Le doyen d'une université
new-yorkaise est retrouvé baignant dans son sang dans un hôtel
miteux de la ville, le sexe apparemment arraché par l'étudiante
qu'il comptait corrompre. Il s'agit de la quatrième victime
masculine castrée à coup de dents. L'inspecteur Luigi Mackeroni est
chargé de l'enquête. Celle-ci le mène donc jusqu'à l'hôtel en
question, repère des prostituées, des homosexuels et de Babette, un
chanteur travesti, ancien flic et amant de Luigi. C'est là que
l'inspecteur croise pour la première fois le regard du beau Billy.
Entre les deux hommes, c'est le coup de foudre. Mais cette idylle
naissante ne doit surtout pas faire oublier à Luigi les raisons de
sa présence car l'étrange créature qui rôde dans les étages de
l'établissement continue à faire des victimes. Persuadé que
l'auteur des horribles morsures infligées aux clients de l'hôtel
est un préservatif doté de dents acérées, Luigi tente de
convaincre sa hiérarchie ainsi que ses collègues mais personne ne
veut le croire. De plus, son ancien amant Babette (anciennement Bob
Miller) lui colle aux basques, persuadé que leur histoire d'amour
est encore d'actualité...
Drôle de film que ce
Killer Condom (dont le titre original est Kondom
des Grauens) germano-suisse réalisé par le zurichois Martin
Walz et qui semble l'un des deux seuls longs-métrage que le cinéaste
ait tourné pour le cinéma (il a en effet réalisé une comédie
musicale du nom de Märzmelodie en 2008). De part son
sujet, il apparaît comme unique en son genre et pourtant, il existe
bel et bien des œuvres qui sous certains aspects lui demeurent
communes. Si le sujet lui est relativement éloigné, Killer
Condom peut
se voir comme une version trash du Téléphone
Sonne Toujours deux Fois
de Jean-Pierre Vergne, et interprété par les Inconnus qui à
l'époque formaient un quatuor. Plongé dans une époque presque
indéfinissable mais que l'on peut juger probablement être située
aux alentours des années cinquante (les costumes et la partition
musicale « aggravants »
cette impression), le film de Martin Walz, si on le compare à la
grande majorité des films distribués par la firme Troma peut être
considéré comme une grosse production.
Tout
y est en effet très sensiblement plus abouti que partout ailleurs.
La mise en scène ainsi que l'interprétation. Les décors également,
et surtout le rocambolesque scénario situé quelque part entre le
film de Jean-Pierre Vergne donc, mais également le cinéma
underground de Frank Henenlotter et plus particulièrement son
cultissime Basket Case.
Beaucoup
stupide dans son traitement qu'une grande partie des productions
Troma, Killer Condom se
veut comme un film noir vicié par la présence surréaliste d'un
tueur insoupçonnable : un préservatif !!! Ce même
appendice en latex qui en théorie devrait protéger son utilisateur
mais qui, ici, fait de terribles ravages parmi la population
masculine. Et pas n'importe laquelle puisque seuls les clients des
prostituées et les homosexuels en sont les victimes. Le seul
n'entrant pas dans cette catégorie demeurant le doyen du début qui
tente de coucher avec l'une des élèves de son université.
Outre
la présence de ces petites créatures pour moitié organiques et
dont certains aspects nous rappellent un certain Gremlins
(et peut-être même plus encore la série de films mettant en scène
les Critters),
Martin Walz s'amuse à parodier quelques rares classiques de
l'épouvante et de la science-fiction. Les Dents
de la Mer,
Psychose,
et même, pour les plus curieux, la scène des œufs du premier volet
de la saga Alien.
Finalement assez mal noté dans l'ensemble, Killer
Condom se
révèle pourtant une excellente production, très agréable à
suivre, parsemées d'idées totalement farfelues, et totalement
assumée de part le choix qu'à fait son auteur d'en faire une œuvre
nettement plus « sérieuse » que la plupart des
productions Troma. Un choix qui n'a pourtant malheureusement pas fait
l'unanimité parmi les fans de la célèbre firme. Tant pis pour
eux...
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