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dimanche 12 mai 2019

Monster on the Campus de Jack Arnold (1958) - ★★★★★★☆☆☆☆



Encore un Jack Arnold dans ce nouvel article, et encore une créature. Désormais, l'histoire ne se déroule plus dans un lagon de l'Amazonie ni en plein désert mais au cœur d'une université dans laquelle travaille Donald Blake, professeur de biologie qui reçoit des mains de l'étudiant Jimmy Flanders un spécimen de cœlacanthe. Un poisson dont la particularité est de ne pas avoir évolué depuis des millions d'années. En quelque sorte, il s'agit d'un fossile vivant. Du moins en général puisque celui que reçoit Donald Blade (l'acteur Arthur Franz) est mort, congelé, et ne semble pas être dangereux. Pourtant, lorsque Jimmy livre la marchandise, son chien lèche une flaque sanglante issue de la fonte du bloc de glace renfermant le cœlacanthe. S'ensuit une agressivité de l'animal que ni son propriétaire, ni Donald ne parviennent à expliquer, lui qui est si doux habituellement. Tout juste le professeur remarque-t-il que le chien possède désormais d'énormes crocs comparables à ceux de ses plus vieux ancêtres. Plus tard, Donald se blesse à la main en manipulant le poisson. Se léchant la plaie alors qu'il a accidentellement plongé la main dans le récipient rempli d'eau contenant le cœlacanthe, il est pris de vertiges. L'assistante du docteur Cole Oliver, Molly Riordan, présente sur les lieux, aide Donald à le ramener chez lui. Arrivés à bon port, la jeune femme constate que Donald a perdu connaissance. Elle le transporte jusqu'à l’intérieur et c'est là qu'elle est attaquée quelques instant plus tard par un inconnu...

Je le disais en préambule, il s'agit encore d'une créature, mais pas seulement puisque Jack Arnold semble décidément passionné par les professions de chercheurs, professeurs, médecins, qui sont à chaque fois, du moins dans ses long-métrages fantastiques, au cœur de l'intrigue. Ici, le héros est non seulement professeur de biologie, mais également, on le découvre très rapidement, la créature, le monstre dégénéré qui tue après qu'une étrange métamorphose se soit opérée en lui. Nettement moins convainquant que Tarantula ! mais sans aucun doute supérieur à Revenge of the Creature tout deux signé de ce même Jack Arnold, Monster on the Campus (curieusement traduit chez nous sous le titre Le Monstre des Abîmes), n'est rien de plus, rien de moins qu'une adaptation très libre du roman de Robert Louis Stevenson L'Étrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde camouflé sous un prétexte assez peu crédible (une eau issue de la décongélation d'un poisson préhistorique cause une régression physique et mentale chez quiconque en absorbe, même en infime quantité).

Monster on the Campus a été tourné dans la banlieue de Los Angeles au collège de Eagle Rock. Accompagnant l'acteur Arthur Franz dans l'aventure, le film n'échappe pas à l'habituelle pseudo-romance avec l'actrice Joanna Moore qui incarne Madeline Howard. Auprès d'eux : Judson Pratt, Nancy Walters (qui interprète là son tout premier rôle au cinéma), Troy Donahue ou encore Phil Harvey. Quant à Whit Bissell, c'est sa seconde incursion dans l'univers de Jack Arnold après L'Étrange Créature du Lac Noir en 1954. La seconde également pour Ross Elliott qui avant Monster on the Campus joua dans Tarantula ! et réapparu même en 1964 dans le road movie Pleins Phares. Si Monster on the Campus n'est pas foncièrement mauvais, il demeure du propre aveu du cinéaste lui-même, bien plus faible que les quelques classiques de l'épouvante et du fantastique qu'il tourna jusque là. Est-ce alors pour cette raison, mais Jack Arnold abandonna ses genres de prédilection pour ne plus tourner que des drames, des westerns, des comédies (parfois romantiques ou musicales), et même une biographie consacrée à Marilyn Monroe (Marilyn: The Untold Story). Dès 1959 (après quelques tentatives en 1955 et 1956 avec Science Fiction Theatre), Jack Arnold réalisera essentiellement des épisodes de séries télévisées américaines telles Rawhide, L'île aux Naufragés, Opération Danger ou encore huit épisodes de La Croisière s'Amuse...

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