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lundi 7 novembre 2016

Atroz de Lex Ortega (2015)



Atroz fait partie de cette catégorie de films appréciés des amateurs de films gore ayant la particularité de ne ne reposer sur aucune forme de scénario. D'une manière générale, ces films que l'on nomme torture porn n'existent selon certain que pour assouvir des fantasmes morbides. Et lorsque l'on découvre pour la première fois l'un de ses représentants, on peut effectivement se demander pour quelle autre raison l'on pourrait avoir un semblant d'intérêt pour une œuvre dont l'essentiel ne tient que dans des scènes de tortures souvent mal filmées, mal interprétée, et se succédant sans accroche scénaristique. Atroz, lui, date de l'année passée. Réalisée par le cinéaste mexicain Lex Ortega, il fut un temps connu sous la forme d'un court-métrage avant de se voir rallongé dans un format exploitable au cinéma.

La principale particularité de Atroz, est justement de ne plus trop suivre la voie tracée par ses ancêtres mais de proposer cette fois-ci un scénario. Rien de mirobolant mais lorsqu'on sait à quel point le genre est avare en matière d'écriture, mieux vaut profiter des rares fois où l'on a droit à un semblant de récit.
Tout commence par une description sinistre de Mexico. A l'aide d'images d'archives, Lex Ortega propose sa vision de la capitale mexicaine. Des putes à chaque coin de rue. Des mendiants qui se comptent par dizaines. Des artères entières transformées en dépotoirs et surtout, d'innombrables meurtres jamais résolus. Cette manière d'aborder son œuvre est pour Lex Ortega l'occasion de 'justifier' les actes abominables que va perpétrer le personnage campé par Le cinéaste lui-même, Goyo. Lui et son complice dont le passif est mis de côté vont face caméra, user de leur florissante imagination pour faire subir à un prostitué des sévices proprement abominables. Lex Ortega repousse les limites du genre. Mais pour cacher certaines faiblesses, dont des effets-spéciaux parfois médiocres, il parasite l'image, la camouflant derrière différents effets visuels.

Durant un peu plus de dix minutes on subit au même titre que la victime, les actes sadiques que perpétuent sur elle les deux bourreaux. Fort heureusement, le jeu approximatif de l'acteur incarnant la victime étant plutôt maladroit, l'horreur s'en trouve désamorcée. Et autant dire qu'il s'agit pour une fois, d'une assez bonne nouvelle. Mais Lex Ortega ne s'arrête pas là. Car loin d'être davantage respectable, la police va s'en prendre plus tard aux deux malfrats quelle a réussi à arrêter, d'une manière similaire. Afin de les faire avouer où se trouve la victime après avoir regardé la vidéo des tortures qui lui ont été infligées, les flics chargés de l'enquête vont à leur tour user d'une forme d'interrogatoire plus que discutable.

Plus que les images d'archives du début, qui pourraient éventuellement, mais sans les excuser, donner un semblant d'explication aux actes de Goyo, c'est surtout la vidéo 'explicative' de son comportement qui nous révèlent le conditionnement du monstre. Sans excuser ni même accaparer son tueur, Lex Ortega laisse tout de même planer un doute sur ses positions en faveur ou pas de ce boucher qui tue par plaisir sadique. En justifiant ses actes, il nous donne l'impression d'être du côté de celui-ci plutôt que de celui des autorités dont il montre une image néfaste. Toujours est-il qu'en terme d’œuvre de divertissement, Atroz est plutôt bien fichu pour le registre qu'il représente. Après, on pourra se plaindre de l'absence d'un véritable scénario. Mais Lex Ortega ayant ouvert la voie, on peut se prendre à rêver à un torture porn cette fois-ci aidé d'un véritable script...

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