Après
une batterie de réclames et de bandes-annonces, cette salle dont le
point commun qui la raccordait avec celle de la veille demeurait dans
la rareté des spectateurs nous plongea dans l'obscurité. Et là
encore, aucun souvenir ne ressurgit. Pas même grâce au
récapitulatif du précédent volet aidant à remettre le récit dans
son contexte. De toute manière, pour les personnages, le temps ayant
passé aussi lentement que pour celui séparant les deux volets, voir
Neuilly sa Mère !
avant ce deuxième volet sobrement intitulé Neuilly
sa Mère, sa Mère ! ne
se révélait finalement pas indispensable.
Le
cinéaste ayant fort logiquement fait appel aux mêmes interprètes
que dans le premier volet, nous retrouvons donc Samy Seghir, Jérémy
Denisty, Joséphine Japy, mais aussi Valérie Lemercier, ou bien même
l'excellent Denis Podalydès dans un rôle qui au final ne lui ira
pas vraiment, cet acteur d’exception ayant sa place ailleurs et
surtout pas dans cette comédie beaucoup trop classique pour mériter
entrer au Panthéon de la comédie française. D'ailleurs, Neuilly
sa Mère, sa Mère !
commence assez tragiquement. Le film de Gabriel Julien-Laferrière
transpire d'abord le jeunisme jusque dans son générique. Résultat :
de grosses gouttes de sueur froide perlèrent assez rapidement au
sommet de mon crâne à la pensée que le film allait sans doute
déplaire à mes géniteurs (les quelques rires qu'ils allaient
exprimer plus loin finiraient cependant de me rassurer).
Le
cinéaste choisit de plonger ses interprètes durant l'élection
présidentielle de l'année 2017. Nous y retrouvons Sami, Stanislas,
Djamila (désormais incarnée par l'actrice Sophia Aram), Brigitte,
Marie, mais également le père Dinaro (interprété par le savoureux
François-Xavier Demaison). Mais sans doute, celui qui tire le mieux
son épingle du jeu, c'est le jeune Jéméry Denisty qui dans la peau
de Charles s'offre une performance irrésistible. Désormais, les
rôles sont inversés. Alors que dans le premier volet Sami quittait
la cité Maurice-Ravel
à
Chalon-sur-Saône pour Neuilly-sur-Seine, c'est désormais au tour
des de Chazelle de s'inviter dans l'appartement de Sami, dans la cité
Picasso à Nanterre. Neuilly sa Mère, sa Mère !
repousse alors les limites de la caricature et de la gaudriole. Le
père de famille incarné par Denis Podalydès, victime d'un scandale
financier, va se retrouver à fumer la chicha et porter la djellaba
en compagnie des jeunes du quartier où il vit désormais en
compagnie des siens tandis que son fils Charles devra faire de
drastiques concessions s'il veut un jour espérer grimper dans la
voie hiérarchique politique.
Alors que l'un chute, et que l'autre
grimpe peu à peu au sommet, les scénaristes Djamel Bensalah et Marc
de Chauveron imaginent tout à un tas de situations et de
personnages, transformant le récit en un bordel qui heureusement
saura peu à peu élaguer les branches inutiles. En effet, la
présence de la pourtant excellente Valérie Lemercier est totalement
anecdotique, et les scènes incarnées par Denis Podalydès peu
amusantes. En réalité, seuls les personnages interprétés par Samy
Seghir et Jérémy Denisty justifient l'existence du long-métrage de
Gabriel Julien-Laferrière. Si le film est loin d'atteindre le
niveau de certaines comédies sorties cette année (Le
Retour du Héros,
Tout le Monde Debout),
il réserve cependant son lot de passages relativement drôles. On
passe davantage de temps à sourire qu'à rire aux éclats mais
Neuilly sa Mère, sa Mère !
reste sympathique à regarder. Une suite dont l'existence restera
cependant à justifier. Le spectateur notera la présence de Josiane
Balasko dans le rôle de Madame Bachelot, de Jacky Berroyer dans
celui de Ricoeur, ou bien encore de Julien Courbey dans la peau du
voisin musulman Jérôme...
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