Stéphanie, jeune femme
divorcée et mère d'un enfant, vient de tout perdre. Son logement,
son travail, et ses économies. Elle n'a plus un sou en poche mais
une mère qui accepte volontiers de l'héberger chez elle. Jacqueline
vit seule depuis que son époux est mort un an en arrière mais
entretient une relation demeurée secrète avec Jean, un voisin de
l'immeuble que Stéphanie et ses frère et sœur Nicolas et Carole
connaissent pourtant déjà depuis plusieurs années.
Diplômée en
architecture, Stéphanie désespère de retrouver un travail à la
hauteur de ses ambitions. Elle doit jusque là composer avec les
habitudes de sa mère : celle-ci en effet à l'habitude
d'écouter Francis Cabrel en boucle, de jouer au scrabble par
téléphone et de mettre le chauffage à fond. La vieille dame a
prévu pour vendredi un repas familiale qui réunira autour d'elle
Stéphanie, Nicolas, Carole, mais également Alain, l'époux de cette
dernière. Ce sera surtout pour Jacqueline, l'occasion de leur
présenter à tous l'homme qu'elle aime en secret. Mais rien ne va se
passer comme prévu...
Retour chez ma
Mère... Le titre, je l'avoue, m'a d'abord laissé perplexe.
Je m'suis dis qu'une fois de plus j'allais voir une comédie
française au sujet maintes fois rabattu. D'ailleurs, le début
laisse présager non pas le pire, du moins des situations vues et
revues. Le premier quart d'heure est assez plat, trop classique, sans
folie ni imagination. Josiane Balasko et Alexandra Lamy sont bonnes,
sans plus, et les dialogues pas franchement révolutionnaires.
Et puis, peu à peu, la
scène s'installe. Enrichie par les présences convaincantes de
Philippe Lefebvre en frère qui a réussi, Jérôme Commandeur en
beau-frère attachant, dont le rôle contrebalance totalement avec
celui interprété par l'actrice Mathilde Seigner, la sœur de
Stéphanie. Une vraie chieuse. Toujours le bon mot pour mettre plus
bas que terre celle qui a tout perdu.
N'oublions pas qu'il
s'agit d'abord ici d'une comédie. On n'en voudra donc pas au
cinéaste Éric Lavaine de ne pas avoir cherché à trop approfondir
la psychologie de ses personnages. Le minimum y est, c'est
l'essentiel. Étrange que la carrière de ce réalisateur et
scénariste français. Capable du meilleur (Incognito
en 2009, Barbecue en 2014), comme du pire (Poltergay
en 2006, Bienvenue à Bord en 2011). Heureusement,
Retour chez ma Mère
fait partie de la première catégorie. On passe un vrai bon moment
de cinéma humoristique. D'abord timides, les rires s'accentuent à
mesure que le film déroule son intrigue. N'oublions pas non plus la
présence de l'acteur Didier Flamand qui aux côtés de Josiane
Balasko forment un couple fort sympathique.
Josiane
Balasko justement, à laquelle le cinéaste parvient à rendre tout
son charme tandis que d'autres ont accentué son physique de
chauffeur poids lourd. Elle n'a peut-être jamais autant déployé de
charmes que dans ce film. Drôle, émouvante, lumineuse. Aux côtés
des autres interprètes, elle fait figure de Soleil (Mathilde Seigner
est si convaincante dans son rôle de CONNE qu'on la déteste très
vite). Dans une moindre mesure, Retour chez ma
Mèrecontentera
tous ceux qui aiment les règlements de compte en famille, et même
si les dialogues n'atteignent pas toujours le niveau des meilleurs
œuvres du genre, le talent des interprètes parvient à lui seul à
nous séduire. Un très bon cru d' Éric Lavaine...
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