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samedi 15 avril 2017

Life Is Hot in Cracktown de Buddy Giovinazzo (2009) - ★★★★★★☆☆☆☆



Trente-trois ans après le cultissime Combat Shock, le cinéaste américain Buddy Giovinazzo déboule en 2009 avec un quatrième long-métrage inspiré d'un recueil de nouvelles écrites de ses propres mains. Life Is Hot in Cracktown décrit les destins croisés de plusieurs individus vivant dans un même quartier de Manhattan rongé par la drogue, la prostitution et la violence. Buddy Giovinazzo explore à nouveau ses thèmes de prédilection dans une œuvre qui cette fois-ci souffre beaucoup moins du manque de moyens que son premier long-métrage. Pour autant, le cinéaste n'a pas choisi de retourner sa veste et propose un spectacle sans concession et sans espoir possible puisque le casting de Life Is Hot in Cracktown n'est pratiquement constitué que d'anti-héros. Les uns commettent des meurtres, se droguent ou se prostituent tandis que les autres tentent de survivre dans cet univers de cauchemar par tous les moyens.
C'est ainsi qu'il nous présente ses différents personnages. Sans fard (ou presque), le temps ne compte pas et ces instantanés qui ne peuvent mener qu'à la mort de ses personnages puisent dans la réalité d'un quotidien sur lequel nous préférons habituellement fermer les yeux. Tout commence avec Romeo, un gamin de quatorze ans, chef d'un gang initiant ses membres au viol et au racket. Puis c'est au tour de Manny et Concetta d'entrer en scène. Parents d'un bébé qui passe ses journées entières à pleurer, elle reste à la maison tandis que lui travaille de jour pour un trafiquant de drogue et de nuit dans une épicerie régulièrement pillée par des voleurs. Marybeth et Benny forment quant à eux un couple atypique, la jeune femme étant en fait un travesti. Tout deux toxicomanes, ils se paient leur drogue grâce aux passes de Marybeth. Dans cet univers singulièrement glauque, le jeune Willy demeure finalement le plus sain d'entre tous. Frère de la petite Susie, il s'assure de son bien-être et vit aux côtés de sa mère et de Chaz, un toxicomane assez violent.

C'est donc dans des conditions de vie déplorables que déambulent les personnages de Life Is Hot in Cracktown et l'on comprend que le rire n'a pas sa place dans ce film. Outre l'aspect parfaitement reconnaissable de son auteur, les personnages ont parfaitement été intégrés dans l'esprit de leur interprètes respectifs. De Evan Ross qui campe le rôle de Romeo à Mark Webber dans celui de Ridley/Gabrielle en passant par la formidable Kerry Washington qui interprète le difficile rôle de Marybeth, tous sont magistraux.
Pour autant, Life Is Hot in Cracktown est loin d'être une totale réussite. Il suffirait juste de le comparer au récent et sublime Moonlight de Barry Jenkins pour s'en convaincre. Assez mal noté par la presse en général, le film de Buddy Giovinazzo est pourtant essentiel en ce sens où sa thématique est rarement représentée au cinéma de manière aussi abrupte. Le cinéaste américain choisit délibérément de tourner une œuvre coup de poing, certes pas définitive, mais comme il aime à le rappeler parfois lors d'interviews, la violence ne peut se concevoir chez lui que dans son aspect le plus crade. Et encore... si on compare Life Is Hot in Cracktown à Combat Shock, les plus sensibles peuvent se rassurer : Buddy Giovinazoo a cette fois-ci choisi de mettre de côté la surenchère gratuite et nihiliste de son premier long-métrage. Life Is Hot in Cracktown est avant tout à conseiller à celles et ceux qui apprécient le travail du cinéaste et ne sont pas trop regardant sur l'aspect technique de son œuvre...

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