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vendredi 8 décembre 2017

Zéro Population Ground de Michael Campus (1972) - ★★★★★★★☆☆☆



Zéro Population Ground est sans doute l'un des longs-métrages dont l'intrigue a lieu dans un univers dystopique les moins connus. Du moins a-t-il été réalisé avant les classiques que sont devenus par la suite L'Age de Cristal (dans lequel la vie de chacun est limitée à trente ans), Soleil Vert ( du nom d'une plaquette alimentaire dont les origines vont se révéler effarantes), ou plus récemment Les Fils de L'Homme (dans lequel les êtres humains ne sont carrément plus en mesure de se reproduire. Proche de ces œuvres qui décrivent l'absence ou l'interdiction totale du moindre sentiment humain, le film de Michael Campus est loin d'être aussi divertissant que ses congénères. Dans un climat dont l'austérité n'a nul égal, il promène ses personnages dans un décor futuriste dont le minimalisme architectural est renforcé encore davantage par la pollution. Un épais brouillard empêchant d'y voir à plus de quelques mètres, forçant ainsi les habitants d'une métropole à se déplacés affublés d'un masque de protection.
Nous sommes dans un futur proche, au début du vingt et unième siècle (le film date de 1972). Après que l'homme ait surpeuplé la planète, il est décidé que durant les vingt-deux prochaines années sera interdite toute naissance. Pour pallier à ce manque, une entreprise propose à des couples d'adopter de faux enfants mécaniques. Des robots doués de la parole. Mais pour Carol McNeil, cette situation étant intolérable, elle décide sans l'accord de son mari Russ de mettre au monde leur enfant alors qu'un protocole visant à systématiquement avorter est mis en place dans chaque foyer. L'époux accepte finalement cette situation mais très vite, leurs plus proches voisins et amis Edna et George Borden apprennent la présence du bébé. Alors que la délation est généralement de mise dans ce genre de cas, les Borden préfèrent ne rien révéler et proposent à leurs amis de partager l'enfant avec eux. Craignant que leurs amis ne finissent par décider de prévenir les autorités, Carol et Russ acceptent de confier leur enfant un jour sur deux aux Borden. Mais ces derniers vont peu à peu s'accaparer de plus en plus l'objet de leur convoitise. Jusqu'à ce que les McNeil décident finalement de leur refuser cette alternative...

Glaçante est l'ambiance de ce long-métrage très particulier. Une œuvre qui semble au premier abord cacher ses faiblesses financières derrière un épais brouillard. De quoi faire l'impasse sur des décors qui se seraient montrés fort gourmands en matière de financement. Si cet aspect peut paraître assez gênant au départ, l'intrigue est suffisamment prenante pour que l'on passe outre ce défaut. Zéro Population Ground développe donc l'hypothèse d'un futur pessimiste. La vie d'avant y est décrite à travers des tableaux vivant auxquels participent nos quatre personnages. En permanence, un haut-parleur diffuse les règles imposées par le gouvernement tandis qu'une autre revient sur les faits qui ont failli mener l'espèce humaine à sa perte. L'instinct maternel est au cœur de cette intrigue dont le moindre écart est condamné et dont le pire d'entre eux se révèle être la naissance d'un enfant (considéré ici comme crime contre l'humanité). La sentence est la même pour tous : la mort par suffocation. Les couples bravant l'interdiction se voient enfermés en compagnie de leur enfant sous une cloche transparente, forcés à méditer durant des heures sur leur acte avant de mourir étouffés.

Oliver Reed et Geraldine Chaplin forment à l'écran un couple uni, refusant de se conformer à cette terrible loi leur refusant le droit d'avoir un enfant, fruit de leurs entrailles. Don Gordon et Diane Cilento incarnent quant à eux les Borden. Un couple déjà beaucoup plus inquiétant formant cette épée de Damoclès qui menace à tout instant de tomber sur la tête des McNeil. Inspiré par le roman écrit à quatre mains par l'écrivain Paul R. Ehrlich et son épouse Anne en 1968 The Population Bomb, lequel décrit la surpopulation de l'espèce humaine, Zéro Population Ground est vraiment une excellente surprise malgré son avarice en matière de décors. Les personnages semblent en effet se promener dans des décors de carton-pâte dignes des pires plagiats italiens des années soixante-dix et quatre-vingt. C'est bien grâce à l'interprétation des quatre principaux acteurs et à la mise en scène du cinéaste que le film fait mouche. Tout est question d'adaptation car après quelques minutes éprouvantes, on finit par adhérer à ce récit à l'ambiance toute particulière, ancêtre des dystopies devenues depuis quelques années à la mode au cinéma. A voir...

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