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mercredi 21 décembre 2016

The Eyes of my Mother de Nicolas Pesce (2016)



Une ferme isolée au fin fond des États-Unis. Un couple et leur fille y vivent paisiblement lorsqu'un jour débarque chez eux un individu qui va chambouler leur existence. Un désaxé qui va priver la jeune Francisca de sa mère. Alors que le père assiste à la mort de son épouse, il parvient à maîtriser le malade et l'enferme dans la grande, pieds et poings liés. Pour la mère, il est trop tard. Le père l'enterre dans les bois en compagnie de Francisca qui va se trouver alors un drôle de compagnon de jeu : le meurtrier lui-même.
Le temps passe, mais alors que la fillette est devenue une belle jeune femme, elle trouve le corps de son père sans vie. L'assassin de sa mère, lui, est bien vivant et toujours enfermé et enchaîné dans la grange. Pour ne pas rester seul, Francisca garde auprès d'elle le cadavre de son père et s'occupe consciencieusement du captif qu'elle nourrit et soigne. Car Francisca a peur. Peur un jour de se retrouver seule...

The Eyes of my Mother est une œuvre étrange. Filmée en noir et blanc. Avare en dialogues. Économe en terme d'action. Un scénario menu pour un film intriguant. Le cinéaste Nicolas Pesce nous conte les ravages psychologiques faits à une gamine qui assiste impuissante à la mort de sa mère. L'événement intervenant durant la période de croissance de Francisca, on comprend alors les répercussions terribles que cela va avoir sur la gamine et sur la future jeune femme. Entre son rapport étrange avec le meurtrier et son refus de se séparer du corps pourrissant de son père, la jeune femme vit dans un monde de fantasmes morbides.

Malgré la lourdeur du propos, Nicolas Pesce ne se complaît jamais dans l'horreur graphique. On aperçoit très succinctement le meurtre de sa mère et l'on assiste jamais au torture que semble endurer le meurtrier lorsque le père de Francisca s'enferme avec lui dans la grange. Tout comme les meurtres qui vont se succéder lorsque la jeune femme tentera d'établir des liens avec des étrangers. Totalement inconsciente des propos qu'elle tient parfois (elle avoue avoir tué son père à une femme qu'elle a invité chez elle), elle demeure incapable de construire une relation saine, n'ayant jamais eu l'occasion d'être « éduquée » dans ce sens.c'est l'actrice Kika Magalhães qui interprète le rôle de Francisca. Un rôle sensible, jamais outrancier malgré le propos dérangeant.

Une œuvre sur la solitude. L'abandon parental. Une autonomie déviante que Francisca s'est forgée par la force des choses et par contrainte. Une ambiguïté qui aurait pu paraître terriblement malsaine si l'on ne sentait pas toute la sincérité du personnage campé par l'actrice américaine. Autre interprète saisissant : le tueur. Un Will Brill vraiment, vraiment flippant. Car avant d'être la victime d'une geôlière presque pure et innocente, l'acteur débarque sourire aux lèvres avec l'intention bien particulière de tuer la mère de Francisca. On sent bien toute la folie du personnage et Will Brill a parfaitement saisit le caractère totalement dément de Charlie.
The Eyes of my Mother impressionne par son traitement assez particulier. Déjà, le choix du noir et blanc. Viennent ensuite les rares dialogues, mélange d'anglais et de portugais. Puis vient la bande musicale, rare, nostalgique, mélancolique et traditionnelle communément appelée Fado.Si l'on devait rapprocher The Eyes of my Mother d'une autre œuvre, il faudrait sans doute la comparer à l’œuvre déviante Singapore Sling de Nikos Nikolaïdis. Une belle surprise...

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