L'année suivant la
sortie de L’Étrange créature du Lac Noir,
le cinéaste américain Jack Arnold réalise pas moins de quatre
long-métrages : deux westerns (Tornade sur
la Ville
et Crépuscule Sanglant)
ainsi que deux films d'épouvante dont le classique Tarantula !,
l'autre n'est autre que la suite de L’Étrange
créature du Lac Noir,
sobrement intitulée La Revanche de la Créature.
Si la plupart des personnages, et donc de leur interprète respectif,
ont disparu du casting, seuls Nestor Paiva dans le rôle du capitaine
Lucas (désormais commandant à bord du Rita II) et Ricou Browning
(qui interprétait, interprète, et réinterprétera dans le
troisième long-métrage consacré à la fameuse créature amphibie,
le monstre lui-même) font partie de ces nouvelles aventures qui
succèdent à celles se terminant l'année précédente par la mort
de la créature mi-homme, mi-poisson. Désormais, c'est une nouvelle
équipe de chercheurs qui se lance à la poursuite du monstre sans
même savoir s'il est réellement mort ou s'il a survécu aux
nombreuses blessures par balle qu'il reçut lors du précédent
épisode...
Si
cette suite, toujours réalisée par le talentueux Jack Arnold débute
dans le même contexte que lors du premier volet, ce qui différencie
principalement La Revanche de la Créature de
L’Étrange créature du Lac Noir,
survient après moins d'un quart d'heure. Alors que la douzaine de
minutes succédant au générique laissaient présager d'une
redondance dans le récit (bien que les moyens désormais consacrés
à la capture de la créature du lagon noir soient d'importance
(Scaphandre et explosifs remplacent les tubas, les bouteilles
d'oxygène et les drogues du long-métrage de 1954), le changement
radical de décor, plutôt que d'apporter un sang nouveau à une
intrigue qui risquait de tourner en rond, est parasité par l'un des
habituels ''tics''
du cinéma fantastique américain des années 50/60 : la romance
que les deux héros de cette moutures partagent et dont le spectateur
n'a que faire. Une méthode courante et pitoyable servant à
camoufler la faiblesse d'un scénario fait alors ressembler cette
Revanche de la Créature à
une vulgaire visite dans un parc aquatique !
La
longueur de cette séquelle n'excédant pourtant pas les quatre-vingt
une minutes, Jack Arnold ainsi que les scénaristes William Alland
et Martin Berkeley se sont tout de même offert le luxe de nous
proposer un long-métrage passablement ennuyeux. Le spectateur se
languit alors de voir la créature s'échapper de l'aquarium qui lui
sert de prison et qu'il partage avec de nombreuses autres espèces
aquatiques. Profitons-en tout de même pour louer le courage et
l'endurance de l'acteur Ricou Browning qui sans jamais être à bout
de souffle parvient à assurer son rôle de créature alors même
qu'il est souvent contraint de porter son costume immergé sous les
eaux. Une épreuve physique mémorable qui n'empêche malheureusement
pas de penser que cette suite aurait mieux fait de rester à l'état
de projet tant l’œuvre originale se suffisait à elle seule.
Mais
tout n'étant pas totalement raté, l'avant dernier acte lors duquel
la créature rode en ville est l'occasion de quelques moments parfois
sympathiques. Cependant, l'inefficiente idylle que partagent nos deux
héros revenant à la charge lors du dernier acte laisse au mieux, le
spectateur indifférent, et au pire, dégoutté par la tournure
qu'ont pris les événements. Une suite pas du tout à la hauteur !
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