Atroz fait
partie de cette catégorie de films appréciés des amateurs de films
gore ayant la particularité de ne ne reposer sur aucune forme de
scénario. D'une manière générale, ces films que l'on nomme
torture porn n'existent selon certain que pour assouvir des
fantasmes morbides. Et lorsque l'on découvre pour la première fois
l'un de ses représentants, on peut effectivement se demander pour
quelle autre raison l'on pourrait avoir un semblant d'intérêt pour
une œuvre dont l'essentiel ne tient que dans des scènes de tortures
souvent mal filmées, mal interprétée, et se succédant sans
accroche scénaristique. Atroz, lui, date de l'année
passée. Réalisée par le cinéaste mexicain Lex Ortega, il fut un
temps connu sous la forme d'un court-métrage avant de se voir
rallongé dans un format exploitable au cinéma.
La principale
particularité de Atroz, est justement de ne plus trop
suivre la voie tracée par ses ancêtres mais de proposer cette
fois-ci un scénario. Rien de mirobolant mais lorsqu'on sait à quel
point le genre est avare en matière d'écriture, mieux vaut
profiter des rares fois où l'on a droit à un semblant de récit.
Tout commence par une
description sinistre de Mexico. A l'aide d'images d'archives, Lex
Ortega propose sa vision de la capitale mexicaine. Des putes à
chaque coin de rue. Des mendiants qui se comptent par dizaines. Des
artères entières transformées en dépotoirs et surtout,
d'innombrables meurtres jamais résolus. Cette manière d'aborder son
œuvre est pour Lex Ortega l'occasion de 'justifier'
les actes abominables que va perpétrer le personnage campé par Le
cinéaste lui-même, Goyo. Lui et son complice dont le passif est mis
de côté vont face caméra, user de leur florissante imagination
pour faire subir à un prostitué des sévices proprement
abominables. Lex Ortega repousse les limites du genre. Mais pour
cacher certaines faiblesses, dont des effets-spéciaux parfois
médiocres, il parasite l'image, la camouflant derrière différents
effets visuels.
Durant un peu plus de dix
minutes on subit au même titre que la victime, les actes sadiques
que perpétuent sur elle les deux bourreaux. Fort heureusement, le
jeu approximatif de l'acteur incarnant la victime étant plutôt
maladroit, l'horreur s'en trouve désamorcée. Et autant dire qu'il
s'agit pour une fois, d'une assez bonne nouvelle. Mais Lex Ortega ne
s'arrête pas là. Car loin d'être davantage respectable, la police
va s'en prendre plus tard aux deux malfrats quelle a réussi à
arrêter, d'une manière similaire. Afin de les faire avouer où se
trouve la victime après avoir regardé la vidéo des tortures qui
lui ont été infligées, les flics chargés de l'enquête vont à
leur tour user d'une forme d'interrogatoire plus que discutable.
Plus que les images
d'archives du début, qui pourraient éventuellement, mais sans les
excuser, donner un semblant d'explication aux actes de Goyo, c'est
surtout la vidéo 'explicative' de son comportement qui nous révèlent
le conditionnement du monstre. Sans excuser ni même accaparer son
tueur, Lex Ortega laisse tout de même planer un doute sur ses
positions en faveur ou pas de ce boucher qui tue par plaisir sadique.
En justifiant ses actes, il nous donne l'impression d'être du côté
de celui-ci plutôt que de celui des autorités dont il montre une
image néfaste. Toujours est-il qu'en terme d’œuvre de
divertissement, Atroz est plutôt bien fichu pour le
registre qu'il représente. Après, on pourra se plaindre de
l'absence d'un véritable scénario. Mais Lex Ortega ayant ouvert la
voie, on peut se prendre à rêver à un torture porn cette
fois-ci aidé d'un véritable script...
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