C'est bête à dire mais
il y a des situations qui dépendent du comportement que l'on adopte.
C'est peut-être encore plus stupide lorsqu'il s'agit d'un film, mais
Geostorm fait
partie de ce cas de figure. Alors que l'acteur, producteur,
scénariste et réalisateur américain Dean Devlin cherche
apparemment à rendre les personnages de son tout premier
long-métrage attachants (point commun réunissant pas mal de films
catastrophe, et expliquant ainsi que l'intrigue principale tarde à
venir). Il est sans doute très humain de conserver une certaine
morale, même dans les salles obscures, sinon les méfaits d'un Henry
Lee Lucas (Portrait of a Serial Killer)
ou d'un Jack L’Éventreur (From Hell)
prêteraient à sourire, ce qui demeurerait évidemment de fort
mauvais goût. Geostorm,
c'est d'abord l'histoire de deux frangins. Jake et Max Lawson. Le
premier est volubile et surtout l'inventeur du Dutch
Boy,
un mécanisme satellitaire réglé pour contrôler le climat. Le
second, lui, est celui qui a viré trois ans auparavant son propre
frère et a pris les commandes du projet. Alors que durant ces
quelques années, le système mis en place a parfaitement fonctionné,
voici que des catastrophes climatiques s'enchaînent :
Un
village d'Afghanistan est découvert entièrement gelé et une énorme
explosion de gaz réduit une partie de la ville de Hong Kong en
cendres. Alors que Jack vit désormais dans un coin reculé des
États-Unis, le secrétaire d’État Leonard Dekkom confie à Max
son désir de voir réintégrer l'inventeur du Dutch
Boy.
Max va devoir convaincre de réintégrer le projet et d'accepter de
se rendre sur la station spatiale internationale d'où il devra gérer
la crise. La seule chose que demande Jake en contrepartie étant que
celui qui sera au commandement ne soit surtout pas son frère...
Du
point de vue des rapports qu'entretiennent les deux frères, le
contrat est parfaitement rempli dès lors que l'on positionne Jake
(l'acteur Gerard Butler) en victime et Max (incarné par Jim
Sturgess) en traître. Comment un frère peut-il avoir ainsi trompé
son aîné ? C'est avec un brin de psychologie que l'on
s'efforcera d'accepter ce fait pour faire table rase et plonger ainsi
dans le cœur de l'intrigue qui intéresse à l'origine le
spectateur : la catastrophe annoncée. D'ampleur mondiale, elle
n'est qu'une succession de catastrophes (pas vraiment) naturelles, de
celles qui font régulièrement la une des journaux. Outre les deux
citées plus haut, on a droit à une gigantesque vague déferlant sur
les Émirats Arabes Unis et à une pluie de grêle à Tokyo. Moins
courant, et sans doute absurde, le système de régulation du climat
nous refait le coup de l'Afghanistan au Brésil avec un froid si
intense que l'une des plages de Rio de Janeiro ne résiste pas
longtemps au gel. Elle, ainsi que les vacanciers venus se dorer la
pilule sur la plage.
Catastrophe,
mais aussi science-fiction sont au programme d'un long-métrage qui
lorgne davantage du côté d'un 2012
ou d'un San Andreas
dans leur vision invraisemblable que du côté de l'excellent The
Wave.
C'est ici tout le malheur du cinéma américain qui cherche
majoritairement à commencer par en mettre plein les yeux, le
scénario étant invariablement à la traîne. Si l’interprétation
est en grande partie de bonne qualité et le récit suffisamment
cohérent pour que l'on ne pouffe pas de rire, on passera outre
l’invraisemblance de certaines situations frisant parfois le grand
n'importe quoi. Revoyez-donc pour exemple la scène finale durant
laquelle Jake et Ute Fassbinder, la directrice de la station spatiale
internationale se débattent dans l'espace et vous comprendrez de
quoi je parle.
Ce
que les spectateurs avides de blockbusters attendaient évidemment
avec Geostorm,
c'est du grand spectacle. Et en la matière, le film de Dean Devlin
fait correctement son travail. Tout juste pourrons-nous reprocher la
qualité des effets-spéciaux oscillant entre le très correct et
l’infâme bouillie de pixels (la catastrophe se déroulant à Hong
Kong demeurant totalement ratée). Un sympathique petit film...
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