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jeudi 22 février 2018

Au Secours, J'ai 30 ans ! de Marie-Anne Chazel (2004) - ★★★★★★☆☆☆☆



Au Secours, J'ai 30 ans !... de... de... de... ? Marie-Anne Chazel ! Alors bien entendu, on imagine la membre de la cultissime troupe du Splendid demeurer à sa place d'actrice. On a du mal à l'imaginer derrière une caméra, dirigeant d'autres interprètes, basant sa mise en scène sur un script écrit de ses propres mains ainsi que celles de l'écrivain Benjamin Legrand, sur la base d'un ouvrage dont le titre est Le Club de la dernière chance et l'auteur l'écrivainE irlandaise Marian Keyes. Certes, le premier et seul long-métrage en tant que réalisatrice de la compagne de l'acteur Christian Clavier ressemble davantage à un téléfilm programmable sur le réseau de chaînes France Télévisions qu'à une œuvre produite pour les salles obscures. Mais de là à le mépriser au point d'en faire un point de comparaison avec certaines émissions télévisées (Aden) ou d'arguer qu'il n'est que naïveté, proche de l'amateurisme, caricatural, et alors ? Quel est donc le problème ? Sans doute que Marie-Anne Chazel a-t-elle voulu troquer son uniforme d'actrice pour celui de réalisatrice. Alors oui, pour ne reprendre que les propos du Monde ou des Inrockuptibles, Au Secours, J'ai 30 ans ! est naïf, et caricatural. Sans doute amateur, je l'accorde. Mais certaines de ces remarques ne sont-elles pas le lien commun de beaucoup d'autres comédies ? Prenons comme exemple ce pauvre Franck Dubosc qui jusqu'à maintenant (et à part en quelques rares occasions) ne nous a offert que des rôles à la hauteur des personnages qu'il incarne sur scène. Cela n'a pourtant pas gêné certains d'encenser une œuvre telle que l’infâme Camping lors de sa sortie alors que dans le genre comédie ringarde et dépassée, on a rarement fait mieux.

Oui, Au Secours, J'ai 30 ans ! est léger. Oui les situations décrites l'ont déjà été mille fois auparavant. Bien entendu, Marie-Anne Chazel ne convoque pas les spectateurs à une conférence intellectuelles sur les affres de l'existence et sur le positionnement à adopter face aux obstacles que chacun pourrait rencontrer. Mais merde, quoi. Qu'ils se décoincent un peu, ces journaleux qui ont la prétention de détenir la vérité en torchant des articles qui serviront davantage de papier hygiénique que de Bible à celles et ceux qui comme moi ont apprécié ce tout petit film qu'est Au Secours, J'ai 30 ans !

Pierre Palmade n'étant pas connu pour avoir fait une immense carrière au cinéma (une grosse dizaine de longs-métrages, ce qui n'est tout de même pas mal), il était donc intéressant de le découvrir dans le rôle de Yann, ami depuis l'enfance de Khaty (l'actrice italienne Giovanna Mezzogiorno) et Tara (Nathalie Corré). Un trio qui s'est promis de toujours s'entraider. Et l'occasion va se présenter lorsque le jeune homme annonce à ses deux amies qu'il est atteint d'un cancer. Mais alors qu'aux côtés de son compagnon Alfredo, Yann va se battre contre la maladie, le jeune homme va tout faire pour pousser Khaty et Tara à améliorer leur existence. Car en effet, la première s'acharne à vivre seule et refuse catégoriquement tout rapport avec les hommes. Quant à Tara, elle vit en compagnie de Thomas avec lequel, malgré ses affirmations, la jeune femme n'est pas vraiment épanouie...

Si l'on doit faire un reproche au long-métrage de Marie-Anne Chazel, c'est d'avoir quelque peu zappé le personnage incarné par Pierre Palmade qui du coup, devient secondaire alors que le portrait de cet homme s'accrochant à la vie tout en faisant face à toutes les étapes comportementales liées à la maladie (le combat, la résignation, l'acceptation) était des plus intéressant. Non, Marie-Anne Chazel s'intéresse davantage au personnage de Khaty et dans une moindre mesure, à celui de Tara. Ce qui ne réduit pas l'intérêt puisqu'entre le charme de l'une et le désordre affectif de l'autre, le spectateur n'a pas le temps de s'ennuyer. La cinéaste convoque pour l'occasion Marthe Villalonga pour un rôle qui tient plus de l'hommage puisque son personnage, en demeure fort peu développé, n'est pas vraiment intéressant. Le beau Arnaud Giovaninetti participe également à l'aventure dans la peau de Romain, séducteur et collègue de Khaty. Plusieurs petits clins d'oeil viennent émailler le récit, comme l'apparition de Thierry Lhermitte dans son propre rôle ou Alain Doutey en prêtre.

Quant à Franck Dubosc, Marie-Anna Chazel l'emploie dans le registre qui l'a fait connaître : celui du beauf intégral. Situation qu'il partage d'ailleurs avec le toujours excellent François Morel qui dans le rôle de Thomas n'a rien à envier à son acolyte. D'un côté, l'acteur raté. De l'autre, le professeur des collèges. Comme quoi, la ringardise n'est pas l’apanage d'un seul et unique milieu social et peut toucher toutes les couches. Au Secours, J'ai 30 ans ! n'est pas un grand film, loin de là. Pas le genre de long-métrage à remporter le moindre prix ni à bouleverser la ménagère de plus de quarante ans. Tout ce même, le spectateur relèvera sans doute l'interprétation toute en justesse d'un Pierre Palmade-Yann épuisé par la maladie mais conservant sa bonne humeur (du moins, jusqu'à un certain point), la beauté magnétisante (toute italienne) et l'incarnation touchante de Giovanna Mezzogiorno, ainsi que l'incarnation « marilou-berrienne » de l'excellente Nathalie Corré...

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