Un agent temporel traque
depuis des lustres celui qui se fait appeler par la presse le
Plastiqueur Pétillant. Un terroriste qui en 1975 a commis un
attentat qui a fait de nombreuses victimes. Mais jusqu'à maintenant,
à chaque fois que l'agent est remonté dans le temps, il a manqué
de peu l'arrestation du poseur de bombes. En 1970, il est barman dans
un café et reçoit un jour la visite d'une étrange cliente qui va
lui raconter une toute aussi curieuse histoire : découverte
devant l'entrée d'un orphelinat alors qu'elle n'était encore qu'un
nouveau-né, Jane est différente des autres enfants.Durant son
adolescence, elle est mise malgré elle à l'écart de ses camarades
avec lesquelles elle accumule les problèmes. Elle est douée,
intelligente, mais aussi malheureusement pour elle, bagarreuse. Alors
qu'un jour elle reçoit la visite d'un certain Mr Robertson qui lui
propose de participer à une procédure visant à recruter de futurs
astronautes, Jane se bat à nouveau avec l'une de ses camarades et
perd toutes ses chances d'obtenir sa place dans cette organisation.
Ce qu'elle ne sait pas,
c'est que la version qu'on lui a donné ne reflète pas la vérité
sur les raisons qui ont ruiné ses chances. En réalité, Jane
souffre d'une particularité physique et génétique rare qui va se
révéler à elle le jour où elle va tomber amoureuse et enceinte
pour la première fois d'un homme qui l'abandonnera finalement un
soir, sur un banc. Aujourd'hui, son désir le plus fort est de
retrouver cet homme qui l'a mise enceinte pour ensuite l'abandonner.
Et, coïncidence extraordinaire, c'est peut-être justement l'agent
temporel avec lequel elle est en train de discuter au bar qui pourra
l'aider à concrétiser cet objectif...
Film australien de
science-fiction réalisé par la paire de jumeaux Michael et Peter
Spierig, Prédestination n'a pas connu les honneurs
d'une sortie cinéma et s'est directement dirigé vers la voie du
Direct to Video. Contrairement à l’ambiguïté que peut
inspirer d'une telle méthode, Prédestination est
dans son genre, un petit bijou de scénario, de mise en scène et
d'interprétation.
Le film tient en fait sur
très peu d'interprètes. Outre l'énigmatique Mr Robertson joué par
Noah Taylor (Edge of Tomorrow dans lequel il s'agissait
la même année d'aborder le thème de la Boucle Temporelle),
le film est principalement interprété par l'acteur Ethan Hawk
(Sinister, 7h58 Ce Samedi-Là) et
l'actrice Sarah Snook (Jessabelle, Steve Jobs)
qui pour l'occasion n'hésite pas à mettre à mal son image de jolie
femme en acceptant d'être grimée en homme durant une bonne partie
du long-métrage.
Sans vouloir délivrer la
moindre information sur le sujet au risque de ruiner une partie du
mystère qui entoure ses personnages, disons que Prédestination
est une œuvre centrée sur le voyage dans le temps, la traque d'un
criminel, la soif de vengeance, et des implications médicales
rarement exploitées au cinéma. Si le film des frères Spierig est
réussi, c'est parce que d'un synopsis inspiré de la nouvelle All
You Zombies de Robert A. Heinlein (je vous rassure tout de suite, il
n'y a pas un seul zombie à l'horizon de Prédestination),
il parviennent à homogénéiser l'ensemble tout en lui conservant
une crédibilité de tous les instants.
Il y a bien ça et là
quelques détails qui malheureusement livrent certaines clés bien
avant l'heure, mais l'histoire de Jane et du voyageur temporel est
passionnante à suivre. Une très grosse partie du film étant
centrée sur le passé de l'héroïne, la démarche couvrant la
période de recherche du criminel et le désir de vengeance de Jane
s'en trouve donc diminuée dans le temps. Ce qui n'a heureusement,
aucun effet négatif sur Prédestination qui reste un
film de science-fiction dont le sujet de la Boucle Temporelle
risque fort de passionner ceux que le thème interpelle.
Prédestination mériterait une sortie cinéma tant ses
qualités sont nombreuses. Un excellent divertissement qui n'empêche
à aucun moment diverses formes de réflexions...
Passées les 10 premières minutes, on ne peut plus lâcher ce film qui nous tient en haleine et nous fait vivre un véritable vertige où les rebondissements en entrainent d'encore plus inouïs... Quelques phrases subtiles, glissées ça et là, trouveront leur raison d'être à la fin du film : L'image du serpent qui se mord la queue continuellement"... et le paradoxe de l'œuf et de la poule: « Qu'est-ce qui est apparu en premier : l'œuf ou la poule ? »
RépondreSupprimerUn film qui bouleverserait les esprits les plus cartésiens... un film dont on ne sort pas vraiment indemne et qu'on a envie de partager...