Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 8 mai 2017

Blair Witch de Adam Wingard (2016) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est avec un a priori parfois (souvent ? toujours?) démesuré et sans le moindre intérêt pour les found-footage et le principe du remake que j'ai cependant décidé de voir celui-ci. Débarrassé du pompeux terme 'project', le refaisage (ou remake, donc) du Projet Blair Witch que les deux cinéastes Daniel Myrick et Eduardo Sánchez réalisèrent en 1999 a-t-il d'autre intérêt que de débarrasser son ancêtre de l'ennui qu'il procurait et dont il était perclus ? Pour commencer, mettons les choses au point : Blair Witch version 2016, réalisé par le cinéaste Adam Wingard, auteur entre autres de V/H/S 1&2, n'est pas, contrairement à ce que le titre pourrait laisser supposer, un remake mais une suite. Principe déjà évoqué dès l'année 2000 avec a sortie d'un Blair Witch 2 : Le Livre des ombres réalisé par un certain Joe Berlinger et carrément dispensable. Non, la véritable suite, c'est celle sortie l'année dernière dans les salles. J'en veux pour preuve le scénario tournant autour du personnage de James Donahue (l'acteur James Allen McCune) partant à la recherche de sa sœur Heather, cette dernière n'étant autre que l'héroïne du premier volet.
Au risque d'avoir un avis différent des quelques rares badauds passant tout à fait par hasard sur Cinémart, j'ai très envie d'affirmer qu'Adam Wingard a réussi, pour le coup, à réinventer le genre, à lui donner un nouveau souffle, et à aboutir là où l’œuvre originale tentait de parvenir sans jamais véritablement y arriver. La nouvelle cuvée est une totale réussite. Et pourtant, c'est bien dans d'inconfortables conditions que j'ai pu le découvrir. Pas un écran de cinéma géant ni le dernier cri en matière d'audio. Non, un petit moniteur de vingt-deux pouces branché sur une vieille chaîne hi-fi en fin de course. De toute manière, pour y voir des images défaillantes, parkinsoniennes et souvent plongées dans le noir, inutile de posséder du matériel dernier cri.

L'intrigue de Blair Witch se situe donc postérieurement aux événements du premier, le cinéaste nous épargnant le principe très à la mode de la préquelle, procédé permettant de relancer une franchise à succès. James et ses amis Lisa, Ashley et Peter font la connaissance de Talia et Lane qui, un jour alors qu'ils se promenaient dans la forêt de Blair Witch, ont trouvé une cassette contenant les dernières images filmées de Heather, la sœur de James. Celui-ci, ainsi que ses trois compagnons et le couple dont ils viennent de faire la connaissance se joignent afin d'enquêter sur la disparition de la jeune femme et ainsi retrouver la maison délabrée dans laquelle Heather semble avoir été filmée pour la dernière fois avant de ne plus donner aucun signe de vie.
Alors que le Projet Blair Witch s'attardait sur un trio de jeunes reporters se perdant dans une forêt, tournant en rond au point d'en perdre la tête, Blair Witch, lui, aborde cet aspect sous un angle différent et fantastique puisque à la manière d'un Dead End (pour n'en citer qu'un), James et ses amis semblent condamnés à errer dans la forêt. En effet, bien qu'armés d'un système GPS plutôt performant et d'un drone (une chouette idée), et alors qu'ils décident de retourner vers leur véhicule, ils sont sans cesse ramenés au campement qu'ils ont précipitamment abandonné le matin même. De plus, le cinéaste intègre au récit des éléments surnaturels qui étaient absents de l’œuvre originale et qu'il reprend d'autres longs-métrages. Tel le temps, qui selon la situation et le personnage concerné ne s'étire plus de la même façon, et sur lequel je ne m’épancherai pas pour ne pas trop spoiler, mais à propos duquel je préciserai qu'il aura de fâcheuses conséquences sur le cycle jour-nuit.

Plus qu'une suite ou un remake, Blair Witch semble reprendre quelques-uns des codes qui ont fait du classique de Tobe Hooper Massacre à la Tronçonneuse, l'un des plus grands films d'épouvante de l'histoire du cinéma. Une œuvre à laquelle je m'en souviens très précisément, certains journalistes de l'époque avaient tenté de comparer fort justement au film de David Lynch Twin Peaks: Fire Walk with Me. La sorcière que certains furent déçus de n'entrapercevoir que très succinctement (s'il s'agit bien d'elle évidemment) lors du final de Blair Witch, et dont l'approche rappelle indéniablement le final du Rec de Paco Plaza et Jaume Balagueró n'est en fait qu'une vision moderne du célèbre boogeyman Leatherface dont, contrairement à ce dernier, le cinéaste Adam Wingard choisi de préserver l'identité.
Blair Witch se révèle un choc sensitif très réussi et qui dépasse largement mes attentes. Bien qu'en étant fort logiquement imprégné de l’œuvre originale, Adam Wingard a su y mettre beaucoup d'idées nouvelles (bien que pillées ça et là d'autres œuvres fantastiques), le sommet demeurant sans doute lors de l'incroyable, tendu, étouffant et très effrayant final dont on pouvait redouter du résultat. Blair Witch saison 2016 est donc une franche réussite, bizarrement malmenée par la quasi-totalité de la presse et par une bonne partie du public. Il faudra peut-être attendre quelques années pour qu'on lui reconnaisse ses qualités et surtout admettre qu'il dépasse de loin l’œuvre originale...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...