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mercredi 14 décembre 2016

Spaced Out de Norman J Warren (1979)



Pour le cinéaste britannique Norman J Warren, tous les hommes sont des êtres lubriques qui ne pensent qu'à une chose : le sexe. On en a un parfait exemple avec Oliver, qui promenant son chien imagine les femmes qu'il croise à moitié nues. Ou bien Willy, qui armé d'un magasine érotique se masturbe dès qu'il en a l'occasion. Ou enfin Cliff qui, très amoureux de Prudence, ne supporte plus l'idée d'attendre le mariage pour lui faire l'amour. Mais bientôt, l'occasion de mettre un terme à leur frustrations va se présenter aux trois hommes. En effet, victime d'une avarie, un vaisseau extraterrestre choisi notre planète pour atterrir le temps de réparer. A son bord, Cosia, Partha et Skipper. Trois jeunes et jolies jeune femmes venues d'une autre planète et intriguées par l'apparence de nos trois hommes. Il n'y a guère que Prudence dont les trois extraterrestres se désintéressent. Elle leur ressemble trop. Par contre, Oliver, Willy et Cliff font l'objet d'un intérêt qui va pousser les trois jeunes femmes à mener des expériences sur eux. En effet, qui sont ces être étranges sans poitrines et munis d'appendices entre les jambes ? Pour le savoir, elles vont se livrer à des actes sexuels sur leurs cobayes. Ce qui n'a pas l'air de déranger d'eux d'entre eux, Oliver et Willy. Quant à Cliff, tout comme Prudence, il va confier ses problèmes de couple à un psychologue d'étrange facture qui n'est autre qu'un juke-box...

Qu'est-il donc passé par la tête de Norman J Warren pour qu'il décide de réaliser une telle fiction ? Spaced Out est, sans mauvais jeu de mots, un véritable ovni. Une œuvre de Sexploitation qui aurait pu faire le lien entre son ancienne approche du septième art et la nouvelle s'il n'avait pas déjà mis les pieds dans le domaine de l'horreur par deux fois avec Satan's Slave en 1976 et Prey deux ans plus tard. Spaced Out est un très mauvais film. Plutôt que de progresser dans le meilleur sens, le cinéaste réalise une œuvre totalement fauchée, aussi mal interprétée qu'écrite. Un prétexte fallacieux pour ne montrer qu'une succession de scènes érotiques pas vraiment séduisantes. Si d'un point de vue érectile, on frise le coma génital, le sujet de départ demeure lui-même assez abscons. Norman J Warren fait construire une navette pire encore que les décors kitschissimes de les séries Cosmos 1999 et UFO réunies.

Dès le générique, on sent bien que le film ne va pas nous emmener vers les confins de l'infini mais dans de bêtes studios de cinéma, eux, bien ancrés au sol de notre bonne vieille planète Terre. L'image de fond du générique nous pique les yeux, quant à la bande originale, il s'agit d'un mélange entre rock et disco impropres à la consommation, je vous assure. Spaced Out n'est pas très long. Moins d'une heure vingt au compteur et pourtant, c'est un supplice. On retrouve deux des interprètes de Prey que Norman J Warren a réalisé deux ans auparavant. Barry Strokes qui campait l'extraterrestre dévoreur de chair humaine et qui ici, n'a pas réussi à calmer le feu qui brûle sous la ceinture dans le rôle de Oliver, et Glory Annen, qui fut l'une des deux homosexuelles qui accueillirent l'homme venu d'ailleurs et qui dans Spaced Out se fout à poil avec toujours autant de facilité. Si jusqu'à maintenant on pouvait pardonner au cinéaste britannique ses écarts de conduite, il ne s'agit plus désormais d'accepter tout et n'importe quoi. Cette livraison est vraiment ce que Norman J Warren a pu produire de pire dans sa longue carrière de cinéaste ; Heureusement, il livrera deux ans plus tard l'un de ses plus « célèbres » films, Inseminoid. Encore de la science-fiction, mais bien moins je-m'en-foutiste ...

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