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vendredi 6 avril 2018

Precious de Lee Daniels (2009) - ★★★★★★★★★☆



Merde... ça coince. C'est rare, mais ça arrive. Souvent parce que les mots ont du mal à transmettre les émotions. Precious dégage une telle intensité dramatique, que l'on n'a certainement pas envie de manquer le coche lorsque l'occasion d'en parler se présente. De manière tout à fait inattendue, le second long-métrage du cinéaste 'black' Lee Daniels s'est révélé à moi comme un uppercut trop bien placé pour que l'occasion de le parer se présente. Devant l'immense interprétation de l'actrice américaine originaire de Brooklyn Gabourey Sidibe, on ne peut que demeurer fasciné, meurtri, anéanti, chaviré par l'émotion. Par ce portrait saisissant qui ne louvoie jamais en empruntant des chemins de travers par trop divertissants. Cru, violent, évoquant ces faits-divers dont toutes ces émissions télévisées racoleuses se font l'écho, Precious opte pour un cinéma-vérité qui ne réconforte le spectateur que dans le message d'espoir livré par une héroïne qui malgré les blessures quotidiennes, fait face à l'adversité en allant toujours de l'avant. La liste des abus dont la jeune femme est telle que l'on pourrait la penser un brin exagérée. Et pourtant, tout à commencé par l'écriture d'une nouvelle intitulée Push. Pas une fiction, mais une histoire bien réelle, que Lee Daniels, avec toute la sensibilité qui semble le caractériser, a choisi en 2009 d'adapter au cinéma.

Claireece Precious Jones vit dans le quartier de Harlem, à New York, en compagnie de sa mère Mary Lee Johnson (exceptionnelle Monique Angela Hicks). Son père a quitté le domicile et la gamine de seize ans à peine vit au jours le jour sous les brimades et les coups d'une mère qui la hait. Accusée par celle-ci d'être responsable de la 'fuite' de son époux, Mary passe ses journées devant la télé tandis que Claireece tente difficilement de suivre les cours au collège. Enceinte pour la deuxième fois et mère d'une petite fille trisomique, l'adolescente est analphabète et finit par être renvoyée de l'école. C'est sur les conseils de la conseillère d'éducation qu'elle se rend à une adresse où une certaine Mademoiselle Rain donne des cours pour enfants en difficulté. Là, Precious fait connaissance avec celle qui l'éduquera désormais ainsi qu'avec ses nouvelles camarades. Ensemble, et aidées par leur nouveau professeur, elles vont apprendre à lire et à écrire, et ce, dans l'espoir d'obtenir un jour un diplôme...

On pourrait réduire l'intrigue de Precious à ces quelques phrases, mais le film est bien plus que cela. En deux heures, on apprend à aimer une gamine dont le parcours a toujours été jusqu'ici difficile. Issue d'un milieu social particulièrement rude, l'adolescente va devoir se battre contre des murs apparemment infranchissables. Et même si elle échouera parfois, ce ne sera que pour se relever, plus forte et plus mûre que jamais. Precious dresse un état des lieux des services sociaux tout en leur donnant une image beaucoup plus humaine qu'il n'y paraît au premier abord. A ce titre, on pourra féliciter la chanteuse Mariah Carey qui contre toute attente, incarne une Madame Weiss tout à fait convaincante. Autre grande star américaine de la chanson, le chanteur Lenny Kravitz dans le rôle de l'aide-soignant John McFadden. Un personnage qui de prime abord peut sembler anecdotique, mais qui, au fond, participe au message profondément humain véhiculé par le récit. Car c'est bien là que le film de Lee Daniel trouve tout son sens. Livrer une ode à la vie. Extraire tous les bienfaits que peut tirer son héroïne du bourbier infâme dans lequel elle végète depuis sa venue au monde. Lee Daniels n'oublie jamais d'injecter quelques passages humoristiques afin que le spectateur n'oublie jamais qu'après la tempête, il arrive au Soleil de pointer ses rayons vers nous. Il arrive parfois que le film dévie de sa route pour inaugurer des scènes fantasmées aux atours excessivement kitschs, mais dont la teneur se justifie part le simple fait que l'héroïne ne soit encore qu'une adolescente. Difficile alors de critiquer ces quelques passages esthétiquement surannés qui dans un contexte différent auraient pu nuire à l'ensemble du projet...

Precious est délicat à aborder. C'est avec le plus grand respect qu'il faut s'y plonger. Car le témoignage est bouleversant. Le casting dans son intégralité fait preuve d'un talent exceptionnel. Lee Daniels aime ses personnages et ses interprètes, et cela se ressent. Le film a été couvert par un nombre de récompenses invraisemblables (à prendre au sens extraordinaire), et totalement justifiées. On notera également la bande originale de Mario Grigorov, accompagnée de titres 'soul' et 'funky' magnifiques. Un très grand film...

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