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jeudi 29 mars 2018

Sélection de 3 films à voir, à revoir... ou à éviter (9)

Difficile de définir si Une Pure Formalité, le cinquième long-métrage du cinéaste Italien Giuseppe Tornatore, vaut le détour ou non. Si l'on peut le ranger dans la catégorie des bons ou des mauvais films. Tout laisse à croire que le cinéaste a pensé son film comme une œuvre prenant de la distance avec les classiques du genre. On est loin de la Garde à Vue de Claude Miller. D'abord le cadre. En un lieu qui restera difficile à définir, l'intrigue se déroule dans un édifice doucement, mais sûrement, 'dévoré' par une pluie nocturne incessante. C'est là que l'on retrouve Onoff, un drôle de patronyme pour un Gérard Depardieu victimes de cauchemars récurrents dont il faudra faire la lumière sur leur hypothétique lien avec un meurtre dont il va très vite se retrouver soupçonné. Face à lui, un inspecteur, campé par le réalisateur polonais Roman Polanski. Généralement plus à l'aise derrière la caméra que devant (celle des autres). Si le scénario est l’œuvre du cinéaste ainsi que de l'écrivain français Pascal Quignard, le récit d'Une Pure Formalité aurait tout aussi bien pu sortir de l'imaginaire de celui qui hanta l'esprit des spectateurs avec sa trilogie de l'appartement (Répulsion, Rosemary's Baby, Le Locataire), mais Polanski ne fait finalement qu'y participer en tant qu'interprète. Un rôle étrange. Ambigu. Au moins autant que celui campé par Depardieu.
Le spectateur curieux a tout autant intérêt à découvrir ce long-métrage très étrange que le fan d'action à intérêt à aller voir ailleurs. Giuseppe Tornatore n'étant pas du genre à asséner de grandiloquents retournements de situation, le rythme impulsé est celui d'un songe éveillé où rien ne semble véritablement cohérent. Même cette bâtisse qui tombe en ruine n'a pas vraiment l'air d'avoir une existence concrète. Comme si tout n'était qu'un rêve sordide, aboutissement d'un calvaire qui s'est soldé par la mort d'une femme, c'est au fil de ses cent huit minutes d'un interrogatoire pour le moins étonnant que la clé de l'énigme nous sera offerte. Perdu dans des repères qu'il ne saisit pas, le spectateur suit le cours d'un récit alambiqué, dicté par un cinéaste assez finaud pour que son auditoire ne prenne pas la fuite devant une myriade d'incohérences qui trouvent leur explication en fin de course. Quelques éléments d'apparence surnaturelle participent à l'aura d'une œuvre dont l'intrigue ne tient finalement pas sur grand-chose. Cinéaste de génie, Roman Polanski semble avoir beaucoup de mal à rendre crédible ce personnage de premier fan de l'auteur Oloff. C'est peut-être pourtant ce qui rend son personnage si troublant. Cette hésitante manière d'aborder l'incarnation d'un flic auquel on ne sait réellement à quoi s'attendre. Face à un Gérard Depardieu dont le personnage est aussi trouble que le flic qui le questionne, on a parfois l'impression que les deux hommes sont les deux hémisphères d'une seule et même matière grise. Une Pure Formalité est au final une œuvre peu divertissante tout en demeurant ludique de part son approche inédite. Un long-métrage Italo-français qui sort des sentiers battus. Un film à la mise en scène perfectible, mais qui étonnamment continue longtemps après la projection de résonner dans la tête de ceux qui l'ont vu. Une Pure Formalité est-il pour autant un grand film... ? ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

On passe maintenant d'un petit poste de police délabré au cabinet d'un psychiatre interprété par l'acteur Daniel Auteuil. Réalisé en 1996, Passage à l'Acte est le treizième long-métrage du cinéaste Francis Girod qui bien avant celui-ci réalisa notamment Le Trio Infernal en 1974, La Banquière en 1980, ou encore Descente aux Enfers en 1986. On y retrouve les actrices Anne Parillaud, Michèle Laroque et Marianne Denicourt, ainsi que l'humoriste Patrick Timsit dans la peau d'un patient dont le psychiatre Antoine Rivière (Auteuil, donc) tentera de percer le mystère : à savoir si, oui ou non, Édouard Berg a, comme il le prétend, tué sa femme avant de faire disparaître le corps et d'organiser le faux départ de la défunte vers le Brésil. Inspiré de l’œuvre de l'écrivain français Jean-Pierre Gattégno, Neutralité malveillante, Passage à l'Acte se veut une étude psychologique de la pathologie d'un individu dont on ne sait pas encore s'il est un assassin ou s'il n'est qu'un mythomane narcissique. Contrairement aux apparences et à la réputation qu'entretient le personnage incarné par Daniel Auteuil, c'est bien, ici, le patient qui mène la danse. Patrick Timsit s'est pour l'occasion rasé le crâne et observe un comportement hautain auprès de son nouvel analyste. L’œuvre de Francis Girod explore en fait assez maladroitement le personnage de Berg, en proie à ce qui semble être un désir de reconnaissance. Alors que les divers éléments du puzzle prennent leur place respective lors d'un final censé éclairer le spectateur sur les tenants et les aboutissants du récit, le résultat est parfois si confus (et non pas complexe) qu'on se demande où veut vraiment en venir le cinéaste.
Si Daniel Auteuil est relativement convaincant dans la peau du psychiatre, Patrick Timsit, lui, eut égard à son talent, se révèle parfois ridicule. La faute en incombant très certainement à une direction d'acteurs navrante. Le sujet, au demeurant passionnant, est ici gâché par une succession d'événements dont le ridicule l'emporte sur la crédibilité. A titre d'exemple, la relation entre deux des patients du docteur Rivière semble à ce point si peu vraisemblable qu'on a un mal fou à se retenir de pouffer de rire. Le style français, certainement... Anne Parillaud joue son éternel numéro de séduction, Michèle Laroque comble naïvement les vides laissés par le scénario bancal écrit par le cinéaste lui-même, aidé en cela par l'agaçant psychanaliste-chroniqueur Gérard Miller et le romancier, scénariste et journaliste Michel Grisolia. Seule parvient à tirer son épingle du jeu la séduisante Marianne Denicourt, ou encore l'acteur Jean-Michel Noirey dans le rôle du commissaire Guérin.
Passage à l'Acte se révèle donc au départ une excellente idée, confrontant deux solides interprètes entourés d'une poignée d'actrices et d'acteurs habituellement convaincants. Si quelques passages génèrent une certaine anxiété (Berg tournant autour des proches du psychiatre), le résultat final est décevant. Loin des promesses de son synopsis alléchant... ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

