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samedi 17 mars 2018

Les figures de l'horreur, du fantastique et de la science-fiction (1)

Un article consacré au bestiaire fantastique, ça vous dit ? Pour être tout à fait objectif, j'étendrai le propos en inscrivant dans celui-ci, quelques individus de l'espèce humaine qui en raison de modifications physiques ou comportementales ne sont plus tout à fait comme l'homme tel qu'il est conçu sain de corps et d'esprit.
L'un des cas d'école des plus intéressant demeure Bub, le mort-vivant apprivoisé du troisième volet de la première trilogie qu'a consacré le cinéaste américain George A. Romero aux zombies, Le Jour des Morts-Vivants. Alors que l'on apprenait au fil de sa filmographie que les morts revenus sur Terre (l'Enfer n'y pouvant plus accueillir la moindre âme damnée) y conservait une part de leur instinct d'anciens vivants, c'est sous terre, dans un camp militaire transformé en gigantesque bunker où soldats et scientifiques mènent un combat contre l'invasion de morts-vivants, que débarque pour la première et unique fois le personnage de Bub. Une créature humaine, zombifiée, mais que le professeur Matthew Logan, version moderne du docteur Frankenstein allait tenter avec plus ou moins de bonheur d'humaniser. Un peu à la manière d'un lion, d'un tigre, d'un singe ou de n'importe quel animal de cirque, en lui procurant des offrandes à chaque bonne action. Parfaite représentation de l'ancien monde peuplé d'hommes et de femmes bien vivants et du nouveau, dont les rues sont désormais fréquentées par des millions de macchabées pourrissant sous le soleil de la Californie. Scandant dans un borborygme quelques phrases acquises grâce à l'aide de son mentor, Bub apparaît tout d'abord comme une créature exclusivement attirée par la viande humaine que Logan lui fournit en l'extrayant du corps de soldats tombés au combat. Mais après que ce dernier meurt sous les balles d'un officier/dictateur impérialement interprété par l'acteur américain Joseph Pilato, on dénote chez le mort-vivant, une certaine forme d'humanité. Face au corps refroidissant de son hôte bienveillant, Bub ne choisit non pas de s'en repaître, mais décide d'aller affronter son meurtrier le capitaine Rhodes. Bub est l'un des rares exemples véritablement sérieux de zombie apprivoisé. Du moins, le premier de sa génération. Malheureusement, avec la mort de Logan, l'espoir de pouvoir contrôler un jour la vague sans cesse grandissante des morts-vivants devait prendre fin...

S'il demeure bien une créature qui a profondément marqué les esprits, c'est celle de The Thing de John Carpenter. Un organisme extraterrestre épouvantablement résistant puisqu'une seule goutte de sang suffit à lui permettre de survivre et de prendre possession de n'importe quel organisme vivant afin de le reproduire à l'exactitude. De quoi générer un état de paranoïa irréversible chez les hommes du campement américain situé au pôle nord, persuadés que l'un d'entre eux est peut-être le monstre tant redouté. Isoléé du reste du monde, l'équipe de scientifiques va combattre l'une des formes organiques les plus hostiles qu'ait connu le septième art avec, sans doute, l'Alien de Ridley Scott et le Predator de John McTiernan. L'un des aspects les plus troublants de la chose demeure dans sa capacité à prendre n'importe quelle forme. Qu'il s'agisse d'un chien ou d'un humain, on la découvre se muant en créature hystérique qui, si l'occasion de terminer la phase d'assimilation lui est refusée, ressemble à un melting-pot des diverses victimes qu'elle a tenté jusque là d'imiter.
Il est donc impossible d'évaluer sa forme originelle puisqu'elle apparaît pour la toute première fois sous celle d'un chien. En assistant à sa première mutation lors de l'attaque de plusieurs bêtes dans le chenil où elle a été enfermée par le cynophile du camp, incapable d'imaginer comme ses camarades le potentiel du monstre qu'ils viennent d'abriter sous leur toit, on découvre un organisme polymorphe indéfinissable. Une créature si monstrueuse et impossible à comparer avec telle ou telle créature terrestre qu'elle génère un véritable sentiment d'effroi. Pourtant, le spectateur était là, encore loin d'imaginer le spectacle auquel il allait assister. Car après plusieurs mutations, la chose allait revêtir son constume le plus hideux en prenant la forme de l'une de ses nouvelles victimes, le géologue Vance Norris, incarné à l'écran par l'acteur Charles Hallahan. Une vision cauchemardesque, œuvre du maquilleur de génie, Rob Bottin, lequel débuta sa carrière sur le tournage de King Kong de John Guillermin...

Autre créature extraterrestre à avoir marqué de sa présence le cinéma de science-fiction horrifique. Le bien nommé Predator de John McTiernan. Une œuvre 'testostéronée' avec présence, à l'écran, de la star du moment, le bodybuildé Arnold Schwarzenegger. Face au commando à la tête duquel se trouve l'américain d'origine autrichienne, il fallait une créature extraterrestre d'envergure. Du moins, beaucoup plus imposante que le belge Jean-Claude Van Damme à l'origine pressenti pour jouer le rôle du chasseur venu de sa planète pour traquer sur Terre, une proie de choix : l'homme. C'est finalement l'acteur américain Kevin Peter Hall qui du haut de ses deux mètres dix-neuf interprétera le Predator. Une créature qui à l'origine ne ressemblait pas à grand chose d'autre qu'à un monstre de série Z mais qui, sous la supervision de Stan Winston a véritablement gagné en charisme. Bien que puissamment armés, le major Alan 'Dutch' Schaefer (Arnold Schwarzenegger) et ses hommes vont faire face en pleine jungle d'Amérique centrale à un extraterrestre dont l'armement est sans commune mesure avec celui des soldats américains puisque techniquement beaucoup plus avancé (armes à visée laser, vision thermique, et même bombe nucléaire déclenchable en cas de mort imminente) . Portant durant une grande majorité un casque que l'on pourrait supposer lui servir de protection contre l'atmosphère terrestre (point qui sera démenti lorsque le predator l'ôtera lors d'un duel musclé contre Schaefer), la créature porte également plusieurs protections aux mains, aux bras et aux jambes ainsi qu'une étrange tenue sur le torse lui donnant parfois l'aspect d'un poisson pris dans les filets d'un pécheur. De forme humanoïde, ce xénomorphe présente l'une des gueules les plus impressionnantes de l'histoire du cinéma et l'un des visages les plus remarquables. Sa peau est jaunâtre, recouverte de tâches sombres, et il porte sur le crâne de superbes dreadlocks. Mais ce qui demeure sans doute le plus impressionnant chez ce chasseur extraterrestre, ce sont ses petits yeux jaunes enfoncés dans leur orbite, et surtout, oui, surtout sa mâchoire nantie de quatre énormes dents, admirablement animées grâce au procédé animatronique. Le predator est d'un réalisme remarquable car outre sa dentition, le maquillage qui recouvre entièrement l'acteur Kevin Peter Hall est un modèle de précision en matière de prothèses. Un must en la matière...

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