Entre 1972 et le début
des années quatre-vingt, le cinéaste italien Umberto Lenzi s'est
fait connaître chez nous grâce à quelques pépites Z dont deux ou
trois longs-métrages consacrés au mythe du cannibale. Si Au
pays de l'exorcisme, La Secte des cannibales,
Cannibal Ferox et surtout le cultissime nanar L'Avion
de l'apocalypse
sont tous de lui, Umberto Lenzi a d'abord surfé sur le succès des
gialli du cinéaste Dario Argento dont on ne compte plus les grandes
œuvres. Lenzi apporte sa pierre à l'édifice avec quelques perles
dont le mythique Spasmo
en 1974. il créera même un sous-genre érotique en réalisant trois
gialli teintés d'érotisme (et que j'espère avoir le temps de
traiter prochainement sur Cinémart) : Orgasmo,
Così Dolce... Così Perversa
et Paranoïa.
Mpais c'est dans le poliziottesco (néo-policier) que l'italien
trouvera son rythme de croisière en signant un certain nombre de
films du genre dont ce L'uomo della strada fa
giustizia
principalement interprété par l'acteur new-yorkais Henry Silva qui
débuta sa carrière majoritairement dans des rôles de méchants
avant de la poursuivre en Europe jusque dans les années
quatre-vingt.
Ici,
il est question de vengeance, d'auto-défense et d'autorité
inefficace face à la violence qui gangrène le pays. Henry Silva
n'est pas le seul interprète qui ne soit pas d'origine italienne
puisqu'à plusieurs reprises il est confronté au commissaire
Bertone, celui-là même qui est chargé de l'affaire qui touche ce
père de famille dont la petite fille est morte assassinée lors d'un
braquage de banque. Bertone, c'est l'acteur français Raymond
Pellegrin que l'on a pu voir dans plus de cent-vingt films et qui
tourna aussi bien en France qu'aux États-Unis et donc, ici, en
Italie.
Polar
assez nerveux, L'uomo della strada fa giustizia
concentre
une bonne partie de son attention sur la violence qui prend ici des
formes diverses allant du simple vol de sac à main jusqu'au grand
banditisme, en passant par les braquages de banque. Face à elle, un
commissariat surchargé en besogne qui sous le poids des affaires
doit faire des choix et en privilégier certaines au grand dam de
Davide Vannucchi, le père de la gamine, qui alors ne peut que se
résoudre à se faire vengeance lui-même. D'autant plus qu'il est
tenté par un groupe qui, si dans le fond peut se comprendre et dans
la forme se révéler douteux, lui propose de l'intégrer afin de
l'aider à mettre la main sur les quatre voyous qui ont tué sa
fille.
Umberto
Lenzi ouvre les hostilités de manière fort brutale avec cet
homicide totalement gratuit et poursuit ses investigations dans le
monde de la presse, de groupuscules spécialisés dans
l'auto-défense, se fait l'écho d'une police qui traîne des pieds
et place en héros un père au cœur qui saigne mais à la volonté
farouche et prêt à prendre les armes pour éliminer la lie de la
cité. Au point de se transformer parfois en une sorte d'Inspecteur
Harry des ménagères (voir sa tentative désespérée pour arrêter
les voyous qui s'en prennent à sa voiture vers le début du film).
L'uomo della strada fa giustizia est
dans le genre poliziottesco une assez belle réussite, avec un Henry
Silva à contre-emploi, au charme suranné, et à la violence parfois
exacerbée. On aurait peut-être préféré davantage de scènes
d'action et un peu moins de bavardage mais ne boudons pas notre
plaisir puisque c'est avec ce L'uomo della
strada fa giustizia
que Cinémart ouvre les hostilités en proposant ce premier article
consacré au genre poliziottesco...
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