Sous la forme d'un
found-footage appliquant les
technique de tournage inhérentes au genre (cadrage approximatif,
zooms et dé-zooms répétés, flous ponctuels, tremblements...)
Capture Kill Release tente
avec plus ou moins de réussite de créer un climat proche des fameux
snuff-movies fantasmés
par certains individus et montrant des scènes de torture et des
meurtres réels. Ceux qui comme votre serviteur ont eu l'insigne
horreur d'assister à la projection de l'insupportable Three
guys, One Hammer affirmeront
en connaissance de cause qu'aucune fiction ne parviendra jamais à
retransmettre l'exact sentiment d'épouvante ressenti devant un
étalage aussi épouvantable perpétré et filmé par trois types
assez cons pour avoir diffusé leur méfait sur internet et ainsi
permettre aux autorités ukrainiennes de les arrêter, de le les
juger et de les condamner. Sur le principe, l'œuvre de Brian Allan
Stewart et Nick McAnulty est donc des plus opportuniste mais manque
très certainement le coche en éludant tout ce qui aurait pu
éclairer la lanterne de ceux qui, au besoin, auraient aimer en
savoir un peu plus sur la psychologie des tueurs en herbe tel Le
Dépeceur de Montréal plus
connu sous le nom de Luka Rocco Magnotta qui après avoir passé sa
courte existence à courir les castings sans jamais réussir à se
distinguer, tua un étudiant chinois installé au Canada, le découpa
et eut des rapports anthropophages et nécrophilique devant la caméra
avant de lui aussi, diffuser la vidéo sur Internet.
Alors
que le narcissique Luka Rocco Magnotta perpétra son méfait et le
partagea sur la toile pour la simple et mauvaise
raison de vouloir sortir enfin de l'anonymat, les deux principaux
personnages de Capture Kill Release
interprétés par Jennifer Fraser et Farhang Ghajar (co-scénaristes
du films auprès de Nick McAnulty) semblent être poussés à
commettre un acte irréparable pour d'obscures raisons. Le désir de
tuer, ici, prend la forme d'un fantasme sexuel s'exprimant d'ailleurs
devant la caméra portative de Jennifer et Farhangl lorsqu'une fois
mémorisées les différentes étapes de leur projet d'assassinat à
venir, ils concluent leur « pacte »
par un rapport sexuel morbide contre le bord de la baignoire qui plus
tard servira de lieu de débauche ultime puisque le spectateur y
assistera à la découpe ultra-réaliste d'un clochard tombé dans le
piège d'une invitation à dîner.
Comme
dans tout bon (et surtout, tout mauvais) found-footage,
Capture Kill Release démarre
par d'interminables lignes de dialogue inutiles nous présentant le
décor et les personnages. Après un passage tout aussi peu
intéressant au rayon bricolage d'un magasin où la paire achètera
tout le matériel nécessaire pour tuer, découper et se débarrasser
de leur future victime, l'une des rares bonnes idées du long-métrage
se profile dès que le personnage de Farhang réalise qu'ils vont
réellement passer à l'acte et ce, sous l'impulsion exclusive de
Jennifer qui, pour le coup, se révèle particulièrement perverse.
Totalement obnubilée par la caméra (des flashs-back nous
transportant lorsqu'elle était gamine tentant très certainement de
justifier un tel engouement pour la vidéo), la jeune femme demeurera
sourde devant les suppliques d'un compagnon déjà incapable de
maîtriser ses émotions lorsqu'il s'agit de tester leur aptitudes à
commettre un meurtre en tuant un chat ! Reculant devant
l'horreur qui se profile, Capture Kill Release
devient
donc un combat permanent entre une Jennifer aussi séduisante que
machiavélique et un Farhang qui veut tout laisser tomber. La suite
nous apportera la preuve de l'ascendant de Jennifer sur son petit
ami. Évidemment gratuit, le meurtre du clochard Gary est suivi d'une
découpe de son cadavre particulièrement convaincante. Les
effets-spéciaux sont saisissant de réalisme au point que l'on se
demande dans quelle mesure le bras débité n'est pas réellement
celui d'un homme...
Capture Kill
Release,
en la matière, n'innove à aucun moment puisque l'on avait déjà pu
avoir bien avant la sortie de ce film, l'occasion d'assister à de
tels actes de barbarie (au hasard, la découpe du cadavre dans le
malodorant Nekromantik 2 de
l'allemand Jörg Buttgereit. De plus, Brian Allan Stewart et Nick
McAnulty bâclent totalement la fin de leur long-métrage lors d'un
deuxième meurtre finalement plus attendu que le premier puisque
l'individu visé est du type « gros
con de service ».
Comme si les deux cinéastes avaient hâte d'en finir avec leur
projet, estimant que l'essentiel avait déjà été produit dans la
première partie du long-métrage. Au final, Capture
Kill Release est
un found-footage
ni bon, ni mauvais et qui, chose tout de même importante pour le
confort visuel, n'assomme pas le spectateur en agitant la caméra
dans tous les sens...
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