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vendredi 9 février 2018

Escape from Cannibal Farm de Charlie Steeds (2017) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Tout dans le titre, le synopsis et dans l'une des affiches alternative du dernier long-métrage du cinéaste britannique Charlie Steeds rappelle l'époque bénie qui vit émerger quelques-uns des plus grands classiques de l'épouvante. Les années soixante-dix et le Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper ou La Colline a des Yeux de Wes Craven. Escape from Cannibal Farm semble tellement s'y référer qu'il devient impossible de nier les rapports que les deux premiers entretiennent avec ce dernier. Charlie Steeds ne s'encombre pas d'une idée originale lorsqu'il s'agit d'introduire ses personnages puisque il pille dans celle de l’œuvre de Wes Craven en réunissant à son tour une famille dont le plus vieux représentant est lui aussi un flic. Un beau-père accompagné de son épouse, elle-même suivie de ses deux fils, de sa fille et du compagnon de celle-ci. Tout ce petit monde part pour quelques jours à la campagne à bord d'un camping-car ! Là encore, le cinéaste britannique pompe sur le film culte de l'auteur de La Dernière Maison sur la Gauche et des Griffes de la Nuit. En même temps, vous me direz que la chose est logique puisqu'il faut bien transporter les six membres de cette famille dans un véhicule si possible, confortable. Charlie Steeds opte pour la campagne anglaise, seule entorse par rapport à l’œuvre de Wes craven qui lui, choisissait un cadre beaucoup plus original puisque désertique.
C'est à partir de ce moment là que le britannique décide d'aller piocher quelques idées dans le classique de Tobe Hooper en situant l'intrigue de son long-métrage dans une campagne quelque peu sauvage, un vieil homme fort étrange les accueillant alors un peu à la manière d'un « cuisinier-pompiste » Drayton Sawyer mixé avec le handicapé mental nettoyant le pare-brise du van des citadins du chef-d’œuvre sorti en 1974. Si l'on pousse le vice jusqu'à chercher dans le moindre détail ce qui aurait pu servir de matière première à Charlie Steeds, on affirmera également la paternité du Motel Hell de Kevin Connor dans la façon qu'ont les fermiers tueurs de Escape from Cannibal Farm de maintenir vivants leurs victimes et dans leurs habitudes consistant à faire commerce de chair humaine.

Mêlant présent et flash-back, Escape from Cannibal Farm débute sur le sort tragique ayant condamné un jeune enfant à avoir le visage brûlé par deux compagnons lors d'un jeu stupide et donc, plein de conséquences. Le père du gamin, armé d'un fusil, décide de se faire vengeance en tuant les deux gamins, fils de Betty et Everett Blackheart, leurs voisins, mais son épouse, dont il est follement amoureux, ne supportera pas la vie gâchée de son fils condamné à vivre caché, le visage horriblement brûlé, et ira s'immoler là-même où son enfant perdit son visage. Qui dit plus de visage dit dépeçage des victimes les plus jeunes tombées dans le piège de la famille Hansen (référence évidente à Gunnar Hansen, premier interprète de Leatherface dans l’œuvre originale de 1974), « le garçon au visage fondu » se retrouvant désormais affublé de celui des gamins de la famille Harver citée plus haut. Plus propice à voler les idées des autres, Charlie Steeds va même jusqu'à placer le cadavre de l'épouse Hansen à l'étage de la demeure familiale comme avait installé les ancêtres de la famille Sawyer Tobe Hooper quarante-trois ans auparavant...
Bien que le cinéaste avoue avoir été inspiré par Massacre à la Tronçonneuse et La Colline a des Yeux, il semble qu'il ait été davantage marqué par un documentaire montrant la fabrication du foie gras !!!

Escape from Cannibal Farm se révèle donc être une œuvre bâtarde, mix entre plusieurs grands classiques mais dont les idées toutes personnelles que le cinéaste britannique a voulu apporter plongent dans le grand n'importe quoi. Son œuvre demeure effectivement grotesque. Mal montée, percluse d'idées originales mais si mal orchestrées que le film fait davantage pouffer de rire qu'il n'effraie. Les personnages sont si peu attachants que leur sort nous indiffère, quant aux méchants, ils sont tellement ridicules et théâtralisent tant qu'ils risquent de ne faire peur qu'aux petits enfants. Sous ses allures nihilistes, Escape from Cannibal Farm est en comparaison d'un wagon de films d'horreur, plutôt avare en matière d'hémoglobine. Beaucoup de scènes horrifiques sont filmée hors-champ et ça n'est pas la grange plongée dans une lueur glauque permanente qui ravivera les dérangeantes sensations éprouvée quatre décennies plus tôt grâce au savoir-faire de Tobe Hooper et Wes Craven. L’œuvre de Charlie Steeds ne signe donc définitivement pas le grand retour du genre et se permet même le « luxe » d'être parfois aussi mauvais que les pires ersatz nés de l'impulsion des grands classiques du genre. Une perte de temps inutile...

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