit Donald Blade
(l'acteur Arthur Franz) est mort, congelé, et ne semble pas être
dangereux. Pourtant, lorsque Jimmy livre la marchandise, son chien
lèche une flaque sanglante issue de la fonte du bloc de glace
renfermant le cœlacanthe. S'ensuit une agressivité de l'animal que
ni son propriétaire, ni Donald ne parviennent à expliquer, lui qui
est si doux habituellement. Tout juste le professeur remarque-t-il que
le chien possède désormais d'énormes crocs comparables à ceux de
ses plus vieux ancêtres. Plus tard, Donald se blesse à la main en
manipulant le poisson. Se léchant la plaie alors qu'il a
accidentellement plongé la main dans le récipient rempli d'eau
contenant le cœlacanthe, il est pris de vertiges. L'assistante du
docteur Cole Oliver, Molly Riordan, présente sur les lieux, aide
Donald à le ramener chez lui. Arrivés à bon port, la jeune femme
constate que Donald a perdu connaissance. Elle le transporte jusqu'à
l’intérieur et c'est là qu'elle est attaquée quelques instant
plus tard par un inconnu...
Je le disais en
préambule, il s'agit encore d'une créature, mais pas seulement
puisque Jack Arnold semble décidément passionné par les
professions de chercheurs, professeurs, médecins, qui sont à chaque
fois, du moins dans ses long-métrages fantastiques, au cœur de
l'intrigue. Ici, le héros est non seulement professeur de biologie,
mais également, on le découvre très rapidement, la créature, le
monstre dégénéré qui tue après qu'une étrange métamorphose se
soit opérée en lui. Nettement moins convainquant que Tarantula !
mais sans aucun doute supérieur à Revenge of
the Creature
tout deux signé de ce même Jack Arnold, Monster
on the Campus (curieusement
traduit chez nous sous le titre Le Monstre des
Abîmes),
n'est rien de plus, rien de moins qu'une adaptation très libre du
roman de Robert Louis Stevenson L'Étrange
Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde
camouflé sous un prétexte assez peu crédible (une eau issue de la
décongélation d'un poisson préhistorique cause une régression
physique et mentale chez quiconque en absorbe, même en infime
quantité).
Monster on the
Campus a
été tourné dans la banlieue de Los Angeles au collège de Eagle
Rock. Accompagnant
l'acteur Arthur Franz dans l'aventure, le film n'échappe pas à
l'habituelle pseudo-romance avec l'actrice Joanna Moore qui incarne
Madeline Howard. Auprès d'eux : Judson Pratt, Nancy Walters
(qui interprète là son tout premier rôle au cinéma), Troy Donahue
ou encore Phil Harvey. Quant à Whit Bissell, c'est sa seconde
incursion dans l'univers de Jack Arnold après
L'Étrange Créature du Lac Noir en
1954. La seconde également pour Ross Elliott qui avant Monster
on the Campus
joua dans Tarantula !
et réapparu même en 1964 dans le road movie Pleins
Phares.
Si Monster on the Campus
n'est pas foncièrement mauvais, il demeure du propre aveu du
cinéaste lui-même, bien plus faible que les quelques classiques de
l'épouvante et du fantastique qu'il tourna jusque là. Est-ce alors
pour cette raison, mais Jack Arnold abandonna ses genres de
prédilection pour ne plus tourner que des drames, des westerns, des
comédies (parfois romantiques ou musicales), et même une biographie
consacrée à Marilyn Monroe (Marilyn: The
Untold Story).
Dès 1959 (après quelques tentatives en 1955 et 1956 avec Science
Fiction Theatre),
Jack Arnold réalisera essentiellement des épisodes de séries
télévisées américaines telles Rawhide,
L'île aux Naufragés,
Opération Danger
ou encore huit épisodes de La Croisière
s'Amuse...
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