Première impression :
lorsqu'on lit le synopsis, et que l'on découvre juste après le
long-métrage de Geoff Redknap, il y a quelque chose qui ne colle
pas. Le scénario et le film semblent tout d'abord ne pas avoir de
rapports entre eux. Le sujet nous parle d'un homme qui, persuadé
qu'il devient invisible, part à la recherche de sa fille qui a
disparu après qu'elle soit partie visiter un hôpital psychiatrique
désaffecté avec trois de ses amis. Ce court résumé, c'est ce que
semble promettre le scénario écrit par le cinéaste lui-même. Mais
en lieu et place de l'homme invisible promis, le spectateur aura
droit à un homme se décomposant à vue d’œil. Plus proche du
zombie donc, que du personnage du roman fantastique que H.G.Wells
publia en 1897. S'ensuit une intrigue étrangement mises en scène.
Comme si le réalisateur canadien avait décidé de mixer
fantastique, horreur, et polar pour un résultat pratiquement hors
concours vu la teneur du résultat obtenu.
The Unseen
s'inscrit dans un contexte social réaliste. Bob et son ex-femme
Darlene se sont séparé il y a de cela de nombreuses années. Le
seul contact qu'il a gardé avec leur fille Eva, c'est l'argent qu'il
lui envoie chaque mois pour l'aider à subvenir à ses besoins. Il
travaille dans une scierie et fréquente un bar où il a ses
habitudes depuis des années. Emmitouflé dans un épais manteau, des
gants aux mains et un bonnet sur la tête, Bob cache les symptômes
d'une curieuse maladie. En effet, peu à peu, des parties de son
corps deviennent invisibles, laissant transparaître l'intérieur de
son organisme. Un mal qui semble remonter au temps de son père,
lequel fut enfermé dans un institut psychiatrique afin d'y être
observé tel un cobaye par des médecins.
Alors
que Darlene parvient à convaincre Bob de venir passer les voir elle
et Eve, il profite du voyage pour livrer une glacière contenant un
cœur d'ours en échange de quoi,il devra rapporter à celui qui lui
a confié la marchandise, un plein sachet de cocaïne. Mais lors de
son passage chez Darlene et Eva, cette dernière disparaît. Bob se
lance alors à la recherche de sa fille tandis qu'ailleurs, son
ami Crisby s'impatiente de son retour afin de récupérer la
drogue...
L'une
des grandes originalités de The Unseen
demeure dans le portrait atypique du mythe de l'homme invisible
invoqué par Geoff Redknap. Ici, il n'est pas le résultat
d'expériences scientifiques qui ont mal tourné mais la conséquence
d'une grave maladie dont la seule origine qui sera évoquée sera
d'ordre génétique puisque le père même de Bob, comme nous
l'apprendra beaucoup plus loin le film, fut lui-même atteint de
cette mystérieuse maladie. L’œuvre de Geoff Redknap contient de
très bonnes idées, malheureusement gâchées par une mise en scène
trop timide, voire naïve. Le cinéaste se laisse même aller à
baigner son film dans une musique post-eighties très à la mode
depuis quelques années mais qui dans le cas présent n'a aucune
justification et dont la présence s'avère même parfois absurde
(Eva lors de la visite de la boutique de remèdes chinois). Le
long-métrage se disperse un peu trop fréquemment (la séquence dans l’hôpital psychiatrique désaffecté, inutile), d'autant plus que
la sous-intrigue concernant les problèmes que rencontre le héros au
sujet de la drogue n'apporte absolument rien et semble ne servir qu'à
rallonger artificiellement la durée du film.
Nous
noterons cependant quelques effets-spéciaux relativement bien
accomplis et un Aden Young dans le rôle de Bob, plutôt convaincant. A
part ça, The Unseen
ne fait malheureusement qu'effleurer son sujet. Débarrassé des
subterfuges lui permettant de dépasser le statut de moyen-métrage,
il aurait sans doute gagné en vélocité. Pour son premier
long-métrage,
Geoff Redknap réalise donc une œuvre étonnante, bien que très
partiellement convaincante...
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