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vendredi 19 avril 2019

Salon Kitty de Tinto Brass (1975) - ★★★★★★☆☆☆☆



Tinto Brass est le nom d'un cinéaste mythique qui en un seul film a construit sa légende. C'était en 1979, et le réalisateur italien signait son démentiel Caligula. Une adaptation libre retraçant l’histoire de l'empereur romain du même nom. Une œuvre à travers laquelle Tinto Brass repoussait les limites de la décadence sous l'impulsion du producteur Bob Guccione qui décidait d'y ajouter un certains nombres de scènes pornographiques contre l'avis même du cinéaste, le film avoisinant ainsi les deux heures trente... également connu pour ses films érotiques, Tinto Brass réalisait quatre ans avant Caligula l'un des premiers Nazisploitations, terme regroupant les films d'exploitations, érotiques ou non, incluant des nazis à l'écran. Le titre de ce film réalisé en 1975, Salon Kitty, tient son nom d'un bordel luxueux ayant réellement existé dans la capitale allemande avant d'être détruit lors d'un raid aérien en 1942...Sur un scénario écrit à six mains par Tinto Brass, Ennio De Concini et Antonio Colantuoni, le long-métrage décrit à travers de nombreux arguments, les activités premières de cet établissement qui accueillait à bras ouverts des dignitaires allemands mais aussi d'autres pays. Séduits par des prostituées triées sur le volet et toutes dévolues à la cause du führer Adolf Hitler, ces jeunes femmes couchaient avec leurs clients, les enivrant afin de récupérer de leur part des informations pouvant servir le régime nazi.

Réalisé la même année que Salò ou les 120 Journées de Sodome, Salon Kitty est le parent pauvre du chef-d'œuvre de Pier Paolo Pasolini, et cela même alors qu'il véhicule lui-même des propos parfois dérangeants mais servant objectivement l'intrigue. Au regard du Caligula qui naîtra quatre ans plus tard et qui bousculera le public et la critique, Salon Kitty ne paraît pas être davantage aujourd'hui que simplement polisson. A part peut-être les quelques séquences qui ouvrent le bal. Entre les images d'abattage d'animaux dans un abattoir au beau milieu duquel des nazis festoient, entourés de cadavres de porcs suspendus à des crochets après avoir été égorgés, et les propos tenus par certains nazis comparant le modèle aryen à un individu de race noire supposé intellectuellement et physiquement inférieur. Et que dire encore du test d'évaluation corporel que subissent avec plus ou moins de volonté les jeunes femmes sélectionnées pour faire partie des prochaines locataires de salon tenu par la propriétaire Kitty Kellerman ? Chacune d'entre elle est exposée dans une cellule, en compagnie d'un individu difforme, ou non représentatif de la race aryenne : nain bossu, homme-tronc, retardé mental, et même, oui, un prisonnier juif qui laisse très clairement imaginer le peu de considération que font les allemands de leurs semblables de confession judaïque...

En regroupant lors des quinze ou vingt premières minutes du film les séquences les plus ignobles (des images qui n'atteignent cependant jamais le degré d'horreur du long-métrage de Pier Paolo Pasolini), Tinto Brass condamne la suite des événements à n'être qu'une succession de scènes dénudées sans charme véritable. Tout au plus, une œuvre érotique améliorée. Rien de véritablement offensant donc. Des pubis aux fourrures épaisses, des poitrines, des culs et même des pénis... mais de nos jours, qui s'offusquerait de telles images devenues le quotidien de films dits grand public ? On y croise l'autrichein Helmut Berger dans le rôle de Helmut Wallenberg, la suédoise Ingrid Thulin dans celui de Kitty Kellermann (et qui interprétait notamment chez nous le rôle de Hélène aux côtés de Lino Ventura dans le huis-clos La Cage de Pierre Granbier-Deferre), la britannique Teresa Ann Savoy dans la peau de la jeune prostituée Margherita ou encore l'albanais Bekim Fehmu dans celle de Hans Reiter. Une œuvre internationale franco-italo-allemande de l'ouest qui sans doute à l'époque dû avoir un impact certain mais qui de nos jours paraîtra bien puérile...

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