Tromaville, capitale
mondiale des produits chimiques toxiques. Située aux abords du
collège de la ville, une usine de traitement des déchets
radioactifs est la cible des médias depuis que Donald, un étudiant,
s'est jeté par la fenêtre après avoir absorbé de l'eau contaminée
et attaqué l'un de ses camarades de classe. Il n'y a aucune relation
entre le malheureusement accident dont a été victime l'étudiant et
la présence de l'usine de déchets radioactifs dans les parages.
C'est Mr. Finley, le directeur de l'usine lui-même qui l'affirme. Il
n'y a donc aucune raison de s'inquiéter. Et même si le corps de
Donald s'est dissout après sa chute du deuxième étage du collège
de Tromaville, même si d'étranges substances radioactives
s'échappent du sol de l'établissement lui-même, et enfin, même si
quatre des meilleurs élèves sont devenus depuis leur consommation
d'herbe provenant de plans de marijuana poussant dans l'usine, les
pires cancres du collège, il n'y a pas de soucis à avoir.
Tromaville est une cité
imaginaire créée par les deux fondateurs de la société de
production Troma Entertainment. Plus simplement connue chez nous sous
l'appellation Troma, cette société s'est spécialisée dans les
œuvres trash à petits budget mêlant horreur et humour. Tromaville
est le berceau des étudiants du collège de Class of Nuke 'Em
High mais aussi et surtout celui du plus célèbre héros de
la firme, le Toxic Avenger (du nom du même film) qui
avant de devenir un super-héros était connu comme le bouc émissaire
de l'université, un certain Melvin. Réalisé par Richard W. Haines
et Samuel Weil (ce dernier n'étant autre que le producteur Lloyd
Kaufman), Class of Nuke 'Em High
réunit tout ce que l'on peut attendre et désirer d'une production
estampillée Troma.
Le
film fait partie des meilleurs crus de la firme, au même titre que
Toxic Avenger
sorti l'année précédente en 1985, l’œuvre de Richard W. Haines
et Samuel Weil ressemblant d'ailleurs fortement à cette dernière,
on retrouve une critique sous-jacente des implications concernant la
présence du nucléaire en ville tout comme la victimisation des plus
faibles face aux plus forts. On notera également la mutation des
corps donnant une force démultipliée aux victimes des retombées
nucléaires, donnant lieu à d'atroces modifications physiologiques.
Malgré un propos qui se veut engagé, ne nous leurrons pas :
Class of Nuke 'Em High est
tout sauf sérieux. Trente ans avant la décadente jeunesse du vingt
et unième siècle, Richard W. Haines et Samuel Weil avaient déjà
pressenti les dérives sexuelles de rejetons totalement soumis à la
dictature du paraître. Sauf qu'ici, on est loin des portraits
idylliques de Beverly Hills et consorts.
Les
couloirs du collège sont encombrés de couple qui se gamellent sans
la moindre retenue. Les filles se foutent à poil d'un simple
claquement de doigts. Les fêtes ne servent que de prétextes pour
baiser, la drogue dont les effets sont ici démultipliés et surtout
inattendus est la principale source de 'nourriture
intellectuelle'
d'une bande de punks assoiffée de pouvoir et de violence. La
dégénérescence neuronale est totale et la destruction des valeurs
éducatives inéluctable.
Class of Nuke 'Em
High est
un concentré de tout ce qui naît dans la tête des pontes de la
Troma. On n'a pas de pognon, mais on a des idées semblent vouloir
nous dire Lloyd Kaufman et Michael Herz, les deux principaux artisans
de la firme Troma. Et c'est vrai qu'ils en ont... des idées. Pas
toujours très subtiles, mais ce qui fait le charme de leurs
productions. Plus connu chez nous sous le nom de Atomic
College,
Class of Nuke 'Em High est
trash, punk, crade, gore. Il est mal joué, mal réalisé, les
effets-spéciaux craignent un peu et le scénario est quasiment
inexistant mais bon Dieu, que c'est jouissif. On ne connaît pas le
dixième des interprètes mais les plus observateurs reconnaîtront
sans doute l'acteur Pat Ryan (le pantagruélique directeur de l'usine
de produits chimiques) qui interpréta un an plus tard le
propriétaire de la casse de voitures dans le cultissime Street Trash
de Jim Muro. Class of Nuke 'Em Higha
connu deux suites durant la décennie suivante en 1991 et 1994. Lloyd
Kaufman nous a même fait la surprise d'un retour de la licence dès
2013 avec un inattendu Return to Nuke 'Em High
Vol.1,
le volume deux ayant été produit en 2016...
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