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samedi 11 mai 2019

La Revanche de la Créature de Jack Arnold (1955) - ★★★★★☆☆☆☆☆



L'année suivant la sortie de L’Étrange créature du Lac Noir, le cinéaste américain Jack Arnold réalise pas moins de quatre long-métrages : deux westerns (Tornade sur la Ville et Crépuscule Sanglant) ainsi que deux films d'épouvante dont le classique Tarantula !, l'autre n'est autre que la suite de L’Étrange créature du Lac Noir, sobrement intitulée La Revanche de la Créature. Si la plupart des personnages, et donc de leur interprète respectif, ont disparu du casting, seuls Nestor Paiva dans le rôle du capitaine Lucas (désormais commandant à bord du Rita II) et Ricou Browning (qui interprétait, interprète, et réinterprétera dans le troisième long-métrage consacré à la fameuse créature amphibie, le monstre lui-même) font partie de ces nouvelles aventures qui succèdent à celles se terminant l'année précédente par la mort de la créature mi-homme, mi-poisson. Désormais, c'est une nouvelle équipe de chercheurs qui se lance à la poursuite du monstre sans même savoir s'il est réellement mort ou s'il a survécu aux nombreuses blessures par balle qu'il reçut lors du précédent épisode...

Si cette suite, toujours réalisée par le talentueux Jack Arnold débute dans le même contexte que lors du premier volet, ce qui différencie principalement La Revanche de la Créature de L’Étrange créature du Lac Noir, survient après moins d'un quart d'heure. Alors que la douzaine de minutes succédant au générique laissaient présager d'une redondance dans le récit (bien que les moyens désormais consacrés à la capture de la créature du lagon noir soient d'importance (Scaphandre et explosifs remplacent les tubas, les bouteilles d'oxygène et les drogues du long-métrage de 1954), le changement radical de décor, plutôt que d'apporter un sang nouveau à une intrigue qui risquait de tourner en rond, est parasité par l'un des habituels ''tics'' du cinéma fantastique américain des années 50/60 : la romance que les deux héros de cette moutures partagent et dont le spectateur n'a que faire. Une méthode courante et pitoyable servant à camoufler la faiblesse d'un scénario fait alors ressembler cette Revanche de la Créature à une vulgaire visite dans un parc aquatique !

La longueur de cette séquelle n'excédant pourtant pas les quatre-vingt une minutes, Jack Arnold ainsi que les scénaristes William Alland et Martin Berkeley se sont tout de même offert le luxe de nous proposer un long-métrage passablement ennuyeux. Le spectateur se languit alors de voir la créature s'échapper de l'aquarium qui lui sert de prison et qu'il partage avec de nombreuses autres espèces aquatiques. Profitons-en tout de même pour louer le courage et l'endurance de l'acteur Ricou Browning qui sans jamais être à bout de souffle parvient à assurer son rôle de créature alors même qu'il est souvent contraint de porter son costume immergé sous les eaux. Une épreuve physique mémorable qui n'empêche malheureusement pas de penser que cette suite aurait mieux fait de rester à l'état de projet tant l’œuvre originale se suffisait à elle seule.
Mais tout n'étant pas totalement raté, l'avant dernier acte lors duquel la créature rode en ville est l'occasion de quelques moments parfois sympathiques. Cependant, l'inefficiente idylle que partagent nos deux héros revenant à la charge lors du dernier acte laisse au mieux, le spectateur indifférent, et au pire, dégoutté par la tournure qu'ont pris les événements. Une suite pas du tout à la hauteur !

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