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lundi 1 mai 2017

La légende de Zatoïchi (VIII) : Voyage Meurtrier "Zatōichi kesshô-tabi" de Kenji Misumi (1964) - ★★★★★★★★☆☆



Pour cette nouvelle aventure de Zatoichi, maître dans l'art du sabre, notre héros est confronté à Waheiji et ses hommes dont l'intention est une fois de plus de tuer le masseur aveugle. Deux porteurs proposent leurs services à Zatoichi, mais après quelques dizaines de mètres, il décide de faire chemin à pieds, laissant une femme portant un très jeune enfant prendre sa place. Ceux qui l'épient et le suivent ne s'étant pas aperçus de l'échange attaquent le palanquin et le traversent de leur sabre, croyant ainsi tuer le masseur. Lorsque Zatoichi entend les porteurs hurler, il est déjà trop tard. La mère est morte serrant dans une étreinte de mort son bébé, lui, encore en vie.
Persuadé d'avoir lui-même livré la jeune femme à la mort en lui offrant sa place à l'intérieur du palanquin, Zatoichi décide de prendre soin du bébé jusqu'à ce qu'il retrouve son père. Il apprendra plus tard que l'homme ayant contracté une dette, il avait envoyé sa femme louer ses services pour rembourser la dette auprès d'un parrain local. Sur la route, Zatoichi fait la connaissance de Ishuko, une pickpocket, qui va l'accompagner lors de son voyage.

Après sept volets consacrés à la légende de Zatoichi, le masseur itinérant, c'est l'homme qui mit en scène l'acteur Shintaro Katsu pour la première fois dans le rôle deux ans plus tôt qui retourne à la réalisation. Entre temps, Kenji Misumi a tourné plusieurs longs-métrages et tournera à partir de 1972 plusieurs volets de la saga Baby Cart. Une saga inspirée du manga Lone Wolf and Cub, et pourtant, La Légende de Zatoichi : Voyage meurtrier semble déjà comme le brouillon de ce qui fera la légende du loup à l'enfant.
Dès les premiers instants, on est saisis par la superbe partition musicale de Akira Ifukube qui accompagnera le héros durant toute l'intrigue. Une histoire bien différente des précédentes car si les combats sont toujours présents (et toujours aussi magnifiquement chorégraphiés), nous sommes plus proches désormais du drame que du simple film de combat et d'aventures. L'humour est omniprésent grâce au jeu parfois caricatural et théâtral de l'excellent Shintaro Katsu, mais c'est à une véritable déchirure affective à laquelle on assiste. D'abord cette mère que le cinéaste tue sans ménagement. Rares sont les fois une la gente féminine est morte sous les coups de sabres. Mais ce que l'on retient surtout de ce récit en lévitation, c'est l'attachement de Zatoichi et de Ishuko pour ce jeune enfant dont ils auront bien du mal à se détacher.

On y découvre un Zatoichi beaucoup plus sensible, déversant des larmes lorsqu'il s'agit de rendre l'enfant à son père. Sensible et pudique puisqu'à l'arrivée d'Ishuko, il séchera ses larmes pour ne pas être vu dans cette gênante situation. Kenji Misumi se réapproprie totalement le sujet en bouleversant la donne établie par des cinéastes qui se concentraient de plus en plus sur les combats et bien moins sur la psychologie de leur héros. On découvre un Zatoichi fin prêt à prendre le rôle de père. Plus grave qu'auparavant, l'acteur Shintaro Katsu campe avec toujours autant de maestria ce personnage déjà attachant, mais qui gagne aux yeux des fans, des gallons supplémentaires. Contre toute attente, et malgré le propos, La Légende de Zatoichi : Voyage meurtrier fait jusqu'à maintenant partie des meilleurs épisodes. Moins centré sur les combats, Kenji Misumi y dévoile donc un Zatoichi nouveau, rafraîchissant ainsi de belle manière la saga. Ainsi se clôt la première partie du cycle consacré à La Légende de Zatoichi...

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