Je ne sais pas ce que
vous en pensez, mais quand je vois une telle affiche, je m'inquiète
toujours sur le contenu de l’œuvre qu'elle est censée
représenter. Le casting et le synopsis n'arrangeant rien, on apprend
que l'ancienne tenancière d'un cabaret qui a pris feu vit désormais
de la location des chambres situées à l'étage supérieur de ce qui
semble être devenu depuis, un hôtel particulier. Un bouge
dirions-nous plutôt. Des murs délabrés. Une peinture rouge
écaillée rappelant vaguement la gloire passée du cabaret dont la
principale servitude est désormais d'accueillir des étrangers de
passage, et si possible de belles jeunes femmes, lesquelles serviront
ensuite de chair fraîches à des clients prêts à se délester de
quelques livres pour prendre du bon temps. Des gamines enfermées
dans une pièce hermétiquement close au fond d'un grenier rempli de
choses inutiles. De jolies proies rendues dépendantes à l'héroïne
par le fils de la propriétaire. Le type carrément étrange et
inquiétant de l'affiche. Un nain au visage particulièrement
flippant usant de sa différence pour jeter un froid glacial à la
caméra. Le danois Dvaergen aurait pu être une petite
comédie fauchée, mais son auteur Vidal Raski a préféré aborder
la chose sous un angle particulièrement crapoteux.
Il faut d'abord
comprendre qu'au Danemark, la pornographie n'est pas aussi tabou que
partout ailleurs dans le monde. Si une copie tronquée à parcouru
certains états, allant même jusqu'à franchir la frontière
américaine, le film a connu une sortie non censurée dans son propre
pays. C'est de cette version dont il va s'agir de parler ici. Une
version uncut comme il est d'usage de dire de nos jours. Une
appellation trônant fièrement sur certaines jaquettes et attirant,
du coup, les plus cinéphiles les plus curieux et dont votre
serviteur fait partie.
A ce titre, je remercie
« Lateamatamère » qui comme à son habitude nous
a fait grâce d'un inédit particulièrement brûlant. Un
long-métrage pas forcément apprécié par tous les habitués de cet
antre dans lequel on trouve tout un tas d'excellents films qui n'ont
pas encore eu le plaisir d'être doublés en français ou même
traduits ailleurs. Au cœur d'une œuvre qui sent la même odeur de
moisi que le film culte de Frank Henenlotter Basket Case,
un couple formé d'une mère et de son fils monstrueux (pardon pour
les personnes de petites tailles qui auraient le malheur de faire
l'amalgame) qui pour vivre, ont trouvé un moyen efficace de se faire
de l'argent facile. Comme dit plus haut, ce sont donc de jeunes
femmes qui, séquestrées ensemble dans une même pièce vivent un
véritable cauchemar. Libre de se déplacer et devant faire face au
seul Olaf (le fils handicapé), pourquoi donc ne tentent-elles pas de
fuir ? Tout simplement parce que, rendues accrocs à l'héroïne,
elle n'attendent qu'une seule chose : Qu'Olaf les soulage en
leur injectant leur dose quotidienne.
S'il est un fait, c'est
l'implication des trois actrices qui durant tout le film, se traînent
à poil, l’œil aussi vif que celui d'un poisson mort, les veines
bouffies par les injections d'héroïne, et le corps recouvert de
bleus et de tâches suspectes laissant présager d'une hygiène
approximatives. Ce qui ne semble pas gêner les quelques clients qui
viennent se perdre (ainsi que leur argent) dans des rapports sexuels
plutôt repoussants. A ce titre, la version danoise propose en de
rares occasions, quelques plans de sexe non simulé. De la
pornographie, avec gros plans à la clé. Rien de bien excitant
devant cet étalage de viande mal alimentée. Dvaergen est
particulièrement dérangeant. Et ce, même durant les séquences
censées (je suppose) être comiques. Comme les quelques passages
durant lesquelles la mère Lila Lash tente de rappeler à une vieille
connaissance ses qualités de chanteuse à l'époque glorieuse où le
cabaret tournait à plein régime (selon elle). Face à ce spectacle
navrant, un couple qui vient tout juste de s'installer dans l'une des
chambres voisinant le grenier. Un homme et une femme un peu perdus et
sans le sou. Mais alors que lui propose son manuscrit à des éditeurs
qui sans cessent lui disent ne pas être intéressés, elle attend
sagement son retour. Jusqu'au jour où il lui semble entendre des
bruits dans le grenier. Un peu trop curieuse, la jeune femme attire
bientôt les ennuis... Tiens ! En parlant d'ennui... c'est à
peu près ce que l'on ressent devant Dvaergen.
Si dans un premier temps la curiosité l'emporte, on se rend vite
compte des limites du scénario. Le film tourne en effet en rond sans
jamais véritablement proposer autre chose qu' un enchaînement
de scènes qui se répètent indéfiniment. Au final, l'oeuvre de
Vidal Raski est tout au plus une curiosité assez malsaine. Pour le
reste, vous pouvez passer votre chemin, il n'y a rien de bien
réjouissant à en retirer...
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