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mercredi 7 février 2018

Wolfzeit de Michael Haneke (2002)) - ★★★★★★☆☆☆☆



En exploitant un cadre de fin du monde avec son septième long-métrage, le cinéaste autrichien Michael Haneke persévère pourtant dans son aptitude à sonder l'âme humaine. Après les excellents La Pianiste et avant Caché, il plonge ses protagonistes dans un monde dévasté par un fléau dont l'origine demeure inconnue des spectateurs. C'est là qu'interviennent des interprètes aussi divers qu'Isabelle Huppert, Maurice Bénichou, Patrice Chéreau, Béatrice Dalle, Serge Riaboukine ou encore Olivier Gourmet. Plus proche d'un Malévil signé Christian de Chalonge et adapté d'un roman de Robert Merle que d'un blockbuster américain reposant presque exclusivement sur ses effets visuel, Wolfzeit (chez nous, Le Temps du Loup) n'est pas que l'adaptation d'un scénario écrit par Michael Haneke lui-même mais s'inspire en fait davantage de La Völuspá (La Prophétie de la Voyante),un poème de la mythologie nordique dont l'auteur demeure inconnu.
Le spectateur aura beau chercher dès le générique d'ouverture le nom d'un quelconque compositeur, le film est à ce titre, d'une sécheresse exemplaire puisque Wolfzeit ne contient pas la moindre source musicale. C'est peut-être l'une des raisons pour lesquelles l’œuvre de l'autrichien n'a pas reçu l'accueil escompté. Pour celle-ci, mais également pour l'économie de moyens en terme d'action, le long-métrage reposant exclusivement sur l'interprétation.

Tourné sous la forme d'un huis-clos, il connecte dans un monde où l'homme bataille en permanence pour sa survie, des individus de toutes espèces réunis dans une gare de campagne dans l'attente d'un train qui ne viendra peut-être jamais. C'est là qu'ils sont rejoints par Anne et ses deux enfants après que l'époux de la jeune femme ait été tué alors que la famille tentait de rejoindre leur refuge situé en pleine campagne. A ce titre, l'ouverture de Wolfzeit reflète une certaine vision post-apocalyptique de l'un des plus traumatisants long-métrages de l'autrichien, Funny Games sorti six ans plus tôt en 1997. Où la vision toute personnelle de Michael Haneke d'un genre devenu à la mode depuis quelques années, le Home-invasion. De l'état d'urgence de sauver sa propre existence ainsi que celle de ses deux enfants, Anne parcourt en leur compagnie une campagne française que l'on situera à la périphérie de la capitale, jusqu'à trouver un refuge dominé par un Olivier Gourmet incarnant Koslowski, sorte de “général“ décidant arme au poing de la façon d'organiser la survie d'une “communauté“ sans cesse grandissante.

L’austérité dominant le projet comme cela est souvent le cas chez Michael Haneke, Wolfzeit souffre peut-être d'un rythme un peu faible en comparaison de ses travaux passés et à venir. L'oeuvre n'étant pas à la réjouissance d'un spectacle visuellement chargé en terme d'effets-spéciaux (à tel point que le cinéaste fait l'économie de maquillages en tuant un cheval pour de vrai), son œuvre est d'un point de vue divertissement, plutôt hermétique. Afin de signifier un univers chaotique, pessimiste et post-apocalyptique sans pour autant faire appel aux décors d'une cité intégralement détruite par un fléau, le cinéaste tourne son film dans les municipalités de Frankenau-Unterpullendorf et de Ebenfurth en Autriche. Choisissant la campagne plutôt que la ville, le cinéaste plonge une très grande partie du long-métrage dans une nuit profonde, sans étoiles et sans Lune, éclairée par quelques rares feux de camp lorsque ses interprètes ne sont pas simplement plongés dans une obscurité presque totale. Même la journée est parfois voilée. Une brume épaisse enveloppe le cadre, noyant tout ce qui autour du champ d'action des interprètes pourrait nous rappeler un quelconque signe d'une civilisation passée.
Si le casting demeure solide malgré les réserves émises plus tard par Michael Haneke sur certains de ses choix, aucun interprète ne se trouve réellement hissé au premier plan. Au regard de l'oeuvre toute entière de l'autrichien, Wolfzeit se révèle en effet parmi ses films les moins forts. Il n'en demeure pas moins une expérience de cinéma post-apocalyptique franco-germano-autrichien intéressante. Pour amateurs avertis...

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