Bien que The Alien
Factor soit un rip off avéré de Alien, le Huitième
Passager,
le film de Don Dohler n'a en réalité que très peu de rapport avec
l’œuvre de Ridley Scott. En dehors du titre, les deux films ne
partagent en effet rien de commun en ce qui concerne leur scénario
respectif. L'intrigue de The Alien Factor
se situe sur notre bonne vieille planète Terre, dans une minuscule
bourgade de l'Amérique profonde où des rednecks habillés de
blousons de cuir et roulant en moto se font trucider les uns après
les autres après qu'une météorite se soit écrasée vers quatre du
matin au sommet d'une montagne enneigée à une distance d'environ
quinze kilomètres. Le maire est sur les nerfs car un projet de
complexe touristique d'une valeur de trente millions de dollars est
prévu et devrait permettre à la ville d'engranger des millions de
dollars de recette chaque année. Après cinq morts et deux
témoignages apparaissant loufoques au shérif Jack Cinder et à son
adjoint Pete, la ville reçoit la visite d'un certain Ben Zachary, un
astronome spécialisé dans la recherches de vies extraterrestres.
Épaulé par le maire Wicker, il part bientôt dans les montagnes
afin de trouver la météorite qui s'est écrasée quelques jours
auparavant. Mais ce que les deux hommes découvrent alors les
stupéfait :
En
fait de météorite, l'objet qui s'est écrasé aux abords de la
ville est en réalité un vaisseau extraterrestre (note spéciale à
l'attention du responsable des effets-spéciaux visuels qui s'est
servi d'une technique de prise de vue vielle comme le monde pour
faire croire que le vaisseau est immense). A ses côtés, le pilote
de l'engin gravement blessé s’apprête à rendre l'âme. Mais
avant de rendre son dernier souffle, l'extraterrestre communique
mentalement avec Zachary qui apprend alors que les cinq habitants qui
sont morts depuis la chute de l'engin sur terre ont été tués par
trois autres créatures que le pilote du vaisseau avait recueilli et
enfermé dans un champ d'isolement pour raison d'études zoologiques.
Trois espèces humanoïdes différentes et particulièrement
agressives. Dès leur retour dans le bureau du shérif, Le maire et
Zachary insiste pour que les autorités participent à une chasse
d'envergure devant permettre d'éliminer définitivement la menace
représentée par les trois créatures...
Apparemment
nanti de moyens peu confortables, The Alien
Factor
demeure pourtant une sympathique série B. Fauchée oui, mais
intéressante pour plusieurs raisons. Si l'interprétation n'est
souvent pas à la hauteur de nos attentes, on sent un véritable
engagement de la part des acteurs. Bien que certains ne soient pas du
tout à l'aise lorsqu'il s'agit de s'exprimer devant la caméra
(Richard Dyszel dans le rôle du maire Wicker a bien du mal à
paraître naturel), on s'amuse des péripéties un brin ringardes des
personnages. La palme d'or revenant très certainement au personnage
incarné par Tom Griffith, le shérif Cinder, la tête ornée d'une
coiffure digne de certains personnages de soap opera. Apparemment peu
inquiet de la tournure que prennent les événements, il ne pense pas
un seul instant à lever le cul de sa chaise ou à alerter des
autorités plus compétentes que lui en la matière. Les morts ont
beau s'accumuler, le bonhomme demeure impassible. Quant à
l'établissement censé être une représentation fidèle d'un
hôpital où sont admis les morts et les blessés, le cinéaste a
choisi une pitoyable alternative aux manques de moyens en recouvrant
tous les murs du bâtiment de draps blancs. L'effet est...
désastreux !
Enfin,
les créatures ne sont pas en reste. D'abord, le pilote du vaisseau a
le visage simiesque, est vêtu d'un survêtement de marque
indéfinissable et son crâne et surmonté d'une perruque blond
platine ridicule. Ensuite vient l'insecte géant, sorte de créature
du lac noir protégé d'une solide carapace que l'ingénieux zachary
combattra (et vaincra) à l'aide d'un haut-parleur à haute
fréquence, les balles ne pouvant atteindre celle-ci. Puis c'est au
tour du grand singe, sorte de Chewbacca de Prisunic monté sur des échasses (véridique!), et qui pour se
défendre use de ses points. La dernière des créatures demeure
invisible. Il s'agit en fait d'une sorte d'énergie se déplaçant
dans les airs et tuant à l'aide d'ondes sonores particulièrement
efficaces. L'originalité de The Alien Factor
tient
d'ailleurs dans ces 'profusions' de créatures toutes issues de
civilisations et de planètes différentes. Malheureusement, le
manque de moyen condamne le film de Don Dohler à errer dans les
limbes obscures du genre nanar. Ce qui n'est pas forcément une tare
en soit... A voir si l'on est pas trop gourmand en matière de mise
en scène, d'interprétation, d'intrigue ou d'effets-spéciaux. A savoir qu'une suite a été réalisée vingt-trois ans plus tard...
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