Un collectionneur de
nains de jardin retrouvé pendu à l'une des poutres de son grenier.
Une sœur convaincue que le coupable est l'un d'entre eux. Un nain
tout ce qu'il y a de plus normal, en chair et en os qui débarque et
s'installe dans le village. Une secte dont les disciples vénèrent
les nains de jardin... cela fait peut-être beaucoup de nains au
final mais le synopsis donne furieusement envie d'en savoir un peu
plus sur ce long-métrage signé par un parfait inconnu (en tout cas,
en ce qui me concerne). Sans vouloir être particulièrement
caricatural et eut égard à sa famille, le nom de Jean-Louis
Bouchaud sonne davantage comme celui d'un éleveur de bovins du Pays
de la Loire que celui du cinéaste qu'il semble être même si les
informations qui circulent à son sujet sont assez difficiles à
dénicher. Directeur de seconde équipes à trois occasions, acteur
d'un unique film (Chute Libre...
non, ne rêvez pas, rien à voir avec le long-métrage éponyme du
cinéaste américain Joel Schumacher interprété par Michael
Douglas) et réalisateur d'un court-métrage et du film qui nous
intéresse ici, Jean-Louis Bouchaud est également scénariste de
L'Ami du Jardin,
titre qui ne fait absolument pas référence à un certain Jean, ancien compagnon
d'Alexandra Lamy (Un
gars, une Fille)
mais davantage de rapport avec ces drôles de petites sculptures qui
poussent dans les jardins des ''nanihortensiophile''
que l'on connaît sous l'appellation de collectionneurs de nains de
jardin.
Trop de noir, tue le noir
Un
casting royal qui s'apparente parfois à des participations uniques
et relativement courtes au titre desquels on remarquera notamment la
présence de Gérard Jugnot, Yolande Moreau, Sylvie Joly, Christophe
Alévêque, Claire Nadeau, Hubert Saint-Macary, ou encore Chick
Ortega, perdus au beau milieu d'une faune étrange dans laquelle
s'agite quelques individus peu recommandables. Inutile d'espérer
voir une comédie irrésistiblement drôle. Jean-Louis Bouchaud
réalise une œuvre sombre, voire sinistre, jamais amusante, et sans
doute encore moins divertissante. S'il n'a réalisé que ce seul
long-métrage et n'a donc pas davantage pris de temps afin de prouver
ses facultés de metteur en scène, le cinéaste a dès les premiers
instants, choisi de plomber l'ambiance. Il jette l'acteur Jean-Yves
Tual dans un contexte auquel même le spectateur a très vite envie
d'échapper. Sans finesse aucune et sans jamais tempérer le
caractère odieux d'une partie des personnages, Jean-Louis Bouchaud
réussit à rendre antipathiques ses interprètes au beau milieu
desquels l'acteur-nain fait figure de chair à canon. Sirupeux,
fragile, (trop) poli et physiquement désavantagé, le personnage de
Jérôme est de ces individus que l'on n'appréciait jamais de voir
souffrir des remarques des ''plus
grands''
au collège tout en leur offrant notre plus vil mépris de les voir
incapables de se défendre.
Pire que la pratique du lancer de nains : L'Ami du Jardin
Jean-Yves
Tual n'incarne donc pas le héros idéal de cette histoire bancale
repoussant les limites de la noirceur jusqu'à en écœurer même son
plus fervent défenseur. Et la participation de Gérard Jugnot et
consorts, même minime, n'y change rien. Pas drôle, parfois chiant à
mourir (en réalité, du début à la fin), scénario qui se disperse, et toujours ce nain dont on ne
sait s'il faut s'y attacher ou s'en inquiéter. Même cette supposée
romance que l'on devine pointer le bout de son nez (et que l'on
espère être l'exutoire à toute cette noirceur) ne viendra jamais.
Un film à déconseiller aux dépressifs mais à conseiller
aux insomniaques qui aimeraient enfin pouvoir s'offrir quelques
heures de sommeil. En imposant une noirceur de tous les instants,
Jean-Louis Bouchaud croyait sans doute bien faire et s'imaginait
probablement marquer d'une pierre blanche, ou plutôt noire, le
genre auquel il s'attaque ici. Pour le coup, si la sinistrose guette véritablement le
spectateur, le cinéaste a oublié de rendre L'Ami
du Jardin divertissant.
Sans exagérer, on peut affirmer que ce film qui pourtant ne dépasse
pas les soixante-dix sept minutes est un calvaire à suivre jusqu'à
son terme. Un cauchemar dont on aimerait s'éveiller avant que ne
survienne le générique de fin. Vous êtes prévenus...
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