Jessica et Joséphine
forment un couple de lesbiennes (oui, bon, je sais, ça fait racoleur
mais en même temps, l'auteur du film ne se gêne pas lui-même pour
exhiber ses deux actrices nues en train de faire l'amour lors d'une
scène assez torride) vivant dans une vaste et luxueuse demeure
perdue dans la forêt. Une nuit, elles aperçoivent d'étranges
lumières dans le ciel tandis que le lendemain, la radio diffuse une
information supposant la présence d'extraterrestres dans la région.
Alors qu'elles se promènent dans la forêt, elles tombent nez à nez
avec un étranger blessé à la jambe. Possessive, Joséphine tente
de le chasser en lui demandant de quitter leur propriété tandis que
Jessica, elle, propose à l'homme de venir jusque chez elles afin
d'être soigné.
L'homme se fait appeler
Anders Anderson. Son comportement est curieux, pourtant, il va
s'installer auprès de ses deux jeunes hôtes dans leur demeure.
Alors que Jessica veut voler de ses propres ailes, Joséphine est de
plus en plus nerveuse à l'idée d'accueillir l'inconnu chez elle.
Jessica découvre dans la chambre de sa compagne des vêtements
ensanglantés ayant appartenu à un ami disparu. La jeune femme
soupçonne très vite Joséphine. Dans la région, des cadavres
d'animaux sont découverts éventrés. Les deux jeunes femmes
soupçonnent un renard d'en être la cause. Mais la vérité est
ailleurs...
Réalisé par le cinéaste
britannique né à Londres le 25 juin 1942, Norman J. Warren, Prey
n'est pas sa première incursion dans le domaine de l'horreur ni sa
dernière puisque deux ans auparavant il réalisa déjà Satan's
Slave et quelques années plus tard, le film de
science-fiction mâtiné de scènes horrifiques, Inseminoid.
Norman
J. Warren est un honnête petit artisan de séries B. Jamais
classieuses ni jamais vraiment ennuyeuses, la filmographie de ce
cinéaste mérite que l'on s'y penche même s'il ne faut pas
s'attendre à des miracles en terme de mise en scène ou
d'effets-spéciaux.
Grotesquement
traduit par Le Zombie Venu d'Ailleurs (on
cherche d'ailleurs toujours ce qui est passé par la tête des
distributeurs français), Prey
mélange science-fiction (Dans l'esprit uniquement. Ne vous attendez
pas à voir débarquer les petits gris ni voir le moindre vaisseau
alien) et épouvante. En fait, le personnage de Anders Anderson (de
son vrai nom d'extraterrestre, Kator) pourrait davantage s'assimiler
à un vampire ; Quoique, il vrai que cet individu dont la
« soif »
de viande est irrépressible, ne se contente pas de boire le sang de
ses victimes mais les éventre afin de se nourrir de leur chair. Face
à lui, un couple de lesbiennes donc, vivant recluses dans une très
vaste demeure, et dont l'une voit d'un mauvais œil l'arrivée de
Anders. Derrière cette façade de femelle engagée
contre la gente masculine,
dirons-nous, se cache une serial killer apparemment prolifique
puisque tout homme qui ose s'approcher d'elle, et donc de Jessica,
fini enterré dans la proche forêt.
Il
y en a pour tous les goûts dans Prey.
Une pincée de gore (on l'attend longtemps, mais même si la scène
est plutôt anecdotique, on s'en contente tout de même). Un soupçon
d'érotisme (dont on devine le contenu, même si, vers la fin, on a
droit à l'une des seules scènes érotique de l'histoire du cinéma
entre une humaine et un extraterrestre. Une scène d'ailleurs, dont
l'économie de moyens en terme de maquillage de l'extraterrestre,
permet d'éviter le dégoût chez les personnes à la pensée pure
qui pourraient s'outrer de voir une femme forniquer avec une créature
venue d'ailleurs.
L’œuvre
de Norman J. Warren ne prend son véritable rythme de croisière
qu'au départ de la seconde moitié du film. Cela peut paraître long
(et ça l'est effectivement parfois), mais curieusement, ce
long-métrage qui rappelle parfois l'esthétique des films érotiques
des années soixante-dix se laisse regarder jusqu'au bout sans
déplaisir. Pas un chef-d’œuvre donc, mais une honnête petite
série B. En tout cas, je le répète, ne vous fiez pas au titre
français car si vous êtes un adepte des films de zombies, vous
risquez d'être cruellement déçus...
En lisant le titre (français) du film, je me suis demandé ce qui se passait dans la tête des scénaristes, qui souvent pensent avoir une idée géniale mais qui finalement se révèle grotesque lorsqu'on veut la réaliser. Bon, malgré ton avis (ou justement à cause de ton avis qui n'est ni dans l'éloge ni dans la démolition), je ne me pencherai sans doute jamais sur le film (alors que le DVD Class of Nuk'em High est sur le point d'arriver à la médiathèque, héhé - la trilogie est dans le catalogue d'ailleurs, par contre je regrette qu'il n'y ait pas trace de la trilogie apocalyptique polonaise dont tu as parlé sur l'Idiot, je pense)...
RépondreSupprimerMais soit !
Je connais deux scènes érotiques entre extra-terrestres et humains : dans "L'homme qui venait d'ailleurs" avec Bowie (en tout cas dans la version non censurée) et brièvement, de manière comique, dans le film de Carpenter (Los Angeles Invasion, je crois).