Adaptée
de l'un des chefs-d’œuvre que le cinéaste canadien David
Cronenberg réalisa en 1983, lequel avait lui-même adapté un
excellent ouvrage sorti en 1979 et écrit par l'un des maîtres de
l'épouvante et du fantastique, Stephen King, la série Dead
Zone aura
accouché entre 2002 et 2007, d'une somme conséquente d'épisodes
puisque quatre-vingt dix d'entre eux auront vu le jour. Dont le
fameux En
Abyme (dont
le titre original est Deja
Voodoo)
qui nous intéresse ici puisqu'il met en scène le héros Johnny
Smith face au phénomène de la boucle temporelle. Cette fois-ci, le
héros n'a tout d'abord pas conscience des événements tels qu'ils
se déroulent puisque possédant un don lui permettant par simple
contact de voir l'avenir mais aussi le passé, il croit d'abord avoir
une vision. Plus longue que toutes celles qu'il a eu jusqu'à
maintenant. Johnny va même attendre que le phénomène se produise
trois fois avant de comprendre que les visions qu'il a (et dont le
contenu est modifié en fonction de ses actes) sont en fait les
conséquences d'une boucle temporelle qui le ramène sans cesse dans
le bar où il a fait la connaissance de Nathalie, une jolie jeune
femme avec laquelle il semble d'après une vision, devoir partager un
baiser. Sauf que pour en arriver là, Johnny (sur les conseils de son
ami Bruce), ne va pas laisser faire le hasard mais va suivre la jeune
femme jusque dans une librairie où un célèbre écrivain dédicace
son dernier ouvrage. La jeune femme s'éclipse et Johnny la retrouve
bientôt marchant sur un trottoir. C'est là qu'il lui révèle la
vision du baiser lorsque tout à coup, un homme s'approche du couple
et fait feu à deux reprises. Nathalie et Johnny tombent au sol,
morts. c'est là que le phénomène s'opère pour la première fois.
Johnny se retrouve de nouveau accoudé au bar dans les mêmes
circonstances que quelques heures auparavant.
Par
rapport à l'épisode
L'Histoire sans Fin
de la série Stargate
SG-1,
En
Abyme
fait preuve d’éminemment plus de finesse dans l'écriture. Le
scénariste Karl Schaefer profite du sujet de la boucle temporelle
pour évoquer des points de vue différents assez remarquables.
Exemple : lorsque lors de leur première rencontre, Johnny et
Nathalie se croisent pour la première fois dans une librairie, le
médium
suit très clairement la jeune femme dans une tentative d'approche.
Sauf que lorsque la boucle temporelle se déclenche pour la première
fois, les rôles sont inversés. Par un subterfuge consistant à
faire croire qu'il avait de toute manière prévu de se rendre à la
librairie, Johnny fait cette fois-ci part de ses intentions à
Nathalie lors de leur (seconde) rencontre au bar. Lorsqu'ils se
retrouvent alors pour la deuxième fois dans la librairie, le
spectateur a alors l'impression que c'est elle qui suit Johnny et non
l'inverse.
Le
sujet de la boucle temporelle est ici exploité sous une forme peu
commune puisque le héros étant capable de visions, et puisqu'il
demeure persuadé (du moins durant un certain temps) que les
événements sont liés à ses facultés de voyance, on peut tout
aussi bien supposer (comme il l'évoquera d'ailleurs lui-même) qu'il
est victime de visions à répétition et non pas d'une boucle
temporelle. Ce qui, à l'écran, ne change fondamentalement pas la
donne puisque le résultat est similaire. En
Abyme traite
en tout cas de la plus belle des façons le thème de la boucle
temporelle...
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