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samedi 26 novembre 2016

La Nouvelle Vie de Paul Sneijder de Thomas Vincent



La Nouvelle Vie de Paul Sneijder de Thomas Vincent, c'est un peu comme Le Tout Nouveau Testament de Jaco van Doarmel. Si le traitement de l'intrigue s'éloigne très largement de ce à quoi l'on pouvait s'attendre, la déception n'est fort heureusement pas au rendez-vous. Jamais ! D'un côté, Thierry Lhermitte. De l'autre, Benoît Poelvoore. Deux acteurs que l'on a plus souvent l'habitude de voir dans des comédies mais qui ne se sont jamais refusé quelques rôles plus graves. C'est ainsi donc que j'ai découvert le dernier long-métrage de Thomas Vincent. Une comédie ? Oui, certes, mais pas seulement. Un drame également, et pas simplement une comédie dramatique. Car de ruptures de ton en changements d'humeur, La Nouvelle Vie de Paul Sneijder assène le même genre de sentiment que le film auquel je le compare juste au dessus.

Majoritairement apprécié de la presse spécialisée, je me suis tout de même penché sur l'avis d'un certain F.F qui n'a visiblement pas éprouvé la moindre émotion devant cette petite merveille qui renouvelle plusieurs genres à travers un récit, certes, très académique (un homme victime d'un curieux accident dans lequel sa fille a perdu la vie tente de remonter la pente malgré des souvenirs diffus, une épouse carriériste et « intéressée, et l’imminence d'un procès dont il ne sait s'il va aller jusqu'au bout) mais réalisé d'une main de maître par un Thomas Vincent qui aborde son sujet de manière très intelligente parfois extraordinairement sensible.

« Comment un bon livre est-il devenu ce film médiocre ? L'image est constamment laide, le décor (banlieue de Montréal ?) est insignifiant […] Thomas Vincent filme la déprime du personnage [...] mais ne réussit guère à faire partager cet intérêt. »

Très amusant, et surtout parfaitement incompréhensible, surtout lorsque l'on se trouve devant l'écran, saisit par des images au contraire judicieusement filmées. Pas du sépia mais presque en monochrome grisâtres, accompagnés parfois d'effets visuels étonnants. Si F.F semble s'être copieusement ennuyé, dommage pour lui, mais tel n'a pas été mon cas. Bien au contraire, l'intérêt de cette Nouvelle Vie de Paul Sneijder que partage avec nous l'exceptionnel Thierry Lhermitte est d'aller parfois là où on n'attend pas forcément son personnage. Et puis, il y a cette manière remarquable qu'à le cinéaste de filmer parfois son acteur principal en gros plan, légèrement de biais, nous faisant partager avec lui tout ce qui semble le « travailler ». Car plutôt que d'en faire un personnage s'apitoyant sur son sort, il en fait au contraire un homme qui désire aller de l'avant, sans même se préoccuper du « qu'en-dira-t-on » que professent certains et non des moindres puisque sa propre femme (la géniale mais glaçante Géraldine Pailhas) semble tout faire pour détruire le nouvel idéal de ce Paul Sneijder attachant, vivant sa douleur avec une très grande pudeur.

Et que dire des acteurs québécois que le cinéaste français met en scène avec autant de rigueur que le personnage campé par Thierry Lhermitte. Pierre Curzi et Guillaume Cyr. Un avocat et le responsable d'une entreprise chargée de promener les chiens. Deux individus de milieux sociaux différents (que les dialogues respectifs n'oublient pas de distinguer), exceptionnels de bonté et incroyablement bien interprétés, aidés en cela par de très bons dialogues écrit par Thomas Vincent lui-même et par Taël Cojot-Goldberg également. La tension dramatique de certaines scènes dont quelques-unes sont capables de faire se dresser les cheveux sur la tête (l'internement) sont heureusement pour notre plus grand bonheur désamorcées lors de situations parfois surréalistes. Nous ne sommes pas prêts d'oublier le personnage de Benoît Charistéas, collectionneur de nombres premiers ou bien encore l'acteur lui aussi québécois, Hugo Dubé, dont les rapports avec sa chienne Charly demeureront éternellement ambigus.
La bande originale elle-même participe grandement à l'univers créé par Thomas Vincent et ce, grâce aux talents conjugués des compositeurs Lionel Flairs, Benoît Rault et Philippe Deshaies (membres du groupe electro Hit'n Run) et de Jeanne Trellu. Entre compositions surréalistes provenant parfois du même moule que l'oeuvre d'un certain Quentin Dupieux et titres blues-folk interprétés par le duo canadien Timber Timbre. L'une des plus belles surprises de cette fin d'année demeure donc cette Nouvelle Vie de Paul Sneijder de Thomas Vincent...

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