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jeudi 2 mai 2019

L'Ami du Jardin de Jean-Louis Bouchaud (1999) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆




Un collectionneur de nains de jardin retrouvé pendu à l'une des poutres de son grenier. Une sœur convaincue que le coupable est l'un d'entre eux. Un nain tout ce qu'il y a de plus normal, en chair et en os qui débarque et s'installe dans le village. Une secte dont les disciples vénèrent les nains de jardin... cela fait peut-être beaucoup de nains au final mais le synopsis donne furieusement envie d'en savoir un peu plus sur ce long-métrage signé par un parfait inconnu (en tout cas, en ce qui me concerne). Sans vouloir être particulièrement caricatural et eut égard à sa famille, le nom de Jean-Louis Bouchaud sonne davantage comme celui d'un éleveur de bovins du Pays de la Loire que celui du cinéaste qu'il semble être même si les informations qui circulent à son sujet sont assez difficiles à dénicher. Directeur de seconde équipes à trois occasions, acteur d'un unique film (Chute Libre... non, ne rêvez pas, rien à voir avec le long-métrage éponyme du cinéaste américain Joel Schumacher interprété par Michael Douglas) et réalisateur d'un court-métrage et du film qui nous intéresse ici, Jean-Louis Bouchaud est également scénariste de L'Ami du Jardin, titre qui ne fait absolument pas référence à un certain Jean, ancien compagnon d'Alexandra Lamy (Un gars, une Fille) mais davantage de rapport avec ces drôles de petites sculptures qui poussent dans les jardins des ''nanihortensiophile'' que l'on connaît sous l'appellation de collectionneurs de nains de jardin.

Trop de noir, tue le noir

Un casting royal qui s'apparente parfois à des participations uniques et relativement courtes au titre desquels on remarquera notamment la présence de Gérard Jugnot, Yolande Moreau, Sylvie Joly, Christophe Alévêque, Claire Nadeau, Hubert Saint-Macary, ou encore Chick Ortega, perdus au beau milieu d'une faune étrange dans laquelle s'agite quelques individus peu recommandables. Inutile d'espérer voir une comédie irrésistiblement drôle. Jean-Louis Bouchaud réalise une œuvre sombre, voire sinistre, jamais amusante, et sans doute encore moins divertissante. S'il n'a réalisé que ce seul long-métrage et n'a donc pas davantage pris de temps afin de prouver ses facultés de metteur en scène, le cinéaste a dès les premiers instants, choisi de plomber l'ambiance. Il jette l'acteur Jean-Yves Tual dans un contexte auquel même le spectateur a très vite envie d'échapper. Sans finesse aucune et sans jamais tempérer le caractère odieux d'une partie des personnages, Jean-Louis Bouchaud réussit à rendre antipathiques ses interprètes au beau milieu desquels l'acteur-nain fait figure de chair à canon. Sirupeux, fragile, (trop) poli et physiquement désavantagé, le personnage de Jérôme est de ces individus que l'on n'appréciait jamais de voir souffrir des remarques des ''plus grands'' au collège tout en leur offrant notre plus vil mépris de les voir incapables de se défendre.

Pire que la pratique du lancer de nains : L'Ami du Jardin

Jean-Yves Tual n'incarne donc pas le héros idéal de cette histoire bancale repoussant les limites de la noirceur jusqu'à en écœurer même son plus fervent défenseur. Et la participation de Gérard Jugnot et consorts, même minime, n'y change rien. Pas drôle, parfois chiant à mourir (en réalité, du début à la fin), scénario qui se disperse, et toujours ce nain dont on ne sait s'il faut s'y attacher ou s'en inquiéter. Même cette supposée romance que l'on devine pointer le bout de son nez (et que l'on espère être l'exutoire à toute cette noirceur) ne viendra jamais. Un film à déconseiller aux dépressifs mais à conseiller aux insomniaques qui aimeraient enfin pouvoir s'offrir quelques heures de sommeil. En imposant une noirceur de tous les instants, Jean-Louis Bouchaud croyait sans doute bien faire et s'imaginait probablement marquer d'une pierre blanche, ou plutôt noire, le genre auquel il s'attaque ici. Pour le coup, si la sinistrose guette véritablement le spectateur, le cinéaste a oublié de rendre L'Ami du Jardin divertissant. Sans exagérer, on peut affirmer que ce film qui pourtant ne dépasse pas les soixante-dix sept minutes est un calvaire à suivre jusqu'à son terme. Un cauchemar dont on aimerait s'éveiller avant que ne survienne le générique de fin. Vous êtes prévenus...

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