Si bon nombre de cinéastes se sont inspirés du New-York 1997
de John Carpenter, on peut se demander, au regard de certaines idées
véhiculées par ce grand classique de l'anticipation, dans quelle
mesure celui-ci se serait lui-même inspiré d'un film lui étant
antérieur de six années. New York ne
répond plus de
Robert Clouse, s'il n'embrasse pas tout à fait le même point de vue
que le futur long-métrage que réalisera John Carpenter en 1981 opte
pour une même vision archaïque et sauvage de l'humanité. Comme si
le sort qui lui est accordé ne pouvait donner naissance qu'à un
retour à la sauvagerie et à la barbarie. De la cité servant de
décor au récit, il ne subsiste que décombres. Alors que John
Carpenter transformera la ville de New York en gigantesque
pénitencier suite à une recrudescence de la criminalité, Robert
Clouse la transforme en zone de non droit. La police n'étant plus
qu'un lointain souvenir, chacun vit comme il le peut. Entre les
bandes désorganisées s'en prenant aux rares individus osant traîner
dans les rues de la ville, et un groupe formé autour du tyrannique
Rouquin vivant
retranchés dans un camp juste en face du sien, le Baron
tente
de mener une vie normale, entouré de concitoyens lui étant
entièrement dévoués. Alors que dans le camp adverse l'on vit de
rapines, le Baron et
les siens cultivent des plantes dans l'espoir de pouvoir remplacer
les rares conservent qu'il leur reste. Afin de s'assurer un niveau de
sécurité maximum, ils font appel à Carson. Un homme rompu à l'art
du combat auquel ils offrent le gîte et le couvert en échange
desquels, il devra accepter de les protéger de leurs ennemis...
New York ne répond plus offrait
à l'acteur Yul Brynner (Les
Dix Commandements,
Les Sept Mercenaires,
Tarass Bulba,
etc...) l'un de ses tout derniers rôles au cinéma. Dans celui du
guerrier du titre original, The
Ultimate Warrior,
l'acteur campe un individu étonnamment bon dans ce monde impitoyable
qu'est devenue la ville de New York. A ses côtés, l'acteur suédois
Max von Sydow, l'un des fidèles interprètes du cinéaste Ingmar
Bergman qui allait entamer une carrière américaine à partir de
l'année 1970 avec le film de John Huston, La
Lettre du Kremlin,
mais allait surtout se faire connaître grâce à son personnage dans
le rôle-titre du long-métrage de William Friedkin, L'Exorciste.
C'est grâce à sa notoriété que Yul Brynner obtient le rôle de
Carson puisqu'au départ, c'est l'acteur cantonnais Gordon Liu
Chia-hui qui devait apparaître à l'écran. Bien que l'acteur n'y
fasse pas preuve de réelles prouesse physiques, il fut cependant
doublé lors de la scène durant laquelle le personnage de Max von
Sydow entre en contact avec lui. Pour une raison simple :
l'acteur ayant perdu de sa masse musculaire année après année, on
lui préféra une doublure à la silhouette plus volumineuse en terme
de muscles. Un subterfuge qui trompe son monde puisqu'il est
impossible de distinguer Yul Brynner de celui qui le remplacera
alors.
Autre
subterfuge : la parenté entre l'acteur suédois et l'actrice
américaine (née à Nice) Joanna Miles qui dans le film de Robert
Clouse interprète le rôle de Melinda, qui n'est autre que la fille
du Baron
alors
que seulement onze années séparaient les deux interprètes.
Au
delà de ces quelques petites tromperies sans conséquences sur le
déroulement du récit, on retrouve l'acteur William Smith dans le
rôle de Rouquin.
Un interprète dont le visage le prédestinait à jouer des rôles de
brutes épaisses, ce qu'il demeure d'ailleurs dans New
York ne répond plus.
Bien que l’œuvre de Robert Clouse ne semble pas avoir bénéficié
d'un budget très important, le film, dans son ensemble, est plutôt
agréable à regarder. Tourné dans de superbes décors de
désolation, le film réserve quelques passages fort prenants comme
l'attaque du Baron
et
de ses hommes en ville, celui durant lequel le camp est attaqué par
Rouquin
et
ses hommes, ou encore la longue scène située dans le métro. Au
final, New York ne
répond plus n'a
pas trop mal vieilli malgré son âge avancé de quarante-deux ans...
tres bon film
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