Des sept millions
d'habitants que compte la ville de Londres, il n'en reste plus qu'une
poignée. Sept individus qui ont tous perdu la mémoire et qui vont
se retrouver confrontés à de curieux événements. Quelques bribes
de souvenirs vont resurgir. Des instantanés ayant de près ou de
loin un rapport avec l'état actuel de leur situation...
Curieux comme le synopsis
à l'air identique au film précédemment chroniqué dans ces pages,
le Open Grave de Gonzalo Lopez-Gallego.
Mais contrairement au film de l'espagnol, celui du cinéaste Imran
Navqi ne plonge pas ses interprètes au cœur d'une intrigue mêlant
recherche scientifique et contagion mais les confronte à de
situations particulièrement étranges. Enlèvement, foi inaltérable
en Dieu, politique, militarisme, intervention policière et surtout,
manifestation démoniaque sont au cœur de cette œuvre qui se
cherche de bout en bout sans jamais vraiment trouver sa voie.
En usant du principe qui
veut que l'on plonge des personnages dans une intrigue dans laquelle
il demeurent au moins autant dans l’expectative que les
spectateurs, Imran Navqi assure à son film un taux de suspens
minimum. Si dans un premier temps, le film a des allures de promenade
au cœur d'une citée vidée de ses habitants, The Last Seven
livre quelques informations au moyen de flash-back
répétitifs, évoluant à peine, et comblant les vides d'une
intrigue qui tient sur la tranche d'une feuille de papier à
cigarette.
A dire vrai, on pouvait attendre beaucoup de ce petit film
principalement interprété par John Mawson, Rita Rammani, Daisy
Head, Sebastien Street, Simon Philips ou l'assez charismatique Ronan
Vibert que l'on a pu voir notamment dans Le Pianiste de
Roman Polanski ou L'Ombre du vampire de
E. Elias Merhige.
Le
prinipal soucis de The Lat
Seven,
c'est qu'il ne s'y passe pas grand chose. En voulant mêler
différents genres, Imran Navqi se casse les dents dans un projet
sans véritable personnalité. En fait, le film a l'air de s'inspirer
de tellement de films qu'il en perd en originalité. Sept personnes
aux prises avec un étrange personnage aux allures de démon venu les
emporter une à une, l'idée rappelle quelque peu la série des
Destination Finale.
Sauf qu'ici, la mort prend les traits d'un individu à l'attitude
gothique un peu ridicule.
Surtout,
on quitte la projection avec une foule de questions. Quel rapport
entre ce fou de dieu qui, ceinturé d'explosifs va provoquer la mort
de nombreuses personnes et cette jeune fille enlevée puis
malencontreusement tuée par accident par l'un des soldats venu
justement pour la libérer ? On suppose que la dite petite fille
est celle de ce type qui ne jure que par Dieu. On comprend alors que
chacun fait partie d'un tout menant à une conclusion définitivement
brouillonne que seul le public devra démêler s'il veut reconstituer
le puzzle dont les pièces ont été disséminées au hasard de
l'intrigue. Si l'on se réfère au déroulement de cette dernière,
faut-il comprendre alros que seuls ceux qui ont quelque chose à se
reprocher doivent périr des mains de ce démon qui les traque ?
Supposons
que la réponse soit positive. Mais alors comment expliquer la
présence des autres dans cet univers parallèle ou tout autre vie
que celle de ces sept personnages est bannie ?
The
Lat Seven révèle
bien des défauts qui s'expliquent sans doute par le peu d'aptitude
de son réalisateur à développer un scénario un peu trop ambitieux
pour lui. Confié aux soins d'un vrai cinéaste, le film aurait sans
doute eu beaucoup à gagner. Ce qui n'est malheureusement pas le cas
en l'état. Dommage...
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