Petit retour de Troma
dans Cinémart après une très courte interruption. Cette
fois-ci, il s'agit de The Graduation Day. Un titre
énigmatique si l'on n'en connaît pas le sens. Il s'agit d'un terme
signifiant le jour de l'obtention d'un diplôme universitaire par les
étudiants américains. C'est dans ce cadre qu'intervient le récit
du long-métrage de Herb Freed. On ne s'étonnera pas de la présence
de cette petite production fauchée dans la vidéothèque Troma
même si l'on s'éloigne très clairement des productions qui ont
rendu célèbre la firme créée par Michael Hertz et Lloyd Kaufman.
The Graduation Day
est un slasher. C'est ainsi donc qu'un tueur dont nous ne connaîtrons
l'identité que vers la fin du film tue sans relâche les élèves
d'une université. Et plus spécialement ceux qui entouraient la
jeune Laura, morte dans de tristes circonstances alors qu'elle
s'entraînait pour les championnats de course. Pour beaucoup, la
responsabilité de la mort de la jeune fille incombe à son
entraîneur, George Michaels. De retour de l'armée, l'officier Anne
Ramstead, qui n'est autre que la sœur de la victime est accueillie
chaleureusement par sa mère, mais assez froidement par son
beau-père, lequel n'arrive pas à se remettre du décès de celle
qu'il considérait comme sa propre fille. On se dit, tiens, en voilà
un qui ferait un bon tueur en série. Le plus bouleversé dans cette
histoire est sans doute Kevin Badger, le petit ami de Laura. En pense
alors, tiens, en voilà un autre qui pourrait avoir envie de faire
payer aux autres le sorts accordé à la jeune fille.
The Graduation Day,
offre un tueur dont l'absence de charisme lui confère une aura que
les amateurs de nanars jugeront très certainement de culte. Un
pyjama en guise de survêtement (ouais, un tueur en survêtement), et
une paire de gants blancs, le cinéaste ayant sans doute imaginé
qu'en changeant la couleur généralement admise (le noir), ce détail
demeurerait dans l'esprit des gens. Mais ce qu'il reste au fond de ce
film, c'est un sentiment d'intense exaspérantion. Le film de Herb
Freed est creux, sans saveur et manque cruellement d'action. Les
plans s'éternisent inutilement et l'on se trouve parfois effaré
devant l'indigeance de certaines scènes. L'une des gymnases a beau
savoir manier les barres asymétriques, avait-on besoin de nous la
montrer s'exercer durant de si longues minutes ? The
Graduation Day se
transforme parfois en clip vidéo. Pour exemple, la scène durant
laquelle un groupe interprète un morceau rock. Ce passage ne prendra
fin que lorsque la chanson sera arrivée à son terme. De quoi
remplir les vides laissés par le scénario tout de même écrit à
six mains par le cinéaste lui-même ainsi que par Anne Marisse et
David Baughn.
Les
plus attentifs remarqueront la présence de la screem-queen
américaine Lynnea Quigley (Le retour des
Morts-Vivants)
dans un tout petit rôle, mais aussi et surtout de l'acteur
Christopher George dans le rôle de l'entraîneur. Acteur qui tourna
dans plusieurs westerns mais que les amateurs de film d'horreur
reconnaîtront pour avoir joué dans le Paura
nella città dei morti viventi
de Lucio Fulci en 1980 ou dans Le Sadique à la Tronçonneuse de Juan
Piquer Simon deux ans plus tard.
Outre
le fait que le film soit d'un ennui abyssal, les meurtres, seuls
moments où l'on pouvait espérer enfin être gratifiés pour avoir
été aussi patients, sont parmi les plus navrant qu'il ait été
donné l'occasion de voir dans un film de ce type. En fait, il n'y a
pas grand-chose à sauver de ce naufrage cinématographique qui
pourtant, demeure émouvant dans sa quête de vouloir suivre les
traces des classiques du genre. Et je pense notamment à la série
des Vendredi 13 qui à côté de cette chose sans éclats peut être
considérée comme ce qui se fait de mieux en matière de slashers.
Inutile donc de perdre votre temps à essayer de voir The
Graduation Day.
Lui consacrer un peu moins de quatre-vingt dix minutes serait une
pure perte...
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