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mardi 25 septembre 2018

I Drink Your Blood de David E. Durston (1970) - ★★★★★★☆☆☆☆



Le voici donc, l'objet de l'un de mes innombrables fantasmes de cinéphile. Le genre de film que j'avais enfoui si loin dans mes pensées que j'avais oublié son existence jusqu'à la lecture de l'excellente interview de l'actrice Lynn Lowry dans le dernier numéro de Vidéotposie paru il y a peu. Au même titre que le mythique Last House on Dead end Street de Roger Watkins, I Drink Your Blood de David E. Durston est auréolé d'une réputation de film culte sans doute due à un certain nombre d'éléments. Tout d'abord, son contexte très particulier qui le lie non seulement à quelques pellicules fumeuses de la décennie précédent sa sortie (Blood Feast en 1963 et 2000 Maniacs en 1964, tout deux signés Herschell Gordon Lewis), mais aussi à l'un des crimes les plus odieux qu'ait connu l'Amérique un an auparavant avec le meurtre de l'actrice américaine Sharon Tate (alors épouse du cinéaste Roman Polanski) par les adeptes d'une secte sataniste dont le gourou n'était autre que le célèbre Charles Manson. Tout comme dans cette sordide histoire, elle, malheureusement bien réelle, la petite bourgade dans laquelle ont lieu les événements décrits dans le long-métrage de David E. Durston voit arriver parmi la population, une secte sataniste menée par un certain Horace Bones.

Dès l'arrivée de ce culte dont le cercle est relativement réduit puisque n'étant constitué que d'un peu moins d'une dizaine d'individus, Bones et ses membres font très vite parler d'eux en se rendant responsable du viol d'une adolescente du cru. Inacceptable pour le grand-père de celle-ci qui armé d'un fusil, est décidé à venger l'honneur de sa petite fille. Sauf que rien ne se déroule comme prévu. Renvoyé dans ses pénates totalement défoncé au LSD par Bones et les siens, la vengeance, la vraie, viendra du tout jeune frère de l'adolescente violée. Ayant découvert qu'un chien atteint de la rage rodait dans les parages, Pete saisit l'occasion de le tuer, de prélever sur lui une pleine seringue de sang afin d'en garnir des gâteaux avant de les proposer aux membres de la secte dès le lendemain matin. Une fois consommés par Bones et les siens, les effets ne se font pas longtemps attendre et chacun à leur tour, ils vont se montrer violents au point de commettre des meurtres et de s'en prendre ensuite aux villageois, chose que n'avait bien entendu pas prévu le jeune Pete...

Première chose : Si I Drink Your Blood a sans doute en un autre lieu, un autre temps, mérité le prestige d'être accolé au terme d’œuvre culte, presque cinquante ans plus tard, le film paraît bien puéril même s'il conserve un peu de sa force évocatrice. Le contexte psychédélique et le jeu en totale roue libre de ses différents interprètes lui confèrent une curieuse ambiance. L'idée de départ vient à l'origine du producteur Jerry Gross qui alors était le PDG des studios Cinemation Industries. Désirant produire le film le plus sanglant de l'histoire du cinéma (rappelons que nous sommes alors en 1970 et que les rares références que nous avions à l'époque, étaient les films réalisés par le papa du Gore, Herschell Gordon Lewis), l'homme fait appel au réalisateur David Durston qui jusque là n'avait signé que des nudies semble-t-il.
Concernant l'histoire à proprement parler, c'est pourtant bien ce dernier qui l'imagine après avoir lu un article édifiant concernant l'attaque d'un village Iranien par une meute de loups enragés qui firent des victimes parmi la population dont certains tombèrent à leur tour malades. Vu le faible budget alloué au futur long-métrage de David Durston, la majorité des interprètes demeurent de parfaits inconnus. Pourtant, Lynn Lowry, l'une des interprètes féminines, allait quelques années plus tard traîner dans quelques décors de films qui allaient participer à la légende de leurs auteurs respectifs. The Crazies de George A. Romero en 1973 ainsi que Shivers du canadien David Cronenberg deux ans plus tard.

Chez nous, I Drink Your Blood vaut en partie pour son catastrophique doublage qui fait de certaines scènes involontairement drôles, des occasions de rire à gorge déployée. L'un des interprètes ayant eu le moins de chance en la matière étant le pauvre Riley Mills dont l'affreux doublage ruine toute crédibilité. Concernant les effets-gore, le film nous gratifie de quelques séquences ma foi, plutôt réjouissantes même si la promesse d'un sabbat de sang est bien moins graphique que celui espéré. L’œuvre de David E. Durston repose également sur le jeu parfois outré, voire théâtrale de certains interprètes comme ce fut le cas de Bhaskar Roy Chowdhury qui incarne à l'écran le personnage de Horace Bones. Bien qu'étant relativement peu sanglant et encore moins effrayant, I Drink Your Blood dégage pourtant parfois une drôle d'ambiance. Entre le jeu surréaliste de certains interprètes et l'insistance de la caméra à nous montrer ce lieu sordide où a élu domicile, non seulement la secte, mais aussi une famille de rats. Le climat s'avère en de courtes occasions, assez malsain. Malheureusement le faible budget et le manque de professionnalisme des interprètes font de I Drink Your Blood, rien d'autre qu'une petite pellicule horrifique dispensable. A réserver aux amateurs, donc...

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