Le 11 septembre 2001 est
une date que personne, sans doute, n'a oublié. Ce jour-là,
quatre avions de lignes de la compagnie aérienne américaine United
Airlines furent détournés de leur objectif principal par des
individus de l'organisation terroriste islamiste Al-Qaïda. Les vols
AA 11 et UA 175 frappent de plein fouet les tours jumelles de l'île
de Manhattan à New York City, les Twin Towers, principale tours du
complexe d'immeubles d'affaire du World Trade Center. Le vol AA 77
quant à lui frappe le Pentagone au niveau de la cinquième section.
Reste alors le dernier objectif des terroristes : Washington DC
où se situent en autres la Maison-Blanche et le Capitole. Grâce au
courage de ses passagers, les quatre hommes qui tentèrent d'écraser
l'avion sur cet objectif échouèrent dans leur mission. United
93 retrace ce périple insensé qui a causé la mort des
quarante-quatre passagers parmi lesquels les pirates de l'air Ziad
Jarrah, qui pilota l'avion après le meurtre des deux pilotes, Saeed
al-Ghamdi, Ahmed al-Haznawi et Ahmed al-Nami, ainsi que les sept
membres de l'équipage.
On pouvait craindre que
l'auteur de La Mort dans la Peau, le cinéaste Paul
Greengrass, laisse une trop grande place au spectacle mais il n'en
est rien. L'auteur de United 93 préfère
en effet se concentrer sur la véracité des faits. Chose que le
cinéaste accompli avec toute la pudeur que l'on pouvait espérer
d'une œuvre s'inspirant d'un terrible fait-divers. L'intriguer prend
donc place à l'intérieur du vol 93 à bord duquel ont d'abord
embarqué le pilote Jason Dahl, le premier officier LeRoy Homer et
les hôtesses de l'air Lorraine Bay, Sandra Bradshaw, Wenda Green,
CeeCee Lyles et Deborah Welsh. Les passagers ont ensuite embarqué,
puis l'avion a décollé. A bord tout semble aller pour le mieux
tandis qu'ailleurs, au centre de contrôle de l'aviation, on apprend
qu'un petit avion de tourisme a foncé tout droit dans la tour nord
du World Trade Center. Une information qui sera très vite démentie
puisqu'il s'agira en réalité du vol AA 11 que les aiguilleurs du
ciel avaient perdu sur leur écran de contrôle. Puis, dix-sept
minutes plus tard, c'est au tour du vol UA 175 de venir s'écraser
contrôle la tour sud. Trente et une minutes plus tard, le vol AA 77
s'écrase contre le Pentagone. Dès lors, il ne fait plus aucun
doute dans la tête des aiguilleurs du ciel et de l'armée que le vol
93 dont ils ne détiennent plus d'informations est le prochain sur la
liste.
Sauf
que, comme le montre le film de Paul Greengrass, le désordre règne
et entre les consignes officielles et les besoins réels dans ce cas
d'extrême urgence, l'incompréhension et la lenteur administrative
ont donné lieu à une procédure d'une totale inefficacité.
Formidablement interprété et mis en scène, United
93 est
un choc sensitif extraordinaire qui cumule les moments de tensions
avec tout le savoir faire de son auteur, mais également de ses
interprètes, tous acquis à la cause de ce que l'on nomme le devoir
de mémoire. Film en hommage aux victimes héroïques du vol 93, ce
n'est qu'en assistant à la projection de ce biopic que l'on prend la
mesure de l'effroyable aventure qu'ont vécu les passagers ainsi que
les membres de l'équipage. Christian Clemenson, David Alan Basche,
Lewis Alsamari, Cheyenne Jackson, Peter Hermann, Khalid Abdalla, J.J.
Johnston, ainsi que tous les autres interprètes dont la liste est si
longue qu'il serait épuisant de tous les citer, participent à ce
qui demeure comme un bouleversant témoignage.
L’œuvre
met en lumière, non seulement le courage des passagers, la
détermination des terroristes, l'inefficacité des autorités, mais
laisse également entrevoir une fin différente et beaucoup plus
tragique encore si certains des passagers n'avaient pas été mis au
courant des événements qui s'étaient déroulés au World Trade
Center et au Pentagon. United 93
est le reflet d'une haine aveugle que l'on voudrait rattacher au
fondamentalisme religieux alors qu'il s'agit, purement et simplement
que de lâcheté. Un bel hommage aux victimes des attentats du 11
septembre 2001. Fort, intense et respectueux envers ceux qui en sont
morts...
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