Pour le cinéaste
britannique Norman J Warren, tous les hommes sont des êtres
lubriques qui ne pensent qu'à une chose : le sexe. On en a un
parfait exemple avec Oliver, qui promenant son chien imagine les
femmes qu'il croise à moitié nues. Ou bien Willy, qui armé d'un
magasine érotique se masturbe dès qu'il en a l'occasion. Ou enfin
Cliff qui, très amoureux de Prudence, ne supporte plus l'idée
d'attendre le mariage pour lui faire l'amour. Mais bientôt,
l'occasion de mettre un terme à leur frustrations va se présenter
aux trois hommes. En effet, victime d'une avarie, un vaisseau
extraterrestre choisi notre planète pour atterrir le temps de
réparer. A son bord, Cosia, Partha et Skipper. Trois jeunes et
jolies jeune femmes venues d'une autre planète et intriguées par
l'apparence de nos trois hommes. Il n'y a guère que Prudence dont
les trois extraterrestres se désintéressent. Elle leur ressemble
trop. Par contre, Oliver, Willy et Cliff font l'objet d'un intérêt
qui va pousser les trois jeunes femmes à mener des expériences sur
eux. En effet, qui sont ces être étranges sans poitrines et munis
d'appendices entre les jambes ? Pour le savoir, elles vont se
livrer à des actes sexuels sur leurs cobayes. Ce qui n'a pas l'air
de déranger d'eux d'entre eux, Oliver et Willy. Quant à Cliff, tout
comme Prudence, il va confier ses problèmes de couple à un
psychologue d'étrange facture qui n'est autre qu'un juke-box...
Qu'est-il donc passé par
la tête de Norman J Warren pour qu'il décide de réaliser une telle
fiction ? Spaced Out est, sans mauvais jeu de
mots, un véritable ovni. Une œuvre de Sexploitation qui aurait pu
faire le lien entre son ancienne approche du septième art et la
nouvelle s'il n'avait pas déjà mis les pieds dans le domaine de
l'horreur par deux fois avec Satan's Slave en 1976 et
Prey deux ans plus tard. Spaced Out est
un très mauvais film. Plutôt que de progresser dans le meilleur
sens, le cinéaste réalise une œuvre totalement fauchée, aussi mal
interprétée qu'écrite. Un prétexte fallacieux pour ne montrer
qu'une succession de scènes érotiques pas vraiment séduisantes. Si
d'un point de vue érectile, on frise le coma génital, le sujet de
départ demeure lui-même assez abscons. Norman J Warren fait
construire une navette pire encore que les décors kitschissimes de
les séries Cosmos 1999 et UFO réunies.
Dès le générique, on
sent bien que le film ne va pas nous emmener vers les confins de
l'infini mais dans de bêtes studios de cinéma, eux, bien ancrés au
sol de notre bonne vieille planète Terre. L'image de fond du
générique nous pique les yeux, quant à la bande originale, il
s'agit d'un mélange entre rock et disco impropres à la
consommation, je vous assure. Spaced Out n'est pas très
long. Moins d'une heure vingt au compteur et pourtant, c'est un
supplice. On retrouve deux des interprètes de Prey
que Norman J Warren a réalisé deux ans auparavant. Barry Strokes
qui campait l'extraterrestre dévoreur de chair humaine et qui ici,
n'a pas réussi à calmer le feu qui brûle sous la ceinture dans le
rôle de Oliver, et Glory Annen, qui fut l'une des deux homosexuelles
qui accueillirent l'homme venu d'ailleurs et qui dans Spaced
Out se
fout à poil avec toujours autant de facilité. Si jusqu'à
maintenant on pouvait pardonner au cinéaste britannique ses écarts
de conduite, il ne s'agit plus désormais d'accepter tout et
n'importe quoi. Cette livraison est vraiment ce que Norman J Warren a
pu produire de pire dans sa longue carrière de cinéaste ;
Heureusement, il livrera deux ans plus tard l'un de ses plus
« célèbres » films, Inseminoid.
Encore de la science-fiction, mais bien moins je-m'en-foutiste
...
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