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vendredi 22 décembre 2017

Chérie, j'ai Rétréci les Gosses de Joe Johnson (1989) - ★★★★★★★☆☆☆



Rick Moranis fait partie de ces quelques acteurs qu'il est impossible de détester. Toujours prompt à incarner des personnages attachants, rois de la gaudriole, maladroits, timides, l'acteur américain originaire de Toronto où il officia comme DJ à la radio locale Chum FM durant les années soixante-dix débute sa carrière au cinéma au début des années quatre-vingt. Si de son vrai nom Frederick Allan Moranis, Rick Moranis n'a plus fait parler de lui depuis maintenant vingt ans, c'est parce qu'il à décidé de mettre sa carrière d'acteur en stand-by depuis le décès de son épouse en 1991. Pour ceux qui se demanderaient encore de qui il s'agit, Rick Moranis n'est autre que l'inconsistant avocat du diptyque S.O.S Fantômes réalisé par Ivan Reitman en 1984 et 1989. Il est également le timide fleuriste du remake réalisé par Frank Oz de La Petite Boutique des Horreurs de Roger Corman. Mais peut-être plus encore, il est avant tout le principal interprète des trois volets des Chérie... réalisés respectivement par Joe Johnson (Chérie, j'ai Rétréci les Gosses en 1989), Randal Kleiser (Chérie, j'ai Agrandi le Bébé en 1992) et Dean Cundey (Chérie, nous avons été Rétrécis en 1997).

Pour ces derniers tout commence donc en 1989. Dans une petite bourgade américaine, le chercheur et savant Wayne Szalinski expérimente dans son grenier une machine censée miniaturiser les objets. Alors qu'il travaille dessus depuis des mois, les résultats ne sont pas à la hauteur de ses espérances. Aujourd'hui, il a rendez-vous pour un exposé sur le sujet. Mais là encore, personne ne semble s'intéresser à ce farfelu et la totalité des personnalités conviées quittent la salle avant la fin. Tandis qu'il se démène pour rendre crédible un procédé sans pouvoir prouver ses théories, à la maison, ses enfants Amy et Nick profitent de ce samedi pour ranger la maison. A côté vivent les Thompson. Une famille d'américains moyens dont le père ne supporte plus le bruit que génère Wayne Szalinski lors de ses expériences. Marié à Mae, Russel Sr. et son épouse ont deux enfants, Russel Jr. et Ronald. Alors que ce dernier joue seul au base-ball dans leur jardin, il tire une balle en l'air qui vient briser la vitre du grenier des Szalinski et met en marche la machine sur laquelle travaille Wayne. Forcé par son frère d'aller s'excuser auprès de leurs voisins, les enfants Thompson se dirigent en compagnie de leurs jeunes voisins vers la maison d'à côté et sont conviés à monter jusqu'au grenier afin de récupérer leur balle. C'est au moment même où les quatre enfants entrent dans la pièce que la machine produit un puissant laser qui les miniaturise jusqu'à atteindre la taille de six millimètres. C'est à ce moment là que rentre Wayne de sa conférence...

Comme on peut s'en douter à partir de ce moment là, l'aventure que vont vivre Amy, Nick, Ronald et Russell sera pour le moins étonnante. Nous sommes donc en 1989 et à l'époque, inutile de compter sur de quelconques effets-spéciaux numériques même si le procédé existe déjà depuis le milieu des années quatre-vingt. On est encore loin d'atteindre les prouesses visuelles d'aujourd'hui. C'est pourquoi les techniques employées ici apparaissent désormais quelque peu désuètes. Pourtant, s'il on estime le nombre de films dont les effets-spéciaux ont eu bien du mal à tenir sur la durée, ceux de Chérie, j'ai Rétréci les Gosses conservent un certain panache. Sorti la même année que les réjouissant Abyss de James Cameron, Retour vers le Futur de Robert Zemeckis ou, justement, le premier volet des aventures des chasseurs de fantômes de Ghostbusters, ses effets-spéciaux ressemblent pourtant malheureusement davantage à ceux du Neverending Story du cinéaste allemand Wolfgang Petersen sorti cinq ans auparavant que de ceux du remarquable The Incredible Shrinking Man que réalisa Jack Arnold en 1957 et qui prouve à lui seul que, selon l'expression consacrée, c'est dans les vieux pots etc, etc, etc...
Décors gigantesques reproduisant un petit carré de verdure prenant ici des dimensions stupéfiantes. La moindre pousse d'herbe peut y servir à loisir de toboggan tandis que l'arrosage automatique et la tondeuse (bricolée par le fiston) deviennent de redoutables pièges pour nos héros miniatures. Qui finiront par se réfugier dans les alvéoles d'une brique de Lego pour dormir ou dans le tunnel creusé par un lombric pour échapper à la lame de la tondeuse en question. Le visuel mélange décors réels revus dans des dimensions colossales, intégration des personnages sur fond bleu (la scène de la tondeuse, encore elle), et stop-motion ou, procédé d'image par image permettant de donner vie à de rares insectes tels une fourmi et un scorpion. Il faut l'avouer, le jardin des Szalinski demeure en la matière plutôt avare !

Qu'il s'agisse de Rick Moranis, de Matt Frewer, de Jared Rushton ou des autres interprètes (parmi lesquels il serait dommage d'oublier l'adorable chien des Szalinski), l’œuvre de Joe Johnson promet de passer d'agréables moments de divertissement. Il demeure également l'un des témoignages cinématographiques d'une époque aujourd'hui révolue et où l'essentiel n'est plus désormais qu'histoire de virtualité. Car si les décors de Chérie, j'ai Rétréci les Gosses paraîtront particulièrement kitsch aux plus jeunes d'entre nous, ils avaient l'avantage de demeurer tangibles. Un long-métrage qui demeure très divertissant presque trente ans après sa sortie...

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