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jeudi 26 octobre 2017

La Cage de Pierre Granier-Deferre (1975) - ★★★★★★★☆☆☆



Lino Ventura, ce grand, cet immense acteur au physique de brute épaisse. Comment avant La Cage aurait-on pu l'imaginer enfermé derrière les barreaux d'une prison. Comme un fauve. Comme un singe pour le seul plaisirs des yeux de son ancienne épouse ? L'actrice suédoise Ingrid Thulin. Une interprète qui, mine de rien, avait déjà tourné sous la houlette d'Ingmar Bergman, Vincente Minnelli, Alain Resnais et Luchino Visconti, et toucher à l'érotisme auprès de Tinto Brass avec Salon Kitty et l'épouvante avec La Corta Notte delle Bambole di Vetro d'Aldo Lado. Fragile, Ingrid Thulin ? Pas tant que cela. Son personnage, oui. D'une intense fragilité psychologique dirons-nous. Une peu folle, mais en pleine maîtrise de ses moyens lorsque son personnage invente un prétexte pour attirer, et enfermer son ancien mari dans une cage située dans la cave de sa maison de campagne. Hélène est en effet très perturbée depuis l'abandon de Julien il y a de cela plusieurs années déjà. Des années qui n'ont pas effacé le chagrin, et ce sentiment d'avoir été jetée comme un kleenex. Lino Ventura, en monstre ? Là encore, difficile d'y croire. Surtout lorsque le cinéaste Pierre Granier-Deferre nous explique que si Julien a divorcé, ça n'est pas par dédain, ni parce qu'il en a trouvé une mieux qu'elle, mais parce qu'à force d'étouffer auprès d'une Hélène jalouse, méfiance, il a pris la fuite.
Quatre années après le désespéré Le Chat, avec Simone Signoret et Jean Gabin, Pierre Granier-Deferre nous propose une nouvelle lecture des rapports qu'entretiennent un homme et une femme dont la relation est arrivée en bout de course. Et toujours chez lui, c'est la femme qui trinque. Sauf qu'ici, tout y demeure beaucoup plus nuancé. Moins sombre, moins déprimant, La Cage aurait pourtant enfoncer le clou de l'atmosphère étouffante de son prédécesseur avec ce huis-clos se déroulant presque exclusivement dans la cave d'une maison à peine éclairée, mais aménagée sommairement de manière à ce que Julien puisse y rester aussi longtemps que le jugera son ancienne femme. La belle et mature Ingrid Thulin. Un brin dérangée tout de même, mais assez forte pour parvenir à ses fins.

Le lion, dans sa cage, tente par tous les moyens de s'en sortir. Des ressources inutiles dans ce genre de cas puisque Hélène a pensé à tout. Barreaux en acier, toilettes sans fenêtre, et porte verrouillée impossible à dégonder. Comme dans Le Chat, et ici plus encore, l'intrigue repose essentiellement sur les dialogues et sur le talent de ses interprètes. Une fois encore, Pierre Granier-Deferre s'occupe lui-même du scénario tout en s'entourant de l'écrivain, dialoguiste et scénariste français Pascal jardin, les deux hommes adaptant pour l'occasion une pièce de théâtre de Jack Jacquine.
L'histoire se répète. Un homme et une femme se rencontrent, s'aiment, se marient, puis se séparent (du moins dans le cas présent). Sauf que dans ce classique déroulement vient s'inscrire un événement qui va tout bouleverser. Dans Le Chat, Simone Signoret,entre le choix du suicide ou de l'homicide préférait tuer le félin. Un acte stupide qui ne résolvait pas les problèmes de son couple et avait tendance même à les rendre plus difficiles encore. Concernant La Cage, c'est la même chose. Car au fond d'elle, Hélène espère, en enfermant Julien, récupérer celui qui lui avait tant manqué durant toutes ces années. C'est malheureusement l'effet inverse qui se produit. Lui d'habitude si calme et si attaché à Hélène devient mauvais, violent, et surtout haineux. Tout le contraire de ce qu'attendait de cette situation Hélène.

Pierre Granier-Deferre est pourtant cette fois-ci beaucoup moins radical. Bien moins expéditif. Il demeure même dans le dernier acte un réel espoir. Pas celui de renouer en amour, mais le retour à une certaine complicité, et ce, malgré la drame qui vient tout juste de survenir. Le point d'orgue d'une œuvre qui se révèle finalement à part dans la carrière de Lino Ventura qui campe pour l'occasion un rôle diamétralement opposé à ceux qu'on lui connaissait jusque là. Une œuvre rare, pas un chef-d’œuvre, loin de là, mais tout de même intéressante à découvrir...

1 commentaire:

  1. Vous avez vraiment un tres bon choix de films mais comment on fait pour les avoir ?

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