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jeudi 7 septembre 2017

Dvaergen de Vidal Raski (1973) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais quand je vois une telle affiche, je m'inquiète toujours sur le contenu de l’œuvre qu'elle est censée représenter. Le casting et le synopsis n'arrangeant rien, on apprend que l'ancienne tenancière d'un cabaret qui a pris feu vit désormais de la location des chambres situées à l'étage supérieur de ce qui semble être devenu depuis, un hôtel particulier. Un bouge dirions-nous plutôt. Des murs délabrés. Une peinture rouge écaillée rappelant vaguement la gloire passée du cabaret dont la principale servitude est désormais d'accueillir des étrangers de passage, et si possible de belles jeunes femmes, lesquelles serviront ensuite de chair fraîches à des clients prêts à se délester de quelques livres pour prendre du bon temps. Des gamines enfermées dans une pièce hermétiquement close au fond d'un grenier rempli de choses inutiles. De jolies proies rendues dépendantes à l'héroïne par le fils de la propriétaire. Le type carrément étrange et inquiétant de l'affiche. Un nain au visage particulièrement flippant usant de sa différence pour jeter un froid glacial à la caméra. Le danois Dvaergen aurait pu être une petite comédie fauchée, mais son auteur Vidal Raski a préféré aborder la chose sous un angle particulièrement crapoteux.
Il faut d'abord comprendre qu'au Danemark, la pornographie n'est pas aussi tabou que partout ailleurs dans le monde. Si une copie tronquée à parcouru certains états, allant même jusqu'à franchir la frontière américaine, le film a connu une sortie non censurée dans son propre pays. C'est de cette version dont il va s'agir de parler ici. Une version uncut comme il est d'usage de dire de nos jours. Une appellation trônant fièrement sur certaines jaquettes et attirant, du coup, les plus cinéphiles les plus curieux et dont votre serviteur fait partie.

A ce titre, je remercie « Lateamatamère » qui comme à son habitude nous a fait grâce d'un inédit particulièrement brûlant. Un long-métrage pas forcément apprécié par tous les habitués de cet antre dans lequel on trouve tout un tas d'excellents films qui n'ont pas encore eu le plaisir d'être doublés en français ou même traduits ailleurs. Au cœur d'une œuvre qui sent la même odeur de moisi que le film culte de Frank Henenlotter Basket Case, un couple formé d'une mère et de son fils monstrueux (pardon pour les personnes de petites tailles qui auraient le malheur de faire l'amalgame) qui pour vivre, ont trouvé un moyen efficace de se faire de l'argent facile. Comme dit plus haut, ce sont donc de jeunes femmes qui, séquestrées ensemble dans une même pièce vivent un véritable cauchemar. Libre de se déplacer et devant faire face au seul Olaf (le fils handicapé), pourquoi donc ne tentent-elles pas de fuir ? Tout simplement parce que, rendues accrocs à l'héroïne, elle n'attendent qu'une seule chose : Qu'Olaf les soulage en leur injectant leur dose quotidienne.

S'il est un fait, c'est l'implication des trois actrices qui durant tout le film, se traînent à poil, l’œil aussi vif que celui d'un poisson mort, les veines bouffies par les injections d'héroïne, et le corps recouvert de bleus et de tâches suspectes laissant présager d'une hygiène approximatives. Ce qui ne semble pas gêner les quelques clients qui viennent se perdre (ainsi que leur argent) dans des rapports sexuels plutôt repoussants. A ce titre, la version danoise propose en de rares occasions, quelques plans de sexe non simulé. De la pornographie, avec gros plans à la clé. Rien de bien excitant devant cet étalage de viande mal alimentée. Dvaergen est particulièrement dérangeant. Et ce, même durant les séquences censées (je suppose) être comiques. Comme les quelques passages durant lesquelles la mère Lila Lash tente de rappeler à une vieille connaissance ses qualités de chanteuse à l'époque glorieuse où le cabaret tournait à plein régime (selon elle). Face à ce spectacle navrant, un couple qui vient tout juste de s'installer dans l'une des chambres voisinant le grenier. Un homme et une femme un peu perdus et sans le sou. Mais alors que lui propose son manuscrit à des éditeurs qui sans cessent lui disent ne pas être intéressés, elle attend sagement son retour. Jusqu'au jour où il lui semble entendre des bruits dans le grenier. Un peu trop curieuse, la jeune femme attire bientôt les ennuis... Tiens ! En parlant d'ennui... c'est à peu près ce que l'on ressent devant Dvaergen. Si dans un premier temps la curiosité l'emporte, on se rend vite compte des limites du scénario. Le film tourne en effet en rond sans jamais véritablement proposer autre chose qu' un enchaînement de scènes qui se répètent indéfiniment. Au final, l'oeuvre de Vidal Raski est tout au plus une curiosité assez malsaine. Pour le reste, vous pouvez passer votre chemin, il n'y a rien de bien réjouissant à en retirer...

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