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mardi 26 décembre 2017

El Carnaval de las Bestias de Jacinto Molina Alvarez (1980) - ★★★★★★☆☆☆☆



Si l'acteur, réalisateur et scénariste espagnol Paul Naschy est surtout connu pour avoir incarné le loup-garou Waldemar Daninsky dans plus d'une dizaine de longs-métrages, on le retrouve en cette année 1980, et dans ce film qu'il a réalisé lui-même sous le pseudonyme de Jacinto Molina Alvarez, dans la peau de Bruno Riveira, un aventurier téméraire tombé sous le charme de la belle Mieko. Engagé afin de mettre la main sur une mallette renfermant des pierres de grande valeur, il finit par se retourner contre eux, semant les morts derrière lui. Mais alors qu'il est en fuite, il est gravement touché par plusieurs balles. Entre la vie et la mort, il est sauvé in extremis par le docteur Don Simon, ainsi que par ses deux filles Monica, et Alicia, laquelle, donneuse universelle, lui concède un peu de son sang afin de remplacer celui qu'il a perdu. Aux petits soins pour le blessé, toute la famille se prend d'amitié pour Bruno et lui propose de rester jusqu'à sa complète guérison. Pourtant, peu à peu, le fuyard va observer de troublants comportements au sein des Murua. Si Alicia, tombée folle amoureuse de lui semble la plus saine d'esprit, sa sœur Monica se montre possessive. Voire agressive. Quant au père, malgré son statut de médecin, il entretient avec la servante Raquel de bien étranges habitudes...

Si se frotter à la première demi-heure de El Carnaval de las Bestias se révèle une véritable gageure du fait de son peu d'intérêt, heureusement, l’œuvre de Jacinto Molina Alvarez dévoile ses véritables intentions dès lors que le principal interprète (qui n'est donc autre que Paul Naschy) foule le sol des Murua. Une bien étrange famille donc. Propriétaires d'une porcherie, et interprétés par un trio d'acteurs d'apparence physique somme toute classique : Lautaro Murua, Silvia Aguilar, et Azucena Hernandez. Ajoutons à ceux-là l'actrice Roxana Dupre dans le rôle de la domestique, ainsi que Eiko Nagashima dans celui de Mieko.

Œuvre polymorphe, El Carnaval de las Bestias démarre comme un film d'action pour plonger son héros dans un récit horrifique auquel il ne survivra pas. Malheureusement ou pas d'ailleurs, puisque Paul Naschy y incarne un anti-héros particulièrement antipathique, à la gâchette facile, et dont l'une des spécialités est d'écraser en gros plans sous la semelle de ses chaussures d'innocentes créatures terrestres (un scarabée puis un scorpion). Assurément, ce film espagnol demeure étrange. Oscillant entre plusieurs genres, brassant bon nombre d'idées sans jamais aller jusqu'au fond des choses, El Carnaval de las Bestias n'est ni bon, ni mauvais. De plus, la version présentée étant doublée dans un anglais des plus médiocre, le résultat final est relativement décevant et laisse forcément présager une version originale en espagnole de bien meilleure qualité. Ne soyons donc pas trop durs avec ce long-métrage qui, au hasard, rappellera d'excellents souvenirs à ceux qui eurent l'occasion de voir les dérangeants The Beguiled que réalisa le cinéaste Don Siegel en 1971 et le Singapore Sling du grecque Nikos Nikolaïdi, sorti en 1990. Une vraie famille de timbrés. Un père dominant une domestique volontairement et très plaisamment punie à grands coups de fouet sur le lit du patriarche. Une Monica perverse, nymphomane, traumatophile. Une Alicia faussement douce, ingénue aussi perverse que sa sœur, et une mère de famille apparemment décédée mais dont le fantôme rôde, prévenant Bruno des dangers qu'il encourt s'il reste dans cette maudite demeure.
Pas grand chose d'affriolant à se mettre sous la dent pourtant, à part deux ou trois scènes qui sauvent le film du naufrage : Monica nue, et s'excitant sauvagement sur le corps encore recouvert de bandages sanguinolents de Bruno. Le repas déguisé entre convives, vulgaires, se querellant, en venant presque aux mains, ou encore le passage assez gore qui voit le vétérinaire de la famille finir dévoré par les cochons dont il a la responsabilité. Quant à la toute fin, elle réserve une surprise attendue, mais bienvenue.
El Carnaval de las Bestias se regardera donc avant tout comme une curiosité. Plus proche du nanar que des deux exemples cités plus haut. Mais comme le dit l'expression, faute de grives on mange des merles...

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