Après un quatrième et
légendaire opus, totalement barré, assumant sa crétinerie, ses
effets-spéciaux d'un autre âge (genre, cinématiques de jeux vidéos
estampillés Playstation One), son interprétation et sa mise
en scène en roue libre et pour nous, français, son catastrophique
doublage (il faut entendre celui du fils du héros pour constater
combien le travail effectué par les doubleurs est pathétique), la
série des Sharknado accouchait l'année dernière d'un
cinquième volet dont le titre ne laissait aucune ambiguïté quant à
ses perspectives : conquérir le monde. Exporter ce produit
purement américain jusqu'en Europe, à Londres, et même de l'autre
côté de la Terre, en Australie. Sharknado 5 – Global
Warning
a l'avantage de ses inconvénients. Ceux qui ne trouvèrent jusqu'à
maintenant aucun intérêt à cette série Z jouissive incarnée par
l'ex Steve Sanders de la série Beverly Hills
90210 iront
voir ailleurs, comme d'habitude, tandis que les fans de la première
heure se rueront, bave aux lèvres, devant ce téléfilm directement
diffusé sur la chaîne Syfy qui s'est faite depuis sa création une
spécialité dans le domaine de la science-fiction et du fantastique.
Pas
forcément une valeur sûre que ce sceau souvent synonyme de désert
artistique. Mieux vaut ne pas être trop regardant. C'est donc ainsi
que le cinquième volet de la saga Sharknado met
les pieds dans le plat en plaçant ses héros dans un contexte
géographique qui fera voir du pays, et même du monde, à ses
personnages ainsi qu'aux spectateurs. Mais comme la qualité des
visuels n'est toujours pas au rendez-vous et que les CGI demeurent
parmi ce que l'on peut voir de pire actuellement, il va falloir
prendre la chose avec humilité et accepter de se brûler la rétine
devant des phénomènes météorologiques de grande ampleur dont
l'impact n'aura d'effet que sur peu de spectateurs. En ouvrant le
paquet, inutile d'y voir enfermé une rolls. Ici, c'est à de
vieilles pièces de mécanique auxquelles le spectateur à droit.
Outre Ian Ziering dans le rôle principal, on retrouve Cassie Scerbo,
Tara Reid et Billy Barratt. Au détour d'une scène on peut croiser
la route de Dolph Lundgren, de Tony Hawk (un célèbre skateboarder
américain qui prêta notamment son nom pour une série de jeux
vidéos), d'Olivia Newton Jones, surtout connue pour avoir joué aux
côtés du tâcheron John 'scientologie'
Travolta dans Grease,
et même celle d'Anthony C. Ferrante, le réalisateur de l’œuvre
qui nous intéresse ici.
Auteur
d'une quinzaine de longs-métrage depuise ses débuts fin années
quatre-vingt dix, de puis 2013, date de sortie du premier Sharknado,
le bonhomme ne semble plus être intéressé par autre chose que ses
requins-tornades dont l'invraisemblance continue de fasciner une
partie du public. Logique lorsque l'on fait l'effort de plonger dans
un univers dans lequel tout forme de crédibilité s'est vue refuser
l'entrée. Des requins-tornades, donc, et même au delà (je vous
renvoie pour cela, à l'épisode précédent), et des situations
tellement absurdes qu'elle génèrent une certaine forme d'empathie
pour ses interprètes, forcés de gagner leur croûte en acceptant
des projets aussi casse-gueule... mais dont la notoriété encore
incompréhensible permet à leur auteur de produire chaque année, un
nouvel épisode. On pouvait le craindre mais, malgré l'amusant
spectacle qu'offre à nouveau ce cinquième opus, et en comparaison
de l'énorme morceau qui représentait Sharknado
– The 4th Awakens,
le spectacle semble un cran en dessous. Serait-ce la faute du
scénario ? Ou bien du peu de motivation dont semblent faire
parfois preuve les interprètes ? Ou bien le spectateur
aurait-il finit par se lasser de cet incessant ballet aérien se
mordant la queue à force de répéter inlassablement le même
principe ?
Pourtant,
on ne saura jamais assez remercier Anthony C. Ferrante, Ian Ziering
et les autres de nous avoir offert tel délire à l'écran. Crédible
ou pas, irréprochable ou pas d'un point de vue réalisation,
interprétation et effets-spéciaux, Sharknado 5
– Global Warning
vise le même public, sans jamais avoir la prétention de vouloir
jouer dans la cour des grands. On s'amusera des quelques clins d’œil
jamais vraiment réussis à d'autres films tels que Indiana
Jones et les Aventuriers de l'Arche Perdue
ou au personnage de James Bond. On rigolera forcément devant les
pouvoirs sans cesse grandissants d'une April Dawn Wexler-Shepard en
super-héroïne affreusement kitsch. Ceux qui avaient peur de roder
aux alentours des plages depuis le tout premier Les
Dents de la Mer
peuvent désormais retourner se baigner car le danger, désormais,
est au dessus de leur tête. Quant aux fans, qu'ils se rassurent, un
sixième opus est prévu pour le mois de juillet de cette année.
Mêlant cette fois-ci nos héros aux prises avec les sharknado avec
le voyage dans le temps. Le fan qui sommeille en nous en frémit
d'impatience...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire