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mercredi 11 janvier 2017

Der Nachtmahr de Achim Bornhak (2015)







Un premier long-métrage étrange, captivant, intriguant.. Les univers de Gaspar Noé, David Lynch et Frank Henenlotter se télescopant dans une œuvre sensorielle puissante et éreintante. Enter the Void, Eraserhead, Lost Highway ou Basket Case pour principales sources d'inspiration ? Peut-être faudrait-il poser la question directement à Achim Bornhak , le cinéaste allemand qui a commis ce Der Nachtmahr atypique.
En cherchant bien, on y découvrira un peu des anciennes obsessions du canadien David Cronenberg également, et tout particulièrement un rapport avec son Chromosome 3. On ne sait pas réellement dans quelle mesure l'histoire qui nous est contée n'est que le fruit d'un fantasme ou bien l'expression physique et concrète d'un mal-être. Tout semble débuter lors de cette soirée techno durant laquelle une amie proche de Tina, l'héroïne de ce cauchemar contenu dans le titre, prend celle-ci en photo et exécute un morphing qui la montre se transformant en un être difforme. C'est de ce cette créature là dont il va être question. La médecine traditionnelle et les traitements médicaux n'ayant aucun effet sur ce que tous pensent sortir de l'esprit de Tina, on évoque un moment son internement. L'imagerie glaçante de L'Exorciste de William Friedkin n'est plus très loin.

L'adolescente de dix-sept ans est la seule à être confrontée à l'étrange créature qui semble désormais faire intégralement corps avec son hôte. Un bébé monstrueux, aux yeux globuleux et aveugles, au corps difforme. Presque un mix entre l'hydrocéphale inquiétant de La Colline à des Yeux et le E.T de Steven Spielberg dans l'empathie qu'il génère chez le spectateur et dans ce que tentera prochainement d'en faire la médecine. Der Nachtmahr est également très étonnant dans ce qu'il possède de qualités, comme de défauts. N'étant pas exempt de ces derniers, le film de Achim Bomhak est parfois redondants. Des plans se répétant mais ne participant pourtant pas à l'élaboration d'un script labyrinthique. A côté de ça, le film est parcouru d'idées géniales comme cette vidéo d'une jeune femme écrasée par une voiture roulant à toute allure, scène qui se répétera en mettant cette fois-ci Tina aux premières loges.

Achim Bornhak prévient son public. Images stroboscopiques et sons binaires technoïdes risquent de provoquer chez certains des dommages collatéraux. La créature qu'il impose à sa principale interprète semble issue d'un cauchemar. Celui de Tina. Peut-être un, mais plus sûrement trois ou quatre de plus. Le cauchemar d'une famille sans cesse sur son dos, celui d'une bande de copains qui ne vivent que par et pour la fête. Et qui dit fête, dit drogues et alcool. Sur une musique techno assourdissante et brutale, le cinéaste exécute un long-métrage au montage complexe, épileptique, déstructuré, mais d'une logique forcenée. Son héroïne, c'est l'actrice Carolyn Genzkow, qui comme peu avant elle, ose presque tout, comme ne rien cacher de son intimité lors d'un fort besoin d'uriner. Un cinéma qui repousse peut-être les limites du réalisme tout en développant une intrigue qui fleure bon le fantastique tout en n'étant rien de plus qu'un drame.

Dans la logique même que ce que produit le cinéaste américain David Lynch, Achim Bornhak propose un script bourré d'interrogations mais sans jamais tout à fait nous en apporter un éclaircissement. L'idéal étant de laisser au public se forger sa propre opinion. Afin d'appuyer le propos entre la belle et la bête, l'allemand fait de ses personnages secondaires des individus dont on n'apprend pas grand chose, ou en tout cas qui nous laissent terriblement indifférents. C'est bien sur l'exploit de la jeune actrice que se fonde toute l'intrigue de Der Nachtmahr. Pourtant fort réussi, le film laissera pourtant certainement un sentiment d'inachevé que l'on ne ressent pas devant les grands film qui nous ont lessivé... Une jolie curiosité tout de même...

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