Pour finir, on termine avec Le Cousin d'Alain Corneau. Un cinéaste qui s'est souvent illustré dans le polar avec des œuvres fort convaincantes. Police Python 357, La Menace, Le Choix des Armes, ou encore le redoutable Série Noire avec l’irremplaçable Patrick Dewaere. Pour le long-métrage qui nous intéresse ici, Alain Corneau a fait appel à un duo plutôt étonnant puisque Patrick Timsit et Alain Chabat étaient jusque là, surtout connus pour verser dans l'humour et non pas dans le polar comme c'est le cas ici. Le cinéaste fait donc à l'époque le pari risqué de confier le rôle d'un flic à celui auquel il offrit un minuscule rôle de figurant dans Série Noire en 1979 (l'un des Hell's Angels du bar, c'est Alain Chabat), et celui d'un indicateur à celui qui incarnera sous la houlette de ce même réalisateur, l'un des personnages principaux du Prince du Pacifique trois ans plus tard. Alain Corneau traite son sujet sous un angle particulièrement sombre même si la présence de ses deux principaux interprètes désamorce quelque peu certaines situations. Car à l'époque, sans doute davantage qu'aujourd'hui, l'étiquette que portent les deux hommes est difficile à séparer de cette nouvelle approche de leur métier d''acteurs désirant sans doute s'offrir une certaine forme de respectabilité, ou du moins, de reconnaissance en se jetant corps et âme dans un film policier tendu où l'humour n'a pas vraiment droit de cité.
Alain Chabat y incarne donc Gérard Delvaux, flic à la criminelle prenant 'sous son aile' un certain Nounours, incarné, lui, par Patrick Timsit, lequel était indicateur à la solde de Philippe, flic lui aussi et qui, inquiété par la police, s'est suicidé récemment. Balance, Indicateur, ou comme ici, Cousin. Rien ne différencie ici ces patronymes alloués à des criminels de petites envergures travaillant dans l'ombre pour les services de police. Dans leur propre intérêt également puisque en fournissant des informations aux flics, c'est avec impunité qu'ils peuvent continuer à mener leur propre trafic. Le personnage incarné par Patrick Timsit est à ce titre un petit trafiquant de drogue qui profite de son statut de balance pour récupérer dix pour cent du butin que les policiers récupèrent lors des perquisitions menées sur des lieux de trafics indiqués par Nounours. L’œuvre d'Alain Corneau s'attarde sur les liens qui unissent deux hommes qui ont pourtant choisi d'emprunter des chemins différents. Il démontre également que parfois, la frontière entre légalité et criminalité est ténue. Même si le personnage campé par Alain Chabat conserve son intégrité, Le Cousin démontre que certains peuvent se laisser griser par l'argent facile. Autour du duo, le cinéaste intègre un casting solide à la tête duquel on retrouve un Samuel Le Bihan qui aurait sans doute mérité plus encore que le pourtant très bon Alain Chabat, le rôle principal de Gérard Delvaux. Plus naturellement charismatique dans la peau du flic incorruptible, il sert la soupe à un interprète qui heureusement, s'en sort plutôt bien. Comme s'en sort également très largement Patrick Timsit en indic instable et parfois violent, mais dont le charisme a été revu à la baisse (il faut le voir se dandiner lorsqu'il se déplace à vive allure). Outre Le Bihan, Alain Corneau confie deux des principaux rôles féminins aux actrices Marie Trintignant (malheureusement pas assez exploitée dans le rôle du juge Lambert) et à Agnès Jaoui, dans celui de Claudine, l'épouse (timidement) alcoolique de Gérard Delvaux. Au final, Le Cousin est un petit polar sympathique qui demeure pourtant loin, très loin d'égaler le meilleur du genre. Et l'on ne parle pas ici de l'internationale mais simplement des tentatives françaises qui dans le domaine ont, fort heureusement, fait beaucoup de progrès depuis un certain nombre d'années. A voir pour Alain Chabat et Patrick Timsit dans leur premier vrai rôle dramatique... ❤❤❤❤❤💔💔💔💔

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