A l'origine du long-métrage réalisé par le cinéaste américain
Stuart Gordon, Re-Animator, la nouvelle Herbert
West - Reanimator écrite par l'écrivain Howard
Phillips Lovecraft surtout connu pour ses œuvres de science-fiction,
d'horreur et de fantastique. Sous la forme d'un feuilleton en six
épisodes que l'auteur de la nouvelle reconnut avoir détesté mais
écrit par besoin d'argent, le cinéaste en fait une adaptation libre
au cinéma devenue, depuis, un long-métrage culte auprès des
amateurs d'horreur et de gore. A l'origine, Howard Phillips
Lovecraft avait surtout l'intention d'écrire une parodie du
Frankenstein de l'écrivain Mary Shelley, aspect qui demeure dans son
adaptation cinématographique puisque particulièrement sanglant,
Re-Animator n'en
est cependant pas avare en matière d'humour.
Le cinéaste s'approprie donc la nouvelle en prenant de larges
libertés par rapport au récit original. Il conserve cependant le
principal personnage, le docteur Herbert West, créateur du réactif
prenant au cinéma la forme d'un liquide vert fluorescent permettant
de ressusciter les morts. Stuart Gordon conserve également l'aspect
moral de son personnage. Imbu, narcissique, et relativement peu
soucieux du respect dû aux morts dont il se sert pour ses
recherches, le réalisateur lui impose le personnage de Dan Cain, un
jeune étudiant en médecine, petit ami de Megan Halsey, elle-même
fille de Dean Alan Halsey, le directeur de l'université Miskatonic
à Arkham, dans le Massachusetts. Une amitié plutôt particulière
s'installe entre les deux étudiants. Entre l'absence presque totale
de morale de West et le respect de Dan face à la mort, les deux
hommes vont pourtant collaborer aux expériences du premier et ce,
contre l'avis du docteur Carl Hill, attiré par la beauté de Megan,
mais surtout par la célébrité. Ce dernier veut en effet
s'approprier les résultats obtenus par West. Malheureusement, le
réactif provoquant des effets secondaires inattendus, les morts
revenus à la vie se comportent de manière fort violente. L'une des
premières victimes des recherches effectuées par West et Cain est
le père même de Megan...
Aux
États-Unis, à sa sortie en octobre 1985, Re-Animator
ne
rencontre pas le succès tant attendu et ne récolte finalement qu'un
peu plus de deux millions de dollars pour un budget initial de
neuf-cent milles dollars. En France, en revanche, le film attire plus
de six-cent milles spectateurs. Ce qui à l'époque, peut être
envisagé comme un exploit si l'on prend en compte le fait que dans
les années quatre-vingt, l'horreur ne fait pas encore partie des
genres les plus prisés. Il obtient le prix du meilleur film au
Festival international du film de Catalogne en 1985, est nominé pour
le même prix et pour les meilleurs maquillages à l'Academy
of Science Fiction, Fantasy and Horror Films l'année
suivante, obtient ces mêmes prix au Fantafestival, et une mention
spécial au plus connu des festivals français à l'époque, le
Festival international du film fantastique d'Avoriaz.
Les
fans du cinéaste britannique Alfred Hitchcock et de son classique
Psychose
reconnaîtront dès le générique du début, le thème principal de
ce véritable chef-d’œuvre du suspens et de l'épouvante composé
vingt-cinq ans auparavant par le compositeur originaire de New-York,
Bernard Herrmann.
L'un
des aspects les plus fameux que reconnaîtront tout ceux qui
apprécient le gore demeure dans les maquillages orchestrés de mains
de maîtres par le trio constitué de Anthony Doublin, John Naulin et
John Carl Buechler. Corps en état de décomposition avancée,
énucléations, thorax perforé, têtes coupées, entrailles
surgissant d'un abdomen éventré, il n'y a guère que le chat noir
revenu à la vie pour décevoir les amateurs. Car en dehors de la
petite boule de poils frémissante pas vraiment convaincante,
Re-Animator est
dans le genre, un festival sanglant tout à fait réjouissant. A
revoir le film aujourd'hui, on saisit la qualité du travail exécuté
à l'époque par les spécialistes du genre : les effets gore
tiennent encore parfaitement la route de nos jours.
Quant
au casting, il est constitué d'excellents interprètes à la tête
desquels trône l'acteur californien Jeffrey Combs (qui jouera en
tout à cinq reprises en compagnie de Stuart Gordon et campera
notamment divers personnages dans différentes sagas de la franchise
Star
Trek).
A ses côtés, l'acteur Bruce Abbott, originaire de Portland, ancien
époux de l'actrice Linda Hamilton (Terminator
1&2),
qui reviendra dans le second épisode dans le rôle de Dan Cain mais
qui fut jusqu'en 2002, davantage habitué aux plateaux de séries
télévisées que de cinéma. Barbara Crampton incarne quant à elle
la très sexy Megan Halsey. Ingénu personnage n'hésitant pourtant
pas à se mettre à nue pour les besoins du film. La jeune femme,
plus connue pour son rôle dans Re-Animator
que
pour sa petite trentaine de participations à divers longs-métrages
se verra notamment offrir l'un des rôles principaux du nouveau film
de Stuart Gordon tourné dès l'année suivante, From
Beyond.
L'un des personnages les plus charismatiques de Re-Animator
demeure celui qu'interprète l'acteur David Gale. Dans la peau du
Docteur Carl Hill, il incarne en effet un médecin et professeur
éprit de pouvoir et de reconnaissance. Un être monstrueux,
véritable obsédé sexuel (son œil brille lorsqu'il évoque la
fille du directeur de l'université), il n'hésite pas à lui-même
ôter la vie lorsque cela s'avère nécessaire pour sa carrière. Un
individu répugnant parfaitement interprété par David Gale.
Anecdote : le premier cadavre à être réanimé dans la morgue
(celui qui tue le père de Megan avant d'être lui-même perforé par
une scie chirurgicale) n'est autre que la doublure de l'acteur Arnold
Schwarzenegger. Re-Animator
demeure
plus de trente ans après sa sortie comme l'un des grands classiques
du gore. Au même titre que
Bad taste,
Brain Dead,
ou Street Trash...
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