Nanarland a eu beau
consacrer une chronique au troisième volet des aventures du
justicier Paul Kersey, le film de Michael Winner n'y a pas vraiment
sa place. Certes, Death Wish 3
n'est sans doute pas le plus fin des films d'action, mais de là à
le considérer comme un nanar, n'exagérons rien. Dix ans après les
événements survenus dans Un Justicier dans la
Ville et
deux ans seulement après ceux du second volet sobrement intitulé Un
Justicier dans la Ville 2,
Charles Bronson revient en 1985 dans la peau du plus connu des
personnages qu'il ait interprété durant sa longue carrière
d'acteur. Si le titre français change et devient Le
Justicier de New York,
il s'agit bien du troisième volet, le titre original faisant foi.
Contrairement à 10 to Midnight,
dont la traduction française opportuniste (Le
Justicier de Minuit)
pouvait laisser envisager qu'il s'agissait de la suite réelle des
aventures de Paul Kersey alors qu'en fait, l'acteur y interprète le
rôle de l'inspecteur Leo Kessler, le véritable retour du justicier
se ferait donc attendre jusqu'en cette année 1985 où dans les
quartiers est de New York règne le chaos.
Alors
que la police, faute de troupes suffisantes, est incapable de faire
face au fléau qui s'abat depuis des années dans les rues de la
ville, Paul Kersey prend les choses en main avec l'accord inattendu
du commissaire Richard S. Shriker et nettoie lui-même le quartier où
vivait un vieil ami auquel il avait prévu de rendre visite avant que
celui-ci ne soit tué par les hommes d'un certain Manny Fraker. Ce
dernier règne en maître sur le territoire et ses hommes font régner
la terreur en volant, violant et tuant tous ceux qui leur résiste.
Jusqu'au jour où justement, Paul Kersey débarque en ville avec
l'objectif de les éliminer jusqu'au dernier. Pour cela, il va
s'armer lourdement d'un Wildey Magnum 475. Une arme semi-automatique,
ainsi d'un lance-missiles et d'une mitrailleuse lourde conservée
dans un placard par l'un de ses nouveaux voisins (l'acteur Martin
Balsam).
L'un
des aspects les plus remarquables de ce Justicier
de New York demeure
dans l'absence absolue de morale. Le spectateur pourra ou pas choisir
son camp, toujours est-il que le scénario de Don Jakoby, d'après
l’œuvre de l'écrivain américain Brian Garfield paraît faire
l'apologie de l'auto-défense. La quasi totalité des personnages
sont traités dans ce sens là. Ici, pas un brin de démagogie. Pas
un seul interlocuteur pour faire la part des choses entre le bien et
le mal en justifiant les actes des uns et des autres. Accompagnant
une partition musicale particulièrement glauque signée par Jimmy
Page et Mike Moran, le film n'est qu'une succession de séquences
mettant à l'honneur, viol, cambriolages et meurtres sadiques. A
propos de ces derniers, on notera la présence à l'écran de
l'acteur irlandais Gavan O'Herlihy qui dans la peau du chef de gang
Manny Fraker exhibe une belle gueule de psychopathe.
Film
d'action par excellence vouant son scénario à l'auto-défense,
l'intrigue du Justicier de New York se
joue dans le décor déprimant d'un quartier de New York investit par
les décombres. Certaines façades d'immeubles révèlent leur
abandon par des habitants lassés d'être rackettés. Si la police
paraît impuissante à stopper la vague de criminalité, elle se
révèle en revanche particulièrement zélée lorsqu'il s'agit de
saisir des armes chez des petits vieux qui n'ont que leur revolver
pour se défendre contre les voyous. Du film d'action, Le
Justicier de New York se
mue alors en un film de guerre, les rues étant ainsi transformées
en un terrain de jeu immense où Paul Kersey, mais également les
habitants du quartiers, trouvent la force et le courage de combattre
Manny Fraker et sa bande. Le champ de bataille est ici urbain. Les
cadavres pleuvent des deux côtés (avec, heureusement, une nette
prédilection pour les voyous) et les explosions ravages voitures,
commerces et immeubles d'habitation.
C'est
un peu n'importe quoi, anarchique, souvent improbable, mais l'énergie
qui y est dépensée est suffisamment communicative pour que l'on
passe un agréable moment de détente devant ces corps qui s'affalent
sur l'asphalte, de gros impacts de balle traversant têtes et thorax.
Charles Bronson y est égal à lui-même... Sympa.
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