Trois années après
avoir réalisé The Untold Story, le cinéaste
hong-kongais Herman Yau revient en 1996 avec un remake de son propre
film intitulé Ebola Syndrome. Si les deux films
entretiennent en effet un certain nombre de points communs, le
réalisateur ne se contente pas d'un simple copier-coller et réécrit
l'histoire tout en conservant les grandes lignes de l’œuvre
originale. Une fois encore, l'acteur Anthony Wong est aux services du
cinéaste et interprète à nouveau le rôle principal. Celui d'un
tueur exilé cette fois-ci encore plus loin de sa terre natale
puisqu'il émigre durant dix ans à Johannesbourg en Afrique du Sud
après avoir commis un triple homicide. Désormais, la police n'est
plus aussi radicalement incompétente que par le passé et même si
elle hésite toujours à prendre en compte le témoignage d'une jeune
femme ayant assisté aux meurtres perpétrés par le personnage de
Kai San, elle n'est plus systématiquement ridiculisée.
Tout comme son ainé,
Ebola Syndrome est
l'un des plus illustres représentants de la catégorie III (œuvres
interdites aux moins de dix-huit ans) et l'on comprend assez vite
pourquoi. Si The Untold Story
était déjà bien gratiné, Herman Yau repousse encore plus loin les
limites de l'inconcevable en terme d'intrigue.
Cette
fois-ci, il ne s'agit plus seulement d'un tueur fou, obsédé par le
sexe, la mort et le recyclage des cadavres (tout comme pour le
personnage de Wong Chi Hang de The Untold Story,
Kai San se débarrasse de ses victimes en les transformant en viande
hachée qu'il distribue généreusement aux clients du restaurant où
il travaille), mais d'un homme porteur du terrible virus Ebola. Toute
la première partie se situe donc en Afrique du Sud, dans un
restaurant où se côtoient des clients de tous horizons. Les
dialogues chinois se mêlent aux dialogues en langue anglaise. On y
suit la trace de cet homme responsable d'un triple homicide forcé à
se cacher des autorités chinoises durant de longues années.
Lorsqu'avec son patron ils prennent la route d'un village qui les
approvisionne en viande porcine, ils assistent à un rite étrange.
C'est le début des ennuis. Le rite servant en effet à guérir
certains des habitants touchés par le virus ebola, on devine la
suite. Surtout lorsque les deux hommes achètent deux porcs
entreposés à seulement quelques dizaines de centimètres de
cadavres humains terrassés par le très contagieux virus.
S'ensuit
une scène de viol particulièrement gerbante et dont fait les frais
une jeune africaine en train de se vider de son sang, victime elle
aussi de la maladie. Un postulat qui ne semble guère gêner Kai San
qui se prend alors un flot de vomi sur le visage. Lui-même
contaminé, il ne lui reste plus qu'à retourner sur le continent
asiatique et répendre ses miasmes autour de lui.
Ce
qu'il fera d'ailleurs sans qu'on lui demande dans un final totalement
givré. Dans les rues de Hong-Kong, le voilà crachant salive et sang
sur la foule en tentant désespérément de contaminer un maximum
d'individus tout en fuyant la police lancée à ses trousses. Herman
Yau ne s'embarrasse jamais d'aucune forme de moralité. Tout le monde
y passe, hommes et femmes. Adultes et enfants. Tout ce qu'il manque
en fait à Ebola Syndrome
est l'horrible visuel des symptômes de la maladie. Car en effet, à
part des corps agités de soubresauts, tout ce qui rend cette maladie
répugnante nous est malheureusement épargné. Contrairement au
massacre d'animaux lors de scènes tout à fait inutile. La scène la
plus gore demeurant l'autopsie d'un corps atteint par le virus ebola.
L'acteur Anthony Wong campe un Kai San franchement pas ragoutant.
Vicieux, dégoulinant de sueur et de bave, se grattant les couilles à
longueur de pellicule et tirant une langue épaisse et gluante, il
possède de plus un rire aussi dingue que celui de l’auto-stoppeur
dérangé de Massacre à la Tronçonneuse.
Ebola Syndrome
est une œuvre totalement folle, irrévérencieuse et
jusqu’au-boutiste. Un vrai délice de gastronomie pour les amateurs
du genre...
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