Xavier Gens ? Pas
vraiment ma came. Alors lorsque le réalisateur du beaucoup trop
surestimé Frontière(s),
vous savez, cet ersatz de Massacre à la
Tronçonneuse
bien de chez nous mêlant fait d'actualité (nous sommes en 2007 et
la banlieue est chaude, chaude, chaude) et univers crapoteux dans
lequel navigue une famille de frappadingues, se tourne vers la
comédie, j'me suis dis, pourquoi pas. Surtout que le trio de tête
formé par Manu Payet, Jonathan Cohen et Monsieur Poulpe part avec un
capital sympathie évident. Qui, malheureusement, ne transpire plus
vraiment sur grand écran au regard de ce Budapest
vulgaire, dont le scénario est aux abonnés absents et où l'on
cherche encore les bons mots qui auraient pu, ou dû, nous faire
rire. Parce qu'en réalité, on est face, là, à un sacré objet
convoquant davantage la sinistrose qu'autre chose. C'est plat, sans
folie véritable, coloré, certes, mais à mille lieues de ce à quoi
les fans d'un Very Bad Trip
(que je n'ai pas vu et que je ne verrai sans doute jamais) croyaient
sans doute pouvoir s'attendre. Du moins, d'après une grosse partie
de la presse qui compare les deux films.
J'aurais
d'ailleurs peut-être dû commencer par la fin. C'est à dire
comparer mon ressenti à la lecture des critiques professionnelles,
exercice de fin de repas habituellement jubilatoire mais qui à cette
occasion s'est révélé aussi désagréable qu'une mauvaise descente
de cannabis. Je comprends et j'adhère tout à fait à l'idée que de
brûler des livres ou des peintures soit un acte de vandalisme
impardonnable, mais quand je pense à tous ces individus, sans doute
en manque de réconfort, d'amour, ou d'amitié, qui se réfugient
dans l'antispécisme alors qu'il feraient parfois davantage actes de
civisme en pénétrant dans certaines salles de projection afin d'y
brûler les œuvres de l'acabit de cette daube qu'est Budapest,
ça me rend malade au point d'avoir envie de prendre moi-même les
rennes d'un néo-mouvement consacrant son temps à manifester pour
que soit interdite la projection de merdes contre monnaie sonnante et
trébuchante...
Je
suis effaré... et même hagard à l'idée que des papiers osent
faire l'éloge d'un long-métrage accumulant tant de tares qu'on
croirait un autre but atteint que celui d'amuser les spectateurs :
celui d'établir tout ce que le cinéma humoristique français des
quinze ou vingt années qui viennent de s'écouler a engrangé.
J'avais réussi, dès son passage au
Cinéma des Corbières
de Sigean, à me convaincre que le Brillantissime
de et avec Michèle Laroque conserverait jusqu'au 31 décembre au
soir la palme d'or de la plus mauvaise comédie française de l'année
2018. Et pourtant, Xavier Gens vient de brouiller définitivement mes
pronostics. Budapest
est une catastrophe au moins aussi saisissante que celle de
Tchernobyl. Encore que le film de Gens n'aura sans doute eut aucune
conséquence physique sur ceux qui auront eu le malheur de le
découvrir ces jour-ci, ou pire, au cinéma lors de sa sortie en
salle en juin dernier. Intellectuellement, il s'agit d'une autre
affaire. Le cas typique de long-métrage capable de diviser. Pourvu
que la majorité de ceux que je côtoie dans la vie réelle ou
virtuelle partage mon opinion à son sujet, à défaut de quoi, je
serais contraint de faire le ménage parmi eux... Abuserais-je
quelque peu... ? Ma foi, Peut-être. Qui sait si au fond, je
n'ai pas trop vite vieilli. Peut-être suis-je devenu insensible... ?
NON, car, je le répète, Budapest
est une MERDE. J'assume !!!
